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[Côte d’Ivoire/Couverture médiatique] Des journalistes instruits sur les questions liées au handicap#inclusivemediaproject


La porteuse du programme, Mme Jakie Njagi Lidubwii  (En robe jaune) remettant le certificat de fin de formation à une des participantes (PH/Opp.B)

Abidjan, 03-09-2021 (lepointsur.com) A l’initiative de Internews Côte d’Ivoire, en collaboration avec l’ONG Espoir Handicap une trentaine de journalistes ivoiriens de la presse physique, numérique et de la radio ont pris part, du 31 août au jeudi 2 septembre 2021, à Abidjan-Plateau, à un atelier de formation pour une « meilleure couverture médiatique des questions liées au handicap». Ce, après celle des responsables des médias, qui a lieu le 31 juillet 2021.

Créer une conscience nationale communautaire en faveur de la personne handicapée

« Ce programme concerne également le Liberia, la République démocratique du Congo et la Tanzanie. Il vise à changer le regard sur les personnes en situation de handicap et à booster la manière de travailler des journalistes », a d’entrée de jeu expliqué Jakie Njagi Lidubwii, la responsable dudit programme. «Nous voulons des journalistes champions, des ambassadeurs pour aider les personnes vivant avec un handicap », a-t-elle par ailleurs ajouté.

Pour elle, en effet, l’objectif de cet atelier de formation vise à changer la perception des journalistes sur les personnes vivant avec un handicap ce, en faisant fi des stéréotypes et des préjugés suscitant de la pitié à leur encontre. A juste titre, a-t-elle dit, les journalistes qui produiront de meilleurs articles, reportages et interviews bénéficieront d’une subvention. « Au cours d’une interview, ‘’appelez la personne par son nom’’ ; ‘’utilisez le nom de la personne plus sa fonction’’ ; demandez à la personne ‘’comment elle aimerait qu’on l’appelle’’ ; regardez la personne ‘’vous faites l’interview’’ ; dites ‘’les personnes avec l’autisme’’ et non les ‘’personnes autistes’’ ; les personnes en limitation de vue et ‘’non des personnes aveugles’’ ; une personne avec un problème mental et ‘’non un fou ou une folle’’’ ; ne pas dire sourd mais plutôt malentendant, appelez ces personnes vivant avec un handicap, des personnes avec des besoins spéciaux etc.», a conseillé Jakie Njagi Lidubwii, dans sa communication relative au langage et terminologie de reportage sur le handicap.

Nous voulons des journalistes champions, des ambassadeurs pour aider les personnes vivant avec un handicap 

Concernant celle sur le module ‘’développer les angles narratifs autour du handicap’’, elle souhaite que les journalistes jouent leur rôle à travers des productions qui valorisent les personnes en situation de handicap. Pour elle en effet, la place des médias est importante, car elle permettra aux populations de changer leurs perceptions des personnes en situation de handicap. Entre autres règles à respecter lors d’un reportage, la formatrice a préconisé que les apprenants ne se concentrent pas sur l’état des personnes en situation de handicap mais sur leur actualité en général, qu’ils recoupent les informations, font des recherches sur le sujet sur lequel ils souhaitent travailler, qu’ils ne sectorisent pas leurs articles etc. Dans la même veine, Mme Kaneza Evelyne d’Internews a axé sa communication sur le Reportage sur le handicap. Elle a instruit les apprenants sur les techniques d’expressions terminologiques dans un reportage sur le handicap et la posture à adopter d’images.

Le ministre Raphaël Dogo lors de sa Communication en compagnie de Mme Evelyne Kaneza d’Internews  

« Lorsque vous écrivez ou parlez de personnes handicapées, choisissez des mots descriptifs et présentez-les sous un jour positif. Ne dites pas qu’un est un ‘‘post-polio’’ ou un ‘‘épileptique’’. Parlez plutôt avec un ‘‘langage centré sur la personne’’ ; dites « une personne épileptique » plutôt que « un épileptique » de quelqu’un qui a un syndrome post-polio, d’une infirmité motrice cérébrale ou d’une épilepsie. « N’utilisez pas ‘‘handicapé’’ comme substantif car il implique un état de séparation. Les handicapés ne sont pas un groupe à part du reste de la société », a-t-elle recommandé. Le jour 2 de la formation a été l’affaire du ministre Raphael Dogo, président de la FAHCI, ancien Secrétaire d’Etat chargé des Personnes Handicapée, Expert en handicap et inadaptation. Dans sa communication, sur les ‘’Politiques locales et internationales sur le handicap’’, il a révélé que 82%  des personnes handicapées vivent sous le seuil de la pauvreté et que 49% sont sans emplois et que les données statistiques sur les questions liées au handicap sont biaisées. Voilà pourquoi, s’adressant aux journalistes, il leur a demandés de « créer une conscience nationale communautaire en faveur de la personne handicapée», avant d’exhorter ses pairs à s’affranchir de leur handicap, non sans ajouter qu’en Côte d’Ivoire, l’on n’a pas encore normalisé le handicap.

Au cours d’une interview, ‘’appelez la personne par son nom’’ ; ‘’utilisez le nom de la personne plus sa fonction’’ 

Modeste Boffoué du département digital d’Internews a quant à lui entretenu les apprenants  sur  le module  ‘’Tirer parti des réseaux sociaux pour couvrir le handicap’’. De ce qui ressort de sa communication, les journalistes se doivent de faire une bonne lecture des statistiques de sorte à avoir plus de visibilité et à atteindre leur cible. De même, les journalistes devront utiliser des données pour couvrir des faits sur le handicap.

A souligner que Mme Konan Cécile, présidente de l’Union nationale des femmes handicapées de Côte d’Ivoire et M. Amani Daniel, président de la CAPH-CI ont partagé leurs expériences de vie avec les  apprenants. Au terme de cette formation, les participants ont été soumis à une évaluation pour tester leur degré de compréhension.

Opportune BATH

 

 

 

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