[Côte d’Ivoire/Covid-19] Où sont passées les primes des affectées de la santé 2020 ?
– Environ 230 médecins, infirmiers, sages-femmes crient à l’injustice
Abidjan, 20-07-2020 (lepointsur.com) Les affectés 2020 du ministère de la Santé s’interrogent sur la destination de leur prime Covid-19.
La lutte contre la pandémie de Coronavirus est actuellement la priorité des autorités ivoiriennes. Agents de santé, forces de sécurité, tous sont mobilisés pour bouter hors de la Côte d’Ivoire ce virus apparu en décembre 2019, à Wuhan, en Chine.
Dans le but d’encourager tous ses fonctionnaires et agents engagés dans cette lutte, une prime spéciale a été instaurée par le gouvernement ivoirien au profit de ceux-ci, au nombre desquels les professionnels du ministère de la santé et de l’hygiène publique.
Cependant, depuis la prise de ladite décision, plusieurs médecins, sages-femmes et infirmiers n’ont pas encore touché leur prime, fixée à 210 000 Fcfa par mois pour les médecins. C’est le cas des affectées 2020 de la santé, qui, à présent n’ont reçu aucun sentîmes. Grands oubliés de l’Etat où victimes d’une grande discrimination ? C’est la question que se posent en ce moment ces professionnels de la santé.
Environs 230 médecins, sans compter les aide-soignants, et autres professionnels de la santé tentent désespérément de tout mettre en œuvre afin de changer cette situation. Ainsi, au vu de cette injustice criante, le personnel médical et paramédical affecté de 2020, décident de conjuguer leurs efforts pour que justice soit rendu. L’objectif étant le même : le versement des primes COVID-19 de tous les affectés d’avril 2020 par la direction des ressources humaines du ministère de la santé.
Saisis, les directeurs des hôpitaux, les directeurs départementaux et régionaux n’ayant pas reçu d’informations relative à cette affaire, n’ont pas pu donner une réponse concrète et favorable aux agents de la santé affectés en avril 2020.
Aussi, un courrier de demande d’audience a-t-il été déposé à la direction des ressources humaines (DRH) de la santé depuis le 10 juillet, mais est resté sans suite.
Toujours dans la même dynamique de corriger cette injustice, une délégation du personnel paramédical a été reçue dans la même période (14 juillet 2020, ndlr) par la DRH santé et le ministère de la fonction publique. À l’issue de la rencontre, la DRH a produit un compte rendu (voir capture écran en annexe) qui n’est pas du genre à rassurer.
Selon elle, concernant la prime Covid-19, seuls les agents de santé percevant leur salaire sont concernés. Par conséquent, les nouveaux affectés n’ont pas droit à la prime Covid-19. Les affectés 2020 de la santé sont-ils concernés par cela ? À en croire les cadres supérieurs de la santé (médecins), les agents de la santé affectés en avril 2020, doivent bel et bien bénéficier de la prime Covid-19.
Dans un communiqué qui nous a été transmis ce lundi 20 juillet, les cadres supérieurs de la santé ont tenu à rappeler qu’après le recrutement des agents de santé lancé par le ministère de la fonction publique en 2019, suite à un concours, ils ont été affectés au titre de l’année 2020 par le ministère de la santé et de l’hygiène publique. Ce, selon la note de service numéro 286 du 3 avril 2020 de sa direction des ressources humaine, signée par son directeur.
« Nous avons de ce fait été invités à prendre fonction dans nos différents lieux d’affectation. Ce qui a été fait et confirmé par des attestations de prise de fonction à nous délivrés par nos différents directeurs départementaux. Depuis cette date donc, à l’instar de tous les autres agents de santé, et dans le cadre de l’exercice de notre fonction, nous somme quotidiennement au contact des malades, avec le même risque de contraction du Covid-19 », précise la note.
Malheureusement, ces cadres supérieurs de la santé déplorent le fait qu’ils soient restés en marge de la prime instaurée par l’Etat de Côte d’Ivoire à l’endroit de tous les agents de santé.
Pourtant, ils sont au contact des malades de la Covid-19 tout comme leurs collègues, mais leurs primes et leur vie sont sacrifiées.
Georges Kouamé