Actualite, Point Sur

[Côte d’Ivoire] La vague annoncée de patients du Covid-19 en état grave n’a toujours pas eu lieu (Reportage TF1)


Deux mois après l’apparition de la pandémie à coronavirus, l’Afrique, particulièrement la Côte d’Ivoire dément les pronostics des experts. Reportage du confrère de TF1 retranscrit par nos services.

C’est tout un continent qui se préparait au pire, mais plus de deux mois après l’apparition du virus en Afrique, l’épidémie n’a heureusement, pour l’instant pas fait de vagues meurtrières. Populations jeunes, facteurs aggravant, presqu’inexistant. Nous habitués de grandes maladies avec des traitements plus performants, comment expliquer cette résistance à ce virus? Reportage en Côte d’Ivoire.

Lits souvent vides

Le compte à rebours, pour un malade du Covid-19 arrivée en réanimation dans un état désespéré. Mais, dans ce service de l’unité de soins intensifs d’une trentaine de lits, il est l’unique patient en situation critique. Prise d’images au niveau pulmonaire pour pouvoir prendre des décisions. Malheureusement, l’homme décèdera quelques heures plus tard, 5e  décès sur les 13 cas sévères admis les deux derniers mois au sein de cette unité aux lits souvent vides dans ces dix salles équipées en respirateurs.

Ces professeurs en médecine du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville à Abidjan l’ont constaté. La vague annoncée de patients du Covid-19 en état grave n’a jamais pas eu lieu. Pour Narcisse Boua, chef du service de l’anesthésie-réanimation l’obésité, diabète, hypertension artérielle, il n’y a pas souvent en Afrique pour donc favoriser l’expansion des cas graves en Côte d’Ivoire. « Pour l’instant, c’est une chance », dira-t-il.

Chaque semaine, le Professeur Serge Éholie, qui dirige la riposte sanitaire en Côte d’Ivoire contre le nouveau coronavirus, réunit son équipe pour analyser les données cliniques. Pour ce spécialiste en épidémie, l’Afrique a assez d’expériences pour résister mieux que prévu à ce nouveau coronavirus.

Selon lui, on peut parler de solution africaine plutôt que dire qu’il y a un mystère africain. « On a vécu tellement d’épidémies. Chaque année, comme il y a une épidémie, on se prépare en général pour ces épidémies. Et c’est ‘’facile’’ de mettre en place un plan de riposte », indique-t-il.

Depuis l’annonce du premier cas officiel en Côte d’Ivoire, le 11 mars dernier, le service de maladies infectieuses tropicales aura reçu une centaine de malades du Covid-19 dont une petite dizaine de forme très sévère.

La vague annoncée n’a toujours pas eu lieu

Le virus ayant donc circulé dans les premières semaines dans un tout petit cercle en milieu urbain et dans les quartiers résidentiels où une bonne partie des tests a eu lieu. Pour freiner le virus, tests à domicile, les stratégies de dépistage précoce dans les quartiers à l’épicentre de l’épidémie. Une famille ivoiro-libanaise vient de déclarer plusieurs cas suspects ayant été en contact avec des malades du Covid-19. « Pour mieux savoir et s’isoler afin de protéger le reste de la famille et les personnes qui vivent avec nous, plutôt que de rester dans l’incertitude et d’être stressé tous les jours quand on a un mal à la gorge », déclare la patiente.

Jusqu’ici, il y a un peu plus de 1300 cas recensés en Côte d’Ivoire, mais, le chiffre pourrait évoluer dans les quartiers densément peuplés.

Par ailleurs, vont s’ouvrir, dans les prochains jours, quatre nouveaux centres de dépistage et de soins et le pays se prépare à passer de 100 à 700 lits d’hospitalisation pour le Covid-19.

Dans cette bataille, la Côte d’Ivoire entend aussi compter sur jeune population. 19 ans, c’est l’âge médian comme ailleurs dans toute l’Afrique. Une démographie avantageuse pour tenter de résister à la mortalité du virus.

Un reportage de TF1 retranscrit par Médard Koffi

Commentaires

commentaires