[Côte d’Ivoire] Le patronat de la presse écrite imprimée annonce des journées presse morte
Abidjan, 24-01-2022 (lepointsur.com) Dans quelques jours, si aucune solution n’est trouvée aux problèmes rencontrés dans le secteur de la presse écrite imprimée, les patrons de presse prévoient des journées sans presse. C’est l’information donnée par le président du GEPCI, M. Zohoré Lassane au cours d’une conférence de presse animée le lundi 17 janvier dernier au siège dudit groupement, sis à Adjamé 80 Logements.
« Chers confrères, si nous sommes là aujourd’hui, c’est pour sauver nos emplois et le métier que nous exerçons ». Tel est le mot introductif du premier responsable des patrons de presse de Côte d’Ivoire. En effet, cette conférence qui fait suite à une Assemblée générale ordinaire organisée ce jour, les patrons de presse rassemblés au sein du Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) ont dépeint un tableau noir des difficultés qui minent le secteur. C’est pourquoi, dans son adresse, en faisant le constat de l’augmentation du papier à l’international qui impacte inéluctablement le coût de l’impression en Côte d’Ivoire, le président Zohoré a fait un rappel pêle-mêle des facteurs qui empêchent la presse d’évoluer.
Ce sont entre la mauvaise politique de distribution des journaux sur l’étendue du le territoire ivoirien, la chute drastique des chiffres de vente, le non-paiement des recettes de ventes par Edipresse, l’exigence désormais des imprimeurs de payer cash les impressions, l’application de la convention collective dont la subvention par l’Etat d Côte a été supprimée, les effets désastreux du Covid-19 qui durent depuis trois ans, la dette fiscale impossible à gérer, les arriérés de cotisations à la CNPS, les difficultés à faire face aux cotisations de l’assurance maladie…
À ces problèmes mentionnés ci-dessus, le président du Gepci remonté a ajouté ce qui suit : « Comme si tout cela ne suffisait pas, depuis le 01er janvier 2022, un autre cap a été franchi avec l’augmentation du coût de l’impression des journaux, ce qui représente plus de 48%. Et cette fois, si nous n’y prenons garde et sans vouloir être les oiseaux de mauvaise augure, de nombreuses entreprises risquent de mettre la clé sous le paillasson. Pire, Sud Action Média et la SNEPCI (Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire) du groupe de presse étatique Fraternité Matin demandent le paiement au comptant ».
C’est face à ce chapelet de difficultés rencontrées que tous les patrons de presse envisagent de mener des actions fortes dont les plus phares et imminentes sont des journées presse morte. À ces occasions, tous les lecteurs dans leur ensemble seront privés de l’information. Mais, bien avant l’exécution de ces actions, le GEPCI compte rencontrer les institutions étatiques telles l’Assemblée nationale, le ministère de la Communication, des Médias et de la Francophonie.
C’est le lieu pour le patronat de la presse écrite imprimée d’inviter les organisations sœurs à être du combat et à l’Etat de porter assistance au secteur dans son ensemble de par son rôle d’assurer le droit et le libre accès à l’information.
Hervé Zian