Côte d’Ivoire-Démolition d’immeuble à Attécoubé/ La part de responsabilité du ministère de la Construction
Un immeuble en destruction a fait un bilan de huit morts dont une dizaine de blessés et des corps encore sous les décombres, mercredi 5 novembre 2014, dans la commune d’Attécoubé à Abidjan. Face à ce drame qui endeuille des familles et toute une population entière, alors que le gouvernement voulait éviter des morts de constructions anarchiques, nous avons décidé de situer les responsabilités au sein d’un comité dit-on « interministériel« .
L’engagement de l’Etat à prévenir les sinistres
Le mercredi 25 juin 2015, le Conseil des ministres a déploré les nombreux dégâts matériels et humains occasionnés par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le District d’Abidjan et l’intérieur du pays depuis le début du mois de juin 2014. Le nombre de victimes en ce début de saison de pluie atteignaient déjà 23 personnes décédées, toutes issues des quartiers précaires de la ville d’Abidjan, notamment des communes d’Attécoubé et de Cocody.
C’est ainsi que sur présentation du ministre, le Conseil a adopté une communication relative à la recherche de 850 hectares de terrains à aménager pour recaser les habitants des quartiers précaires à risque. Aussi, en vue de prévenir durablement les sinistres auxquels s’exposent les populations à faibles revenus, enclines à des solutions précaires de logement, le Conseil a arrêté des mesures urgentes à prendre à court terme et des mesures de prévention des sinistres à prendre à moyen terme.
Des mesures urgentes
Au titre des mesures urgentes, quatre actions majeures ont été relevées à court terme pour mettre à la disposition des équipes du ministère en charge de l’Assainissement et celles du plan ORSEC, des moyens matériels et financiers pour procéder à la démolition de tous les bâtiments construits sur les sites à très haut risque, affecter une somme d’un million (1.000.000) de francs CFA par personnes décédées et offrir des vivres et non vivres aux populations sinistrées, en liaison avec le ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, impliquer les maires pour la sécurisation et le reboisement des sites, démolir sans délai toutes les constructions qui ont été faites sur les ouvrages d’assainissement dans les quartiers de moyen et haut standing.
De la responsabilité du ministère de la Construction
Des quatre actions majeures relevées à court terme pour mettre à la disposition des équipes du ministère en charge de l’Assainissement et celles du plan ORSEC, des moyens matériels et financiers pour procéder à la démolition de tous les bâtiments construits sur les sites à très haut risque l’on retiendra qu’il revient au ministère de la Construction d’achever le travail. C’est-à-dire détruire les habitations.
Un appel d’offre a été lancé par le ministère de la Construction et certaines sociétés ont été retenues pour la destruction des quartiers précaires identifiés.
C’est ainsi que la société Rehobolt a été retenue pour la destruction de l’immeuble qui a causé des morts à Attécoubé. Sur quelle base cette société a-t-elle été retenue ? Sachant bien que la destruction de l’immeuble R+4 devrait se faire en plein quartier et que des dispositions sécuritaires devraient être prises ? La société Rehobolt disposait-elle de personnels outillés et de matériels performants pour faire un tel travail en plein cœur d’un quartier ?
Du côté du ministère de la Construction, l’un des responsables de la Direction communication s’est contenté de déplorer les morts sans toutefois répondre à nos préoccupations. A l’en croire, ce n’est pas une affaire du ministre de la Construction, mais d’un comité interministériel. »Il ne faut pas jeter la pierre à qui ce soit. Nous devrons nous incliner devant ma mémoire des disparus, parce qu’un comité interministériel a été mis en place, » a conseillé notre interlocuteur qui était dépassé par les évènements. A la question de savoir la nomenclature du comité interministériel, notre source qui a requit l’anonymat est restée évasive.
Quant à la direction de la société Rehobolt est restée injoignable toute la journée du vendredi 7 novembre 2014. Doit-on continuer à s’incliner devant des morts, même si des décisions courageuses ont été prises par le gouvernement ?
Sériba Koné
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