[Côte d’Ivoire/Crise pré et post électorale 2020] Des centaines d’individus emprisonnés
Abidjan, 09-12-2020 (lepointsur.com) Depuis le début de la crise pré et post électorale de 2020, des centaines de personnes croupissent actuellement dans les prisons de Côte d’Ivoire.
D’après nos confrères du quotidien Le Nouveau Réveil, ce sont plus de 300 individus -des militants de l’opposition- qui sont aux arrêts en ce moment sous le régime Rhdp.
« Un véritable record, certainement jamais réalisé sous un autre régime en Côte d’Ivoire. Un chiffre, qui d’ailleurs n’est pas exhaustif puisqu’hier, l’on annonçait encore des arrestations dans le département de Toumodi. Et cette saignée pourrait se poursuivre les jours à venir », précise le journal proche du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dirigé par le chef de file de l’opposition ivoirienne Henri Konan Bédié.
Soulignant que ces arrestations font partie désormais du quotidien des Ivoiriens, Le Nouveau Réveil va encore plus loin, en laissant entendre que le dialogue initié par le président Alassane Ouattara avec l’opposition qui a démarré le 11 novembre dernier avec le président Henri Konan Bédié à l’hôtel du Golf pour solder tous les contentieux, est vidé “de toute sa substance de franchise et de sincérité’’.
Car, justifie le confrère, « pendant qu’Alassane Ouattara dit tendre la main à l’opposition pour un dialogue (franc et sincère) pour emprunter les termes du Chef de l’Etat lui-même, l’on continue les arrestations des partisans de l’opposition ».
« Est-ce qu’on peut vouloir la paix, le calme et le dialogue en maintenant la pression sur l’opposition ? Peut-on dialoguer avec le fusil sous la tempe ? », s’interroge par ailleurs le journal. Et d’affirmer qu’« à la vérité, on ne peut pas vouloir le dialogue, la paix tout en continuant les arrestations des militants de l’opposition ».
En Côte d’Ivoire, depuis le 10 août 2020 (après l’annonce de la candidature de M. Ouattara), des troubles politiques qui ont souvent dégénéré en affrontements intercommunautaires, surtout dans le sud-est du pays, ont officiellement fait 85 morts et 484 blessés, selon le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Sidi Touré. D’après ce bilan, il y a eu 34 morts avant le scrutin, 20 le jour du vote et 31 après. 225 personnes ont été également interpellées, 167 inculpées et 45 écrouées, à en croire au ministre.
Par ailleurs, plus de 8 000 personnes ont fui la Côte d’Ivoire vers les pays voisins, principalement le Liberia, en raison des violences liées à l’élection présidentielle d’octobre 2020, d’après l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Georges Kouamé