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Côte d’Ivoire: la colère des agents du recensement


En Côte d’Ivoire, une nouvelle polémique est née autour du recensement. Les opérations avaient déjà été perturbées par l’appel au boycott lancé par les opposants du Front populaire ivoirien (FPI).

rghp-0000Cette fois, c’est le montant des salaires des agents recenseurs qui fait débat. Ils exigent d’être payés pour toute la durée des opérations de terrain et pas juste pour un mois, comme prévu initialement.

Les 30 000 agents qui ont sillonné la Côte d’Ivoire depuis le mois d’avril menacent de garder sur eux une bonne partie des données récoltées et une partie du matériel utilisé pour le recensement si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

« Nous réclamons nos salaires d’un mois et demi parce que l’INS est venu donner 50 000 francs CFA comme salaire des deux mois. Nous avons traversé des moments difficiles pour la réalisation de cette opération. Chaque agent réclame le montant de 160 000 Francs », explique le président de leur collectif, Jérôme Niayoro Dally.

Terminées depuis une dizaine de jours, les opérations du recensement général de la population ont duré deux mois au lieu d’un mois initialement prévu. Le collectif des agents recenseurs demande donc le paiement du mois supplémentaire.

D’autant plus, dit Jérôme Dally, en raison du mot d’ordre de boycott lancé par le Front populaire ivoirien (FPI), certains d’entre eux ont été amenés à faire un travail qui n’était pas le leur.

 « Les agents recenseurs sont un moteur de la réconciliation nationale prônée par le chef de l’Etat parce que l’agent recenseur, quand il arrive dans un ménage, il est confronté à des réalités de ces personnes qui refusent de se faire recenser. L’agent recenseur prend le temps sur lui pour expliquer aux propriétaires de ce ménage que le recensement n’a rien à voir avec la coloration politique ».

L’institut national de la Statistique (INS) fait pour l’instant profil bas face à cette réclamation. Mais selon un de ses responsables, la revendication des agents recenseurs pourrait être réglée au cas par cas.

Le coût, de cette opération de recensement plusieurs fois reportée, est estimé à 12,8 milliards de FCFA et compte dénombrer une population de 24 millions d’habitants.

Le directeur général de l’Ins, Ibrahima Ba faisant le point de la situation en avril dernier, avait affirmé que 67% des personnes vivant en Côte d’Ivoire ont déjà été recensées.

L’opération de recensement général de la population qui aurait pu se dérouler depuis 2008, permettra ainsi aux partenaires au développement et aux autorités de mieux planifier les investissements dans le pays.

Les trois opérations de recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) en Côte d’Ivoire, se sont déroulées en 1975, 1988 et 1998.

Jean-Baptiste Kouadio avec RFI

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