Abidjan, 09-12-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: Tu m’as dit que Dehoulé Omer Kouamé est un « fils d’Issia ». Il porte désormais l’avenir du football ivoirien sur ses épaules de « doyen ». Il doit agir vite et bien, dans l’intérêt du football ivoirien. Pour honorer la mémoire de Augustin Sidy Diallo.

Le président par intérim de la Fédération ivoirienne de football, Omer Dehoulé Kouamé doit impérativement agir sur deux points et dans les meilleurs délais :

1- Relancer le dialogue avec tous les clubs pour réinstaurer la confiance dans la famille du football et ramener le ballon sur le terrain

2- Rencontrer les candidats à la présidence de la Fédération ivoirienne de football, trouver « une solution ivoirienne » au blocage du processus électoral et la proposer à la FIFA.

Les chantiers de la paix de Sidy Diallo

Augustin Sidy Diallo, un an avant son décès avait véritablement lancé le chantier de la réconciliation. En mai 2019, à Yamoussoukro, il avait surpris les observateurs sportifs à l’ouverture de l’assemblée générale de la Fédération ivoirienne de football. Il avait publiquement demandé pardon à tous ceux qu’il avait offensés et accordé son pardon à tous les clubs sous sanction. « Ensemble, nous pouvons faire de grandes choses. Pensons maintenant au football ivoirien. Nous sommes ici à Yqmqoussoulro, à la Fondation Felix Felix Houphouët-Boigny. Tout un symbole ».

En février 2020, à Grand-Bassam, il avait de nouveau invité les acteurs du football à taire les querelles.

Comptes soldés

Pour joindre l’acte à la parole, l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football avait commencé à solder des comptes. Il a fait la paix avec « son fils » Malick Toé, pourtant la tête de pont du groupe de dirigeants opposés à sa gestion, le GX. Depuis le 11 novembre 2017, les dirigeants de football réunis autour de Malick Toé, ont engagé un bras de fer avec l’administration Sidy Diallo. L’affaire a même atterri à la FIFA. Les relations avec Jacques Anouma évoluaient en dents de scie depuis septembre 2011. Un jour cordiales, un autre jour, tendues. Le 7 novembre dernier, Sidy Diallo a réalisé un geste technique majeur : il a accordé le parrainage de la Fédération ivoirienne de football à la candidature de Jacques Anouma à la CAF. Pour beaucoup d’observateurs dans le milieu, c’était inattendu. Aujourd’hui, certains disent, « c’était prémonitoire. Nous aurions pu lire les signes ».

Les derniers actes de Sidy

Sidy Diallo a posé deux actes majeurs avant sa disparition : l’adoubement de la candidature de Jacques Anouma et l’appel à la FIFA pour lever la suspension du processus électoral. Jacques Anouma est aujourd’hui le candidat de la Côte d’Ivoire, soutenu par l’Etat ivoirien. L’homme lui-même se bat pour construire l’unité des acteurs du football ivoirien autour de lui avant la conquête de l’Afrique. Sidy Diallo a ouvert la porte.

Le 11 novembre 2020, il signait sa dernière lettre à la FIFA. Après avoir annoncé son test positif à la Covid-19 (9 novembre 2020). Sidy Diallo tenait à la reprise des compétitions.

Le football ivoirien est à l’arrêt depuis le 24 mars 2020, après les mesures de lutte contre la pandémie annoncées par le président de la République, le 23 mars 2020.

Les compétitions se sont arrêtées net. Et depuis, plus rien. Honorer la mémoire de Augustin Sidy Diallo, c’est faire rouler le ballon, dans le respect du protocole sanitaire adopté par l’Etat de Côte d’Ivoire et par la CAF.

Sortir de la logique partisane

Le processus électoral est bloqué depuis le 27 août 2020. Plus rien ne filtre. La FIFA a entendu toutes les parties concernées. Ses conclusions sont toujours attendues.

Le président par intérim de la FIF doit très vite sortir de la logique partisane. Il est membre du comité directeur exécutif sortant, il est sur la liste du candidat Sory Diabaté. Ses premières décisions, les nominations de Bilé Diemelehou et Yeboua Cévérin au comité exécutif, inclinent à penser qu’il renforce son clan, les deux personnalités nommées figurant elles aussi sur la liste du candidat Sory Diabaté.

Cependant, il a été désigné comme intérimaire de Sidy Diallo à la présidence de la FIF, en raison de son âge. En Afrique, l’âge est surtout lié à la sagesse. Ce n’est pas toujours le cas, c’est vrai. Mais un dicton bien de chez nous dit « qu’un vieillard assis, voit plus loin, qu’un jeune, au sommet d’un cocotier ».

Omer Dehoulé Kouamé a du vécu à la FIF. Il connaît les problèmes qui rongent la maison de verre de Treichville et la communauté du football.

Travailler à l’unité de la famille du football

Sidy Diallo agissait pour partir avec les honneurs. Il se battait pendant ses derniers jours sur la terre des hommes pour unir la famille du football. Le 4 août 2020 à Yamoussoukro, l’on a ainsi vu danser après l’obtention du quitus à l’assemblée générale ordinaire. Il n’était pas candidat à sa propre succession. Il entendait organiser l’assemblée générale élective comme prévu et céder le fauteuil. Mais il tenait à une chose: « l’application des textes de la FIF ». Il ne voulait en rien laisser piétiner les statuts et règlements intérieurs adoptés par l’ensemble des dirigeants de clubs.

Son intérimaire a la boussole. C’est à lui, avec sa méthode, d’agir pour sortir le football ivoirien de l’ombre. Le remettre à la lumière. Au plus tôt !

Fernand Dédeh

Commentaires

commentaires