Societe

[Côte d’Ivoire Éducation nationale] L’Aecad-Man réagit à l’accusation de Soro Mamadou


-‘’Ce sont des rumeurs ressemblant étroitement à des allégations’’

L’Association de l’école catholique du diocèse de Man (Aecad-Man) réagit face à l’accusation du secrétaire général de la Centrale syndicale humanisme (CSH), portée contre Mgr Gaspard Beby Gneba, lors de la fête du travail le 1er mai 2019.

Dans un communiqué de presse dont lepointsur.com a reçu copie, dimanche 12 mai 2019, le secrétaire exécutif diocésain de l’éducation catholique de Man, Donvide Fritace-Michel, qualifie de ‘’rumeurs’’ ressemblant étroitement à des ‘’allégations’’, les propos tenus par secrétaire général de la CSH, Soro Mamadou.

En effet, M. Soro déclarait le 1er mai devant le Premier ministre que « l’apogée de ces pratiques antidémocratiques, c’est la publication, le 20 janvier 2019, d’une ordonnance de Mgr Gaspard Beby Gneba, président de la commission épiscopale pour l’éducation catholique qui dissout tous les syndicats des travailleurs de l’éducation catholique et qui subordonne leur existence, désormais, à sa seule autorisation préalable, au mépris de la constitution et du code du travail. Aussi, Mgr Gaspard Beby Gneba procède de façon unilatérale, au rabattement des salaires, transformant les enseignants du catholique en travailleurs saisonniers. Excellence. NON ! Ça ne passe pas et ça ne passera point. »

Face ‘’aux fausses accusations diffamatoires’’ portées contre monseigneur Gaspard Beby Gneba, le secrétaire exécutif diocésain de l’éducation catholique de Man rappelle que la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cecci) a adopté en assemblée  plénière, le 20 janvier 2019, les résolutions pour la réforme du système éducatif catholique conformément au code de droit canonique qui stipule en son canon 804.1, que « l’enseignement et l’éducation religieuse catholique donnés en toute école, ou transmis par les divers instruments de communication sociale, sont soumis à l’autorité de l’Église ; il appartient à la conférence des Évêques d’édicter des règles générales concernant ce champ d’action, et à l’Évêque diocésain de l’organiser et de veiller sur lui. ».

Autant affirmer que, selon le droit de l’église, chaque évêque n’est compétent pour le secteur de l’éducation que dans son diocèse. Donc l’Évêque de Man ne peut en aucun cas « subordonner l’existence des syndicats de l’école catholique de Côte d’Ivoire à sa seule autorisation préalable » comme vous l’a affirmé Soro Mmadou dans son discours.

Les différents types de contrats 2018-2019. Donvide Fritace-Michel précise que l’AECAD-MAN emploie 282 salariés cette année scolaire 2018-2019, ayant différents types de contrats de travail, tels que des contrats de travail à durée indéterminée, des contrats de travail à durée déterminée, des contrats de vacation (en général avec les enseignants du public), des contrats de stages, des contrats de sous-traitances (avec les sociétés de gardiennage) et, des travailleurs occasionnels. « À notre humble connaissance, tous les contrats ci-dessus mentionnés et mis à la disposition de la Direction du Travail de Man sont conformes au droit du travail et des lois sociales », indique-t-il.

En revanche, le secrétaire exécutif diocésain de l’éducation Catholique de Man a évoqué le licenciement d’un groupe d’enseignants du primaire du diocèse de Man en 2014 à l’issue d’une grève illimitée, et qui avait abouti à la fermeture des écoles catholiques primaires du diocèse durant au moins deux années scolaires (2014-2015 et 2015-2016).

« Les anciens enseignants licenciés ont vu leurs droits de licenciement calculés et connus un début de paiement. Une première partie d’entre eux s’estimant abusivement licenciée a porté plainte au tribunal et le procès suit son cours normal. Ceux-là, évidemment ne pouvaient plus faire partie de la nouvelle équipe. Une deuxième partie, bien que s’estimant abusivement licenciée, n’a pas jugé bon de porter plainte, mais n’est plus intéressée par une nouvelle aventure avec l’école catholique. Et enfin il y a une troisième partie, qui elle aussi n’a pas porté plainte mais a souhaité intégrer la nouvelle équipe avec un nouveau contrat. C’est à ce niveau qu’il y a la mauvaise foi », explique-t-il.

Aecad-Man ploie sous le poids des dettes et des arriérés mais… À l’en croire, la masse salariale nette mensuelle à payer est d’environ 35 000 000 francs CFA pour un effectif de 282 travailleurs tous statuts et tous cycles confondus. Les charges sociales et fiscales mensuelles sont d’environ 8 000 000 francs CFA. Le stock total de la dette de l’ensemble des écoles catholiques du diocèse de Man qui date de 2003 à 2017 est de 1 195 276 308 francs CFA dont 685 686 733 francs CFA d’arriérés de salaires, 254 331 195 francs CFA de charges sociales, 35 034 699 francs CFA de capitaux décès, 9 776 616 francs CFA d’indemnités de départ à la retraite et 210 447 065 francs CFA d’indemnités de licenciement.

« Nos efforts depuis la restructuration et le redressement engagés depuis 2016, ont permis de payer directement 80 902 363 francs CFA de dette sans compter les prises en charges à 100% des enfants de nos ex-enseignants scolarisés dans nos écoles », se réjouit-il.

Par ailleurs, la crise de 2002 a durement frappé l’éducation catholique du diocèse de Man, selon le communiqué. Ainsi de 64 écoles primaires fonctionnelles avant la crise de 2002, le diocèse se retrouve aujourd’hui avec 23 écoles primaires rouvertes, mais qui sont dans des états de ruine et de délabrement total. Ces dernières totalisent à peine un effectif cumulé de 3 900 élèves pour une scolarité moyenne de 25 000 francs CFA par élève en cette année scolaire 2018-2019.

Kpan Charles

Commentaires

commentaires