Abidjan, 02-02-2023 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : De ma position, je comprends la grosse gêne du gouvernement de ton Camarade. Il aurait tant aimé trouvé une solution ADO à l’augmentation du prix de l’essence. La réalité du pouvoir…

“ Les partisans et militants de ton Camarade, alors dans l’opposition, savaient tout, critiquaient tout, avaient solution à tout. La réalité du pouvoir les rattrape. ’’

Le renforcement de la loi sur les bloggeurs, influenceurs et activistes ne me parait pas une bonne idée. Elle me rappelle la loi anti-casseurs de 1992.

L’Opposition et le pouvoir. Un opposant a le magistère de la parole. Avec « il faut », « si je viens aux affaires », « j’ai les hommes et les femmes pour l’emploi », il résout de son salon, dans les meetings et dans les journaux, tous les problèmes du pays.

Le pouvoir a ses réalités, ses vérités, ses contraintes. Disons même, ses obligations.

Un ancien ministre du Toucan de Mama m’a expliqué qu’il a déplacé tout le gotha économique national à Washington pour une rencontre avec le FMI. Il a été finalement reçu en moins de deux minutes par un fonctionnaire en bras de chemise. Celui-ci lui a posé seulement trois questions avant de lui : « You can go back ».

“ Je suis pour la promotion des libertés. Pas pour la répression. C’est cela, ma position. ’’

Le pouvoir a ses avantages, ses tapis et lambris dorés, ses paillettes mais ses interactions et interférences. Les partisans et militants de ton Camarade, alors dans l’opposition, savaient tout, critiquaient tout, avaient solution à tout. La réalité du pouvoir les rattrape.

La stature internationale de ton Camarade a évité au pays de demeurer dans les magnans après 2011. Il y a certes des pas à faire encore, au niveau de la réconciliation nationale, par la libération des prisonniers, mais il ne faut pas balayer du revers de la main, les efforts qui ont déjà été faits.

“ L’augmentation du prix de l’essence à la pompe vient plomber le discours policé et le bilan social de ton Camarade. Il est sur le cocotier. Il voyait les choses venir. ’’

L’augmentation du prix de l’essence à la pompe vient plomber le discours policé et le bilan social de ton Camarade. Il est sur le cocotier. Il voyait les choses venir. Il a anticipé. Avec les mesures sociales en faveur des fonctionnaires et agents de l’Etat. Mais il faut connaître l’homme. Il en demande toujours plus et on ne touche pas à sa poche. Et les Ivoiriens et Ivoiriennes grognent. Maintenant, aux gouvernants de trouver les éléments de langage nécessaires pour les convaincre. C’est cela l’exercice du pouvoir. Il est doux-amer. Il faut juste dire la vérité sur le circuit du pétrole, la production nationale, l’approvisionnement, le rôle de la Société ivoirienne de raffinerie, le futur…

“ Les partisans de ton Camarade, alors dans l’opposition, ont abondamment utilisé internet et les réseaux sociaux pour le combat. Une fois au pouvoir, internet devient un empêcheur de gouverner tranquille. Les blogueurs, influenceurs et activistes sont désormais visés. ’’

L’opposant et le pouvoir. Les partisans de ton Camarade, alors dans l’opposition, ont abondamment utilisé internet et les réseaux sociaux pour le combat. Une fois au pouvoir, internet devient un empêcheur de gouverner tranquille. Les blogueurs, influenceurs et activistes sont désormais visés. Si un internaute a plus de 25.000 followers, il doit se rapprocher de la Commission paritaire d’attribution de la carte de journalistes professionnels ou professionnels de la communication. La HACA dit qu’il est désormais régi par la loi sur la communication audiovisuelle.

C’est clair, Internet n’est pas un champ de non-droit où tout est permis. C’est vrai que les dérapages sont réguliers et certains utilisateurs se font abusivement appeler blogueurs, influenceurs ou même activiste. Il y a une éducation à faire à tous les niveaux dans notre pays. De la formation et de la sensibilisation des utilisateurs et même des professionnels.

Je suis pour la promotion des libertés. Pas pour la répression. C’est cela, ma position.

Fernand Dédeh

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