[Côte d’Ivoire Crise au Burida] Comment la DG gère les artistes ivoiriens sur le faux
– Plusieurs fautes lourdes dénoncées dans sa gestion
La majorité des membres du Conseil d’administration (CA) du Bureau ivoirien des droits d’auteur (Burida), dénoncent la gestion opaque de l’actuelle directrice générale, Mme Irène Vieira,et réclament sa révocation‘’immédiate.’’
La révocation de Mme Vieira, DG du Burida ne serait qu’une question d’heure. Selon des informations en notre possession, les heures de l’actuelle dirigeante des artistes et écrivains de Côte d’Ivoire,à la tête de l’institution, seraient comptées, après d’importantes découvertes de fautes lourdes d’une gestionopaque et de fraude lors de sa nomination à ce poste.
Du faux sur la nomination. Le décret n° 2015-271 du 22 avril 2015 fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement du Burida, stipule à son article 36 que ce qui suit: ‘’Le directeur général est nommé par décret pris en Conseil des ministres, sur proposition du ministre en charge de la culture, après avis du Conseil d’administration. Les modalités de l’organisation de la sélection des candidatures au poste de directeur générale du Burida sont précisées par arrêté du ministre chargé de la culture, sur proposition du conseil d’administration. »
Curieusement, la date indiquée sur le document avec l’entête du Burida, pour la signature du président du Conseil d’administration (PCA), lors de la nomination de Mme Vieira, c’est-à-dire le 9 mai 2015, coïncide avec la période où le PCA, Yao Sery Sylvain était hors de la Cote d’Ivoire. Comment a-t-il pu signer un tel document qui donne autorisation au Conseil d’administration, la nomination de l’actuelle DG?
L’article 4 de l’arrêté 004 du 05 février 2016 du ministre de la Culture et de la Francophonie relatif au dépôt des dossiers de candidature est précis et met à nu le faux orchestré par Mme Vieira : ‘’Les dossiers de candidature sont reçus au cabinet de recrutement agréé désigné à cet effet pendant une durée de 15 jours.
Les dates de retrait des pochettes de candidature et de dépôt sont fixées par le président du Conseil d’administration du Burida par voie de presse dans un journal d’annonces légales et dans les locaux du Burida et du ministère en charge de la Culture.’’
Dans son cas, aucun cabinet n’a été saisi par le Conseil d’administration en 2016, pour sa nomination comme l’indique les textes. En sa qualité de DG provisoire sous le comité de gestion et restriction, Mme Vieira a créé un comité pour recevoir les candidatures pendant qu’elle était à son poste. Elle n’a pas démissionné avant de déposer sa candidature. Autant affirmer qu’elle était juge et arbitre.
« L’un des deux artistes de bonne moralité que le ministre lui-même a nommé au Conseil d’administration était le président de cette commission. À cause des liens qui nous lient je tais exprès son nom », dénonce l’initiateur du Collectif d’artistes pour le changement au Burida (Cacb), Fadal Dey.
Pour lui, l’article 37 du décret n° 2015-271 du 22 avril 2015 fixant les attributions, l’organisation et le fonctionnement du Burida qui stipule qu’ ‘’En cas de faute lourde dûment constatée, le ministre chargé de la Culture peut, sur proposition du conseil d’administration, prendre une décision mettant fin aux fonctions du directeur général’’ doit être appliqué dans toute sa ‘’rigueur’’.
Des décaissements décriés. En cause, elle affirmait au cours d’une Assemblée générales ordinaire qu’elle a consacré la somme de 40 millions FCFA pour la mise en place d’une usine de dépressage de CD et la création de Rime Burida, et une plateforme de collecte de fonds en ligne, qui a coûté la bagatelle de près de 150 millions FCFA.
Des projets qui, selon certains artistes n’ont jamais vu le jour. Elle avait indiqué à la même occasion que l’organisation d’une soirée sous le Comite de gestion et de conduite a coûté au moins150 millions FCFA et qu’elle transférait, chaque 3 mois, un montant de 18 millions de FCFA au ministère de la Culture et de la Francophonie pour des formalités.
De fausses accusations rejetées par le ministre Maurice Bandama lors d’une rencontre avec les artistes, qui a brandi des chèques allant de 1 à 2,5 millions FCFA, selon notre source proche du conseil d’administration.
C’est au vu de toutes ses fautes lourdes qui pèsent contre dame Vieira, que le Conseil d’administration compose de 14 membres, dont 10 élus par les artistes de Côte d’Ivoire et 4 nommés par le ministre pour le représenter au sein du Conseil d’administration, ont décidé de signer une pétition de révocation de Mme Vieira, le vendredi 21 septembre 2018.
Sur les 14 membres, 6 ont répondu favorable au départ de la DG, le 7e qui devrait répondre à l’appel le vendredi a été kidnappé le même jour, non loin du Burida pendant qu’il s’y rendait pour signer ladite pétition.
Il s’agit de l’artiste chanteur Reggae Kadjeem qui, à la suite de ces événements hostiles a rendu sa démission au sein du Conseil d’administration le lundi 24 septembre 2018. Les 4 représentants du ministre de la culture ont, quant à eux, brillé par leur absence.
Joint par téléphone, le service communication du ministère de la Culture et de la Francophonie nous a renvoyé auprès du responsable de la communication du Burida, David Kouamé. Malgré nos appels et SMS, pour équilibrer les différents arguments des artistes, M. Kouamé a observé un silence radio.
Cette fois-ci, certains artistes ivoiriens réunis au sein du Collectif d’artistes pour le changement au Burida, veulent aller plus loin. Ils ont saisi le ministre Maurice Bandama, la Haute autorité de la bonne gouvernance, l’Inspection d’Etat, la Commission d’accès à l’information d’intérêt public afin que la vérité éclate.
L’heure n’est plus aux soupçons, mais à la réalité des faits dans la mesure où, toutes les institutions impliquées dans la gestion transparentes des affaires publiques sont impliquées.
Georges Kouamé
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.