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[Côte d’Ivoire/Enseignement] L’école ivoirienne prend du plomb dans l’aile


En Côte d’Ivoire une crise perturbe l’année scolaire et académique 2018-2019. Depuis plus d’un mois, les écoles primaires, secondaires et universitaires sont pour la majorité fermées. La cause : les enseignements sont entrés en grève pour la satisfaction de plusieurs points de revendication, dont l’amélioration de leur condition de travail par l’Etat. Et depuis quelques jours, cette crise prend une nouvelle tournure. 

Ce mardi 26 février 2019, après les enseignants chercheurs la semaine dernière, les étudiants ont pris les artères de l’université Félix Houphouët-Boigny, sous la supervision des forces de l’ordre, pour se faire entendre sur la longue crise qui ronge l’école ivoirienne. Des manifestations similaires ont également été signalées dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, telles que Daloa et Agboville.

Aussi, au lycée Classique d’Abidjan, où il devrait avoir un examen blanc ce jour, les élèves ont été délogés par des étudiants qui manifestaient pour la reprise des cours dans les autres établissements. L’école était donc dans l’obligation de fermé et ce jusqu’au 4 mars prochain, d’après nos informations.

Notons que lundi 25 février, la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) appelait à une marche pacifique sur tout le territoire national ce mardi 26 Février 2019, pour réclamer la reprise des cours dans tous les établissements scolaires et du supérieur.

Un rassemblement avait été annoncé ce matin à 8 heures à Abidjan, au stade du campus Félix Houphouët Boigny de Cocody.

La crise empire et prend des proportions difficiles à contenir. Un point effroyable.

Selon diverses sources en effet, les habitations des enseignants dans village de Kouamekro, dans le département de Taabo, ont été incendiées ce matin par des individus non identifiés, qui seraient opposés à leur grève. A la veille de ces évènements, le lundi 25 février déjà, à Bouaké, des motos appartenant à un groupe de syndicats des enseignants, avaient été calcinées et des membres de ce groupe tabassés.

Ajouté à tout cela, des menaces de mort sont lancées à l’endroit des syndicalistes, à qui il est conseillé de quitter les villes et les villages où ils travaillent. Et aussi mettre leurs familles en lieu sûr.

Le gouvernement suspend toutes les négociations

Face à cette situation, la semaine dernière, le gouvernement ivoirien a décidé, d’entamer des négociations avec le corps enseignant, en les appelant toutefois à reprendre les cours. Cependant, ces négociations n’auront finalement plus lieu, car Kouyaté Abdoulaye, chef de cabinet du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, a annoncé lundi matin la suspension des discutions de façon unilatérale.

Aussi,  une concertation nationale sur l’Enseignement supérieur et  la Recherche scientifique, initialement prévue pour la période du 27 février au 1er mars a finalement été reportée à une date ultérieure. Or, ladite concertation devrait normalement servir de cadre pour faire un diagnostic du système d’enseignement supérieur et de recherche scientifique à travers l’identification des bases d’une politique nouvelle et ambitieuse. Ce, pour une meilleure employabilité des diplômés et pour des résultats de la recherche au service du développement économique et social.

Georges Kouamé

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