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[Côte d’Ivoire Crise à Fraternité-Matin] Le déblocage du reste des fonds reste ‘’hypothétique’’


-Le gouvernement interpellé

La résolution de l’assemblée générale extraordinaire organisée par le collectif des délégués du personnel et les syndicats sur la mise en œuvre du volet social du plan de redressement de la Société nouvelle de presse et d’édition de Côte d’Ivoire (Snpeci) Groupe Fraternité Matin par la direction générale, le 17 août 2018, livre ses secrets.

Le montant de 1,4 milliard FCFA prévu pour le volet social du plan de restructuration afin que les travailleurs puissent exercer dans la sérénité, semble être détourné de cet objectif. En témoigne les propos du coordonnateur de la Coordination des journalistes pour la défense de leurs droits de Fraternité-Matin (Cjdd-FM), Marc Yévou. « Nous demandons au gouvernement de respecter sa signature. Pour le volet social du plan de restructuration, il a été validé une enveloppe de 1,4 milliard FCFA. Aujourd’hui, la direction veut faire ce plan avec 500 millions FCFA. Nous disons non ! Nous désapprouvons ce plan tel que conçu par la direction générale. Et nous demandons à notre tutelle de faire en sorte que le montant prévu soit alloué à ce chapitre afin que les travailleurs puissent aller dans la sérénité ».

Photo d’archives

Des dispositions prises par l’Etat. Face aux difficultés auxquelles, fait face le secteur de la presse en Côte d’Ivoire en général et particulièrement, Fraternité-Matin (le média de service public dont le capital est détenu à 100% par l’État),  le 16 novembre 2017, en Conseil des ministres, le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste d’alors, Bruno Nabagné Koné a fait adopter la communication qui visait à trouver des solutions durables aux problèmes récurrents depuis plusieurs années.

Ainsi, au titre des Communications (Point 4) dudit Conseil, il en ressort la décision suivante : «  Au titre du ministère de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste, en liaison avec le ministère de l’Economie et des Finances et le Secrétariat d’État auprès du Premier ministre, chargé du Budget et du Portefeuille de l’État. Le Conseil a adopté une communication relative au plan de redressement opérationnel, financier et social de la Société Nouvelle de Presse et d’Édition de Côte d’Ivoire (Snpeci) ».

Une gestion opérationnelle peu  »efficace »et de  »très fortes tensions de trésorerie ». Depuis plus d’une dizaine d’années, la Snpeci est confrontée à des difficultés d’ordre opérationnel et financier, qui se caractérisent globalement par une gestion opérationnelle peu efficace et de très fortes tensions de trésorerie, selon le gouvernement. Qui révèle qu’au 31 décembre 2016, « ces difficultés ont conduit à des pertes successives d’un montant cumulé d’environ 9,2 milliards FCFA. »

Solution gouvernementale. Face à cette situation, le Conseil a adopté un plan de redressement de la société articulé autour de deux axes principaux qui se résument en une gestion opérationnelle plus performante avec la restauration des capacités de production de l’entreprise et à la restauration de sa situation financière, par le renforcement des fonds propres et l’injection de subventions d’exploitation.

Un déblocage de fonds  hypothétique. Le personnel reste toujours favorable au volet social du Plan de redressement qui comporte trois étapes successives (départs volontaires, départs négociés et licenciement pour motif économique). Mais, les conditions de départ laissent à désirer en particulier le montant du pécule qui accompagne les droits légaux et censés motiver les candidats au départ. Cette somme devant leur faciliter leur réinsertion ou reconversion sociale après avoir réglé les dettes contractées en entreprise et vis-à-vis de la Banque, révèle la résolution de l’assemblée générale extraordinaire.

« Le problème, c’est que contrairement à l’enveloppe annoncée par le gouvernement pour le volet social et la formation, évalué à 1,4 milliard de FCFA, seulement 500 millions de FCFA ont été mis à la disposition de la direction générale de Fraternité-Matin. Le déblocage du reste des fonds reste hypothétique. C’est donc avec ce montant que la direction générale veut gérer le volet social » indique le procès verbal de l’AGE.

‘’Désapprobation totale’’ des conditions actuelles. Les délégués du personnel et syndicaux entendent, par cette résolution, affirmer leur ‘’désapprobation totale’’ des conditions actuelles de mise en œuvre du volet social du Plan de redressement et demandent au gouvernement de faire diligence pour que l’engagement pris devant la Nation en Conseil des ministres le 16 novembre 2017, soit respecté.

Sériba Koné

 

 

 

 

 

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