-Hommage mérité à un garçon qui aura donné corps, forme, force et esprit au mot ‘’détermination’’: Copa Barry

À Barthelemy Zouzoua Inabo: Un hommage mérité à un garçon qui aura donné corps, forme, force et esprit au mot ‘’détermination’’: Copa Barry. Le champion d’Afrique 2015, gardien des Éléphants de Côte d’Ivoire, a décidé de mettre fin à sa carrière de footballeur. 22 ans, qu’il est resté au sommet, l’enfant de Williamsville.

De son quartier à Sol Béni, puis en Belgique et dans la cage des Éléphants, que de péripéties, de travail, d’humilité! Il part des poteaux mais ne quitte pas les stades et l’environnement du football. Copa Barry a, en effet, chaussé les crampons d’entraîneur de gardiens. C’est une excellente nouvelle et une option sur l’avenir. Pour lui-même et pour le football ivoirien.

Des images viennent en tête quand il s’agit de parler de Copa Barry. Février 99. Super coupe. Les Académiciens de Jean-Marc Guillou n’ont pas encore achevé leur formation. Et les dirigeants de l’Asec Mimosas prennent un pari fou de les jeter dans le grand bain. Face à un monstre sacré du football des clubs en Afrique, l’Espérance de Tunisie. Qui ne se souvient pas de ce match de référence des biberons de Sol Béni. Qui ne se souvient pas de ce ballon jonglé de Copa Barry, dans sa surface de réparation, dans ses 5,50 m devant l’attaquant de l’Espérance? Frissons!

Copa Barry a vite intégré l’équipe nationale. Et en 2008, à Accra, après la retraite de Tizié Jean-Jacques, il devient le gardien numéro 1. Je revois encore les supporter ivoiriens sceptiques, rien qu’à penser à la titularisation de Copa Barry. Premier match, face au Nigeria! Peur dans les tribunes. Les supporter comptent sur Didier Drogba et Aruna Dindane pour sauver les meubles. C’est Copa Barry et Kalou Salomon qui lancent la machine ivoirienne. Belle machine jusqu’aux quarts de finale. À Kumasi. Face aux Pharaons d’Egypte. Qui ne se souvient pas de cette image? Copa Barry se blesse en milieu de première mi-temps. Didier Drogba le supplie de tenir sa place. Le garçon résiste un moment puis s’écroule. Copa Barry doit abandonner ses coéquipiers. On le sent dans l’attitude des joueurs, qu’un pion essentiel vient de quitter la base. La suite, on la connaît: amertume, douleurs, chaudes larmes à la fin du match.

En 2010, à Cabinda, Copa Barry est en larmes à la fin du quart de finale contre l’Algérie. Kader Keita venait de marquer un splendide but. La relance algérienne est rapide. Les Ivoiriens n’ont pas le temps de se replacer. Et but algérien. « Je demandais à mes défenseurs de rester concentrés. De se repositionner. Malheureusement, ils n’ont pas le temps et nous avons été surpris! ». Coup de poignard qui arrêtait net la marche des Éléphants.

En 2012 au Gabon, la Côte d’Ivoire tombe aux tirs au but face à la Zambie. Copa Barry est accusé de tous les maux de l’équipe: c’est lui le gardien incapable d’arrêter le moindre tir au but. Didier Drogba a raté un tir au but. Mais les Ivoiriens pardonnent beaucoup de choses au capitaine mais pas au gardien. Copa Barry en souffre mais reste stoïque. Il a appris pendant sa formation à Sol Béni, qu’en football, il faut savoir perdre et repartir du bon pied. Savoir tirer les leçons des défaites pour préparer les victoires de demain.

L’enfant de Williamsville tient sa revanche en 2015. Après trois coupes du monde. En Guinée Équatoriale. Celui qui était accusé d’homme-passoire sur les tirs au but, est devenu le héros de toute une nation. Copa Barry hisse la Côte d’Ivoire au sommet de l’Afrique. Il est devenu l’homme araignée. Le deuxième gardien le plus performant des Éléphants après Alain Gouamené en 1992. Il aura porté 99 fois les gants ivoiriens en matches officiels.

Fernand Dédeh

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