[Côte d’Ivoire/Elections à l’UNJCI 2019] Le candidat tête de liste innovons ensemble, Franck Ettien, dénonce des fraudes et proteste vigoureusement contre la violence constatée au deuxième jour du congrès (Déclaration)
Le 10ème congrès de l’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) tenu les 20 et 21 juillet 2019 à l’auditorium du ministère des Affaires étrangères n’a pu être conduit à son terme. Les partisans du candidat Jean Claude Coulibaly ont empêché avec violence l’élection des responsables des organes dirigeants de l’Union que sont, le Conseil d’Administration et le Conseil exécutif. Le président élu du congrès César Etou a été exfiltré.
Comment en est-on arrivé à cette situation malheureuse qui n’honore nullement notre corporation ?
A 48 heures du début du congrès, soit le jeudi 18 juillet, à sa demande, le président du comité d’organisation du 10ème congrès de l’Unjci a eu une rencontre avec les trois têtes de liste. A savoir, Jean-Coulibaly, Lance Touré et Franck Ettien. Il s’agissait d’informer des dispositions prises par le comité d’organisation pour le bon déroulement des travaux.
A cette occasion et pour réduire les risques de fraude eu égard à certaines informations, la question des procurations a été débattue. Trois propositions ont été faites : la première par nous-mêmes. Estimant que tout journaliste intéressé par la vie de l’Union pouvait venir voter physiquement, nous avions proposé l’annulation pure et simple des procurations pour contrer la fraude.
Lance Touré avait proposé le maintien des procurations mais d’en limiter le nombre. Enfin Jean-Claude Coulibaly lui, avait proposé le maintien des procurations sans condition.
Après discussion, il a été finalement retenu la limitation des procurations à 25 pour chaque liste. Et sur place ces procurations nous ont été remises. Cependant, le président Brou Prestone a indiqué qu’une fois dans la salle du congrès et si le besoin s’en faisait sentir, le président élu du congrès se ferait fort de nous en remettre d’autres.
Arrivé dans la salle et eu égard aux informations persistantes relatives à un vaste mouvement de fraude qui se préparait autour des procurations, Guillaume Gbato, congressiste et membre de notre équipe de campagne, a demandé que la question des procurations soit clarifiée par le congrès avant l’élection.
Séance tenante, le président élu du congrès, César Etou organise autour de lui et du président du comité d’organisation, une nouvelle rencontre avec les candidats tête de liste. Après débat, nous arrêtons les dispositions suivantes : en dehors des 25 procurations délivrées par le comité d’organisation à chaque tête de liste, aucune autre procuration ne pourra être admise. Ensuite, le détenteur d’une procuration devra avant de voter présenter les deux cartes CIJP et UNJCI physique et non des photocopies.
Revenu devant le congrès, et très heureux de l’accord obtenu, le président du congrès indique aux congressistes que « la fumée blanche est sortie » avant donner le contenu de l’accord. Celui-ci est accueilli par un tonnerre d’applaudissements des congressistes. Alors que tout était rentré dans l’ordre et qu’on s’apprêtait à engager le processus du vote, Jean-Claude Coulibaly fait volte-face et remet tout en cause : « Après consultation de mon staff, je ne peux plus accepter cet accord telle que libellé. Je veux qu’en dehors des 25 procurations, tout électeur qui détient une procuration soit autorisé à voter. Ceci provoque une vive protestation dans la salle du congrès. La situation est à nouveau bloquée.
L’équipe de Jean-Claude Coulibaly ira jusqu’à remettre en cause tout l’accord estimant subitement qu’il n’a aucune base juridique.
Pour en sortir le président du congrès César Etou réunit à nouveau les têtes de listes en présence du président du comité d’organisation. On en ressort avec trois propositions à soumettre au congrès pour qu’il se prononce : la suppression des procurations faite; le maintien des procurations mais limitées au nombre de 25; et enfin le maintien des procurations en nombre illimité. La première proposition portant sur la suppression pure et simple des procurations est votée par une majorité écrasante des congressistes.
Le congrès ayant ainsi tranché la litigieuse question des procurations, nous devrions passer à l’élection. C’est alors que les partisans du candidat Jean-Claude Coulibaly envahissent le bureau du congrès, s’emparent de l’urne et des bulletins avec une violence sans nom.
Devant cette atmosphère d’insécurité, le président du congrès déclare son incapacité à conduire les travaux du congrès à son terme et se fait exfiltrer par la police.
Notre analyse:
«Le journaliste face à ses responsabilités» est le thème du 10ème congrès de l’UNJCI. La responsabilité, pensons-nous est d’abord et avant tout le respect de la parole donnée et le fait d’assumer les actes que nous posons dans la vie. En remettant en cause tous les accords obtenus aussi bien avec le président du comité d’organisation et le président du congrès, nous estimons que l’équipe de notre frère et ami Jean-Claude Coulibaly n’a pas fait preuve de responsabilité.
En effet, en acceptant d’aller librement à un conclave avec le président du comité d’organisation et de nous faire attribuer, par liste, 25 procurations, nous avions déjà violé nos textes. Car la procuration est un document qu’un électeur qui pour une raison ou une autre ne peut pas être présent physiquement donne secrètement à un autre électeur de confiance avec une consigne précise de vote. Ce n’est pas aux candidats qu’on remet les procurations. Sinon c’est la porte ouverte à la fraude. Nous étions conscients de cela. Nous sommes opposés aux procurations. Cependant nous avons accepté d’aller à ce consensus par soucis d’aller à un congrès apaisé.
Pour nous donc, dès lors que les consensus librement obtenus et acceptés avaient été rompus par Jean-Claude Coulibaly, il ne reste au président du congrès qu’une seule et ultime voie. Celle de la consultation du congrès en ce qu’il est souverain.
La souveraineté du congrès est actée par les textes, nous insistons.
D’ailleurs, il existe une jurisprudence en la matière. En effet, lorsqu’il y a trois ans , l’équipe du candidat Vamara Coulibaly qui s’opposait à celle de Moussa Traoré au 9ème congrès de notre union avait demandé l’annulation de la candidature de celui-ci pour avoir été blâmé par l’ex-CNP, c’est le congrès qui avait tranché en sa faveur.
Il va sans dire qu’en demandant l’arbitrage du congrès sur la question des procurations, le président élu du congrès César Etou a fait preuve de responsabilité et de courage. Mais surtout de respect des textes.
Notre position :
La liste que nous avons l’honneur de conduire proteste vigoureusement contre la violence constatée au deuxième jour du congrès ; s’indigne face à cette attitude qui n’honore pas la grande famille de la presse nationale et nuit gravement à son image.
Apporte toute sa compassion aux congressistes pour les désagréments ; Salue et félicite l’ensemble des journalistes qui se sont mobilisés pendant deux jours pour travailler à la modernisation de notre union commune. Notamment ceux qui sont venus de l’intérieur du pays et dont les efforts ont été mal récompensés.
Exhorte tous les journalistes à rester mobilisés et à attendre avec sérénité la suite qui va être donnée à ce congrès interrompu.
Le conseil exécutif sortant conduit par Moussa Traoré et le conseil d’administration conduits par Ahouré ayant présenté leur bilan et obtenu le quitus, les deux mandats ont pris fin. De sorte que le seul organe légal et légitime qui assure l’intérim de la direction de l’UNJCI, c’est le président élu du congrès. Nous nous tenons à sa disposition.
Nous lui demandons par ailleurs, de se rapprocher de certains anciens présidents afin que ceux-ci l’aident à sortir notre union commune de cette impasse en organisant dans un bref délai un congrès extraordinaire électif.
Franck ETTIEN, tête de la liste Innovons Ensemble