Interview

Côte d’Ivoire-Interview / Guéi Monin Gabriel (Maire de Facobly) : « Nous allons développer des projets pour notre population »


Guéi Monin Gabriel (Maire de Facobly) (PH/DR)

Abidjan, 13-2-2019 (lepointsur.com) Nouvellement reconduit à la tête de la magistrature de sa cité, le Maire de Facobly dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder affiche ses grandes ambitions et soutient que sa priorité est de mettre sa population à l’aise dans un cadre approprié. Le Maire Monin Gabriel n’y va d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère. Entretien….

Présentez-nous la commune de Facobly.

Notre commune est située dans le département de Facobly, dans la région du Guémon avec une population de 21500 âmes hommes et femmes confondus.

C’est une commune en développement, créée en 1985 et mise en service en 1986 avec comme premier Maire M. Guéi Gabriel. Depuis lors, la commune de Facobly fait son petit bonhomme de chemin.

Combien de quartiers comptent votre commune ?

En termes de villages, il y a 17 villages qui sont de la commune et

en termes de  quartiers, ce sont de grandes familles qui existent. Leur nombre se situe autour de quatre à six.

Vous avez parlé de salubrité, cela veut-il dire que Facobly est sale ?

Facobly n’est pas sale mais, l’entretien pose problème. Il faut qu’il soit régulier, que les quartiers, les rues soient dégagées, qu’on balaie la ville.

C’est sur ce plan que nous allons axer nos actions sinon dire que Facobly est sale, c’est traiter mes parents de sales. Alors qu’ils ne le sont pas du tout.

 Combien de centres comptez-vous au plan sanitaire ?

Il y a un grand centre de santé dans la commune de Facobly, qui est un centre de santé de nom parce que là aussi, le plateau technique n’est pas ce qu’il faut. Nous devrons donc le développer et l’équiper au maximum. Nous sommes en train de prendre des contacts avec des partenaires pour nous aider à cela.

Parlez-nous du nombre d’établissements primaires et secondaires au niveau de Facobly

Il y a un grand lycée qui date de Mathusalem et dont l’entretien pose problème. Mais cela ne dépend pas de la commune  mais de la région.  En tant que fils de la région, nous devons faire l’effort d’entretenir cet établissement. Chaque village a une école mais des écoles dont l’entretien aussi pose problème. Et cela dépend de la commune, nous allons mettre un accent particulier sur l’entretien de ces écoles et créer d’autres bâtiments parce qu’aujourd’hui, l’éducation nationale c’est la priorité des priorités par rapport aux autorités du pays.

Pour preuve, on a dit qu’il faut faire la politique de scolarisation obligatoire.

Et quand l’Etat se donne ce devoir de mettre l’enfant à l’école de façon obligatoire, l’Etat doit également construire des infrastructures pour accueillir tous les enfants que ce soit des filles ou des garçons. Nous faisons de la construction  des infrastructures scolaires, notre cheval de bataille.

Quels sont vos moyens pour accompagner les jeunes à l’école, avec des enfants qui ne possèdent pas d’extraits de naissance ?

C’est un problème qui est national et nous allons faire l’effort de mettre un accent sur ce fait. Parce que c’est quand même aberrant de mettre quelqu’un au monde et que cette personne n’ait pas d’identité. Si la personne n’a pas d’extrait de naissance, c’est comme si elle ne vit pas. Nous allons mettre un accent à ce niveau pour que chaque enfant qui nait puisse avoir un extrait, quitte à mettre la main à la poche. Quand vous voulez contribuer au développement de vos parents vous devez vous sacrifier. Servir les gens, c’est se sacrifier pour leur bonheur.

Quelle place occupe  la femme au niveau de la municipalité ?

La femme, c’est notre maman. Pour preuve, le deuxième adjoint au maire de Facobly est une femme. Nous n’avons pas voulu prendre une femme dans la municipalité pour le plaisir, pour faire comme les autres, non. Nous la mettons à la place qu’il faut, dans un positionnement qui permette de dire à la face du monde que nous avons une priorité pour la femme dans notre développement.

Les associations des femmes qui existent dans la commune doivent être assistées pour que l’autonomisation de la femme soit une réalité et non des slogans de campagne.

Qu’en est-il de la femme rurale, qui a besoin de soutien financier pour la réalisation de ses projets ?

C’est la priorité de nos priorités. Seulement, il ne faut pas lui donner le soutien financier, pour le donner, mais il faut plutôt l’encadrer. Tu as beau donner des millions à quelqu’un mais, si l’encadrement ne suit pas, nous pensons que ce n’est pas indispensable pour que la femme se développe et s’autonomise. Nous allons les aider financièrement certes, mais nous  allons les encadrer par des formations pratiques pour que justement ces organisations de femmes et de jeunes puissent s’auto suffire et véritablement. Les problèmes de la région, c’est surtout ça, quand  il y a un désœuvrement. Au niveau des jeunes, nous voyons une criminalité qui se crée mais, quand ils sont occupés, ils y mettront un terme.

La jeunesse a de multiples problèmes pourtant aucune société dans la commune. Que prévoyez-vous donc pour les jeunes ?

La jeunesse, c’est la priorité parce qu’on dit, c’est l’avenir d’un pays.

Ce ne sont pas les entreprises qui peuvent amener les jeunes à se développer, il faut les occuper. Si vous donnez les moyens à ces jeunes, ils n’auront pas besoin de venir en ville et c’est ce que nous voulons faire. Nous travaillons à leur cadre de vie et de développement. Tout le monde vient à Abidjan, mais à un moment donné, si vous n’avez plus rien à faire à Abidjan, il y a la promiscuité et les mauvaises compagnies qui vous envoient ailleurs. Mais, si vous créer le cadre idéal pour ces jeunes sur place et qu’ils savent qu’ils ont les moyens, ils y resteront.

Quelles sont vos relations avec les cadres de votre commune ?

Nous allons vers eux et nous voulons aller même à la diaspora pour que chaque fils de cette commune soit intéressé par le développement de son département et de sa commune. Nous allons envoyer des équipes vers eux.

On n’entend pas beaucoup parler de Facobly au plan sportif.

Nous avons de grands talents sportifs dans notre commune. Nous allons créer des équipes dans les différents villages pour sortir une équipe du département qui rivalisera avec les autres équipes nationales, parce que les talents ne manquent pas à Facobly. Il faut les encadrer pour pouvoir participer à cette politique nationale sportive. Il en est de même pour la culture.

Facobly fait justement partie du pôle culturel national que comptez-vous faire pour le développer ?

Nous avons initié un festival que nous allons créer il s’agit du ‘’Fawè festival’’. Fawè c’est le petit nom de Facobly qui signifie  le festival de Facobly.Il en est de même pour une radio de proximité que nous voulons créer pour que notre voix porte. Nous allons le faire dans un rayon un peu plus vaste qui nous permettra d’être entendu par les autres et montrer Facobly dans sa nouvelle lancée vis-à-vis du développement du pays.

Quels sont les ministères qui sont représentés dans votre commune ?

Nous avons  l’Education nationale, la Sécurité, l’Intérieur, l’Agriculture, les Eaux et Forêts. Mais, nous allons  encourager la venue des autres structures, parce qu’il n’y rien comme structure financière alors qu’il y des fonctionnaires. Il faut amener les structures financières à s’installer sur place pour que la population n’ait pas besoin d’aller chercher de l’argent.

Une façon à vous de rassurer les fonctionnaires qui sont à Facobly ?

D’ici peu,  ils auront une structure bancaire à leur portée pour qu’ils puissent au moins sur place avoir quelque chose, au lieu d’aller chaque fois à Man.

Est-ce que tous les fonctionnaires arrivent facilement à se loger dans votre commune ?

Pas facilement parce que les cadres n’ont pas encore construit. Les gens ont peur, ils se disent si je construis on va me tuer. Moi j’ai eu cette information, j’ai bravé et j’ai construit au village. Jusque-là je suis encore en vie. Nous allons amener les cadres et les opérateurs économiques à construire. Nous sommes déjà en pourparlers avec des opérateurs qui veulent nous accompagner en créant des cités pour ces fonctionnaires qui sont sur place. Facobly est une zone tempérée. Si nous faisons quelque chose pour ces fonctionnaires, ils resteront sur place et nous attirerons d’autres personnes à venir vers vous.

Comment les autochtones et les halogènes cohabitent-ils ?

C’est une cohésion totale pour le moment, et c’est ce que nous allons renforcer. Nous sommes tous des ivoiriens et au-delà, nous sommes des Africains. En tant que tel, il n’y pas à avoir une certaine animosité entre les populations qui vivent ensemble. Je crois que c’est la cohésion.

Comme le président l’a toujours dit, il faut cette cohésion au niveau social pour que le développement soit ancré dans le terroir où les populations vivent.

A vous entendre on dirait que vous êtes rassuré pour le bien-être des populations de Facobly.

Si nous n’avions pas cette confiance, nous ne nous serions  pas porté candidat. Nous nous sommes  porté  garant devant nos parents pour  les tirer du carcan.

Ils nous ont mis à l’école pour que nous venions les aider parce que quand vous mettez un enfant au monde, c’est cet enfant qui doit vous porter. Le papa ne doit pas continuer à vous porter constamment. Nous avons ce devoir de fils d’aider nos parents pour qu’ils sentent qu’ils n’ont pas vécu inutilement.

Votre message pour les jeunes de la diaspora ?

Ce sont eux qui nous appellent pour nous signifier qu’ils sont prêts à nous accompagner dans le développement de la commune. Par leurs appels, nous sommes confiants que nous mènerons  ce combat ensemble.

Qu’est-ce qui vous a motivé votre candidature?

Peut-être par formation. Nous sommes pédagogues mais nous avons d’abord commencé par être séminariste donc quelqu’un qui se porte pour les autres.

Quand vous voyez les prêtres, ils ne sont pas mariés et pourtant, ils se mettent à la disposition des populations qui sont avec eux. C’est l’homme que nous  mettons au centre de tout ce que nous faisons. Aujourd’hui quand vous tombez dans la rue, vous avez beau être milliardaire ce n’est pas l’argent qui vous relèvera. Mais c’est d’abord un homme qui vous prendra pour vous amener à l’hôpital avant qu’on ne commence à utiliser l’argent. C’est justement cette motivation que nous avons eue.Nous côtoyons nos parents et ce n’est pas toujours qu’ils sont dans des conditions reluisantes au plan du développement, cela nous a interpellé. Nous sommes dans l’aisance à Abidjan, mais quand nous arrivons au village et que nous donnons même 100 Fcfa  à un parent, le bonheur se lit sur son visage. Alors pourquoi ne pas se mettre à la disposition de cette population pour par des partenaires de sorte à développer le cadre de vie de nos parents ?

Facobly est une petite commune, quel est votre budget ? Avez-vous avez des partenaires pour vous accompagner ?

Le budget est insignifiant mais nous sommes en train de tisser des relations de partenariat, voire des jumelages pour que nous puissions justement avoir des moyens suffisants pour aider nos parents.

Quand est-ce que la population sentira que M GuéiMonin Gabriel est en train de travailler ?

Allez-y à Facobly maintenant et vous verrez déjà qu’il y a quelque chose qui se passe.

M le Maire, si un parent venait à avoir un problème grave seriez-vous prêt à l’aider, à intervenir ?

Dans la mesure des moyens dont nous disposons. Nous le faisions déjà même sans être Maire, parce que comme nous l’avons  dit, c’est d’abord l’homme que nous mettons au milieu de tout ce que ce nous faisons.Mais il ne faudrait pas donner cette politique d’assistance à nos parents sinon tout le monde viendra ici en bottes et chapeau en disant ‘M. le Maire M. le Maire’. Les Chinois l’ont dit, il faut apprendre à pêcher au gens que de leur donner chaque jour du poisson.

Vous êtes à Abidjan, avez-vous un représentant ?

Il y a un maire résident

A quel moment êtes-vous aux côtés de votre population ?

Toutes les deux semaines nous sommes à Facobly.

A court terme quels sont vos projets pour Facobly ?

A court terme ce qui me tient à cœur c’est la salubrité parce que quand vous rentrez dans un village ou dans une ville, il faut que la population se sente à l’aise au plan sanitaire parce que s’il n’y pas de santé, il n’y pas de développement. Donc la salubrité nous tient à cœur.

A partir de là nous allons développer des axes de développement au plan économique, social, culturel et sportif.

Avez-vous des projets clés en main ?

Nous ne sommes pas pour les projets clés en main, nous voulons amener la personne à commencer avec nous et qu’il sente que ce qu’il fait c’est à la sueur de son front. Quand il aura quelque chose véritablement, il le tiendra bien.

Mais, quand vous donnez quelque chose à quelqu’un qui n’a pas souffert, pour lui c’est comme un papa qui donne des millions à son enfant chaque matin. Il ne sait pas comment son papa a gagné cet argent. Il faut le faire travailler.Nous allons initier des actions pour les jeunes en les intégrant.

Votre mot de fin

Nous  voudrions dire à nos parents qu’ils n’ont pas eu tort de choisir cette équipe dirigée par GuéiMonin Gabriel qui doit faire l’effort de les sortir de ce carcan du sous-développement.

Facobly est certes une petite commune, mais par ce que nous allons poser comme acte, qu’ils se sentiront à l’aise et n’auront pas de complexe vis-à-vis des autres communes du pays.Ils peuvent compter sur nous.Nous avons des plans pour les jeunes pour les femmes, les hommes, les personnes du troisième âge et même pour les orphelins et les veuves. Ce sont des préoccupations qui nous tiennent à cœur et que nous allons développer dans notre quinquennat.

UPL-CI

 

 

 

 

 

 

 

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