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[Côte d’Ivoire/Football] Omer Déhoulé remplace Augustin Sidy Diallo à la tête de la FIF, voici sa mission première


Abidjan, 08-12-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: Fin de séjour à Daloa. À Balouzon. Retour dans les embouteillages et les bruits de tous genres de la capitale économique de la Côte d’ Ivoire.

Tu l’as appris comme moi, la Fédération ivoirienne de football a enclenché l’article 43 de ses statuts. L’intérim à la présidence de la FIF jusqu’à l’assemblée générale élective- tout dépend de la FIFA- est confié au plus âgé des vice-présidents.

Omer Dehoulé Kouamé remplace Sidy Diallo à la tête de la Fédération ivoirienne de football. En vertu de l’alinéa 2 de l’article 43 des statuts de l’instance fédérale. « En cas de démission, décès, révocation ou empêchement absolu du Président, le vice- président le plus âgé assure l’intérim de la présidence jusqu’à la prochaine Assemblée Générale. Au cours de cette Assemblée Générale, il est fixé la date de la prochaine Assemblée Générale élective ».

Sidy Diallo est décédé le 21 novembre 2020 à Abidjan. Il liquidait déjà les affaires courantes. Il avait obtenu le quitus à l’assemblée générale ordinaire du 4 août 2020 à Yamoussoukro. Il attendait la fin du processus électoral à la Fédération pour connaître son successeur et passer les charges et la main. Sidy Diallo s’impatientait déjà de la lenteur de la FIFA qui bloque l’organisation des élections à la FIF depuis le 27 août 2020. Le 11 novembre 2020, il rappelait à l’instance internationale de football, les incidences de la suspension du processus électoral sur le football ivoirien. « Le maintien de la décision de suspension du processus électoral génère des perturbations induites dans l’organisation des compétitions et la préparation des footballeurs ». Il exhortait alors la FIFA « à faire mettre un terme à cette situation qui dure et qui crée des dysfonctionnements à tous les niveaux ».

La FIFA toujours attendue, le football bloqué

Omer Dehoulé Kouamé prend en charge la Fédération dans l’attente de la décision de la FIFA. Sa mission première est d’obtenir la relance du processus électoral. Organiser l’élection à la FIF, désigner le nouveau président de la Fédération. Les compétitions nationales sont bloquées. La FIF lie l’ouverture de la nouvelle saison à l’organisation de l’élection présidentielle. La ligue professionnelle avait proposé la date du 27 octobre 2020 pour le démarrage des compétitions de football. Elle espérait qu’avant cette date, les choses seraient rentrées dans l’ordre. « La ligue professionnelle n’est pas autonome. Le président de la ligue professionnelle est membre du comité exécutif de la FIF. Les moyens de la ligue professionnelle sont ceux de la FIF. Nous ne pourrions pas accepter l’organisation des compétitions sans l’élection du nouveau président de la FIF », indique un membre du staff du candidat Idriss Diallo. Le problème reste entier, d’autant que le candidat Sory Diabaté est le président de la ligue professionnelle. Il est à l’étroit. Toute initiative venant de sa part est frappée de suspicions.

“ L’argent seul ne suffira pas à faire chavirer les cœurs des présidents des fédérations. La FIFA est vigilante sur la question. Elle parle de tolérance zéro contre la corruption dans le football. Il faudra gagner par un projet novateur. ‘’

Pas de consensus minimal

Les retrouvailles autour de la dépouille de l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football étaient de la comédie. Les lignes n’ont pas bougé. Chaque camp demeure dans ses certitudes. Omer Dehoulé Kouamé s’installe dans le fauteuil de Sidy Diallo dans cet environnement délétère. L’ancien vice-président en charge de ligue amateur (Il conserve cette fonction) n’est pas un novice. Il est en immersion à la Fédération ivoirienne de football depuis plusieurs années. Il n’ignore pas les problèmes qui plombent la Fédération ivoirienne de football. Seulement, il n’a pas les coudées franches. Il sera très vite sous pression. Pression de la FIFA, pression des candidats à la présidence de la FIF. Il devra montrer des qualités de diplomate pour obtenir la levée de la suspension du processus électoral, organiser au plus vite l’assemblée générale élective. Il n’aura pas de période de grâce, en fait !

Encadré/Élection à la CAF: Le temps des grandes manœuvres

Le candidat Jacques Anouma (à gauche), lors d’un récent entretien avec le président ivoirien Alassane Ouattara.

Jacques Anouma se prépare à lancer officiellement sa campagne à la présidence de la CAF. Plombé par le décès du président de la Fédération ivoirienne de football, il a mis en veilleuse son plan d’action. Il porte encore le deuil de celui qui fut son vice-président de 2000 à 2006 et surtout, celui qui a porté sa candidature à la CAF.

Jacques Anouma bénéficie certes, du soutien du gouvernement ivoirien mais son équation propre sera déterminante. Il a pour lui, un réseau de dirigeants de fédérations construit et entretenu depuis de nombreuses années. Un réseau dormant qu’il faudra rendre actif par un projet d’avenir.

Face à Jacques Anouma, trois autres prétendants. Le plus actif et le plus offensif est le Mauritanien Ahmed Ould Yahya. Il a enclenché des démarches diplomatiques dans la sous-région pour tenter d’obtenir un consensus autour de sa candidature. Des émissaires sont à Dakar et en Côte d’Ivoire pour rencontrer les autorités nationales mais aussi le candidat Jacques Anouma. Avec un objectif clairement défini, une candidature pour la sous-région. Trois postulants en effet, pour la zone CEDEAO.

Si le Sénégalais Augustin Senghor n’exclut rien, ouvre des pistes de rapprochement, le Mauritanien, surfe sur ses performances managériales saluées à la FIFA et à la CAF pour espérer faire l’unanimité sur son nom.

Des informations dans le milieu du football africain font état des possibles sanctions du comité d’éthique de la FIFA contre le président de la Fédération mauritanienne de football. « Il a bénéficié des largesses du président de la CAF. Il fait partie des présidents de fédération pris en charge par la CAF pour le pèlerinage à la Mecque. En principe, aussi bien l’initiateur que les bénéficiaires seront sanctionnés. Ahmad Ahmad a été sanctionné par le comité d’éthique de la FIFA pour ce fait », explique une source à la CAF. Interrogé par nos soins, un proche de Ahmed Ould Yahya a démenti cette information. « C’est faux. C’est de l’intox ».

Le candidat sud-africain, Patrice Motsepe est plus connu comme président du club de Mamelodie Sundowns et milliardaire qu’un habitué des arcanes de la CAF. L’argent seul ne suffira pas à faire chavirer les cœurs des présidents des fédérations. La FIFA est vigilante sur la question. Elle parle de tolérance zéro contre la corruption dans le football. Il faudra gagner par un projet novateur. Il faut, pour paraphraser un ancien président français « connaître l’âme du football africain » et surtout les femmes et les hommes qui l’animent au quotidien.

Par Fernand Dédeh

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