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Côte d’Ivoire : Didier Dépri (Notre Voie) crache ses vérités à Raphaël Lakpé (CNP)


Raphaël Lakpé, cadre du RDR et actuel président du Conseil national de la presse (CNP), interdit aux journaux proches de l’opposition de qualifier de DICTATEUR, le président de son parti, Alassane Dramane Ouattara, chef de l’Etat de Côte d’Ivoire suite au renversement du Président Laurent Gbagbo du pouvoir, le 11 avril 2011, par l’armée française et l’Onuci appuyées de rebelles pro-Ouattara et de mercenaires de la sous-région ouest africaine.
Je continue d’avoir un profond respect pour Raphaël Lakpé parce qu’il fut le rédacteur en chef du Quotidien LA VOIE (devenu NOTRE VOIE dont je suis, depuis quelques années, le Secrétaire général de la rédaction). Mais cette décision du CNP émane davantage du militant du RDR que du professionnel de journalisme.
Dans le cas contraire, comment mon chef Lakpé qualifie-t-il un chef d’Etat qui fait auditionné pendant plus de 9h par la cellule d’enquête de la gendarmerie, ses opposants parce qu’ils ont lancé un mot d’ordre de boycott de son action politique ?
A la vérité et nous le savons tous pertinemment à Abidjan (gouvernement, hommes politiques, ambassades, journalistes etc.), le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) qui peine à se faire actuellement vise à modifier la liste électorale en vue de la présidentielle de 2015.Cela dans des conditions fort suspectes. Ce recensement n’a aucun but de développement. Parce que le gouvernement Ouattara n’a pas eu recours à un recensement pour définir le PND 2012-2015 dont il cherche désespérément le financement. Pourquoi en aurait-il recours pour l’exécution de ce PND ?
Les visées politiciennes du RGPH 2014 ne souffrent d’aucune ambigüité et le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, véritable Premier ministre du gouvernement, l’a avoué dans un courrier daté du 4 mars 2014, adressé à l’organisation américaine NDI.
Comment appelle-t-on un chef d’Etat qui totalise plus de 700 opposants politiques dans les geôles du pays qu’il dirige ?
Comment appelle-t-on un chef d’Etat qui a horreur de la liberté de la presse et qui totalise depuis son arrivée au pouvoir, des journalistes tués (Sylvain Gagnétaud et Désiré Oué), des journalistes emprisonnés (votre serviteur et bien d’autres) et des journaux suspendus à tour de bras (l’hebdo satirique Bol’Kotch est toujours suspendu pour avoir caricaturé le chef de l’Etat) ?
Comment appelle-t-on un chef d’Etat qui ne concède aucune liberté à son opposition, qui accapare les médias d’Etat, qui maintient des opposants en exil, qui totalise des milliers de réfugiés, qui instaure une « justice des vainqueurs » et offre une impunité totale à ses milices armées ?
Un tel chef d’Etat n’est rien d’autre qu’un DICTATEUR.
Et la longue garde à vue, hier, d’Affi N’Guessan, Laurent Akoun, Marie-Odette Lorougnon et Dr. Richard Kodjo a dévoilé davantage le DICTATEUR qui nous gouverne depuis plus de trois ans. Contre le gré visiblement de la majorité du peuple (l’échec du RGPH et le faible taux de participation des scrutins législatif, municipal et régional l’attestent).
Le dire ne constitue pas une marque particulière de courage mais un témoigne pour le présent et le futur.

Didier Depry
Journaliste politique à Abidjan

Source : http://guytressia.over-blog.com/2014/05/cote-d-ivoire-didier-depri-notre-voie-crache-ses-verites-a-raphael-lakpe-cnp.html

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