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[Côte d’Ivoire/Après 4 heures d’audition]La journaliste De Laure libre


Nesmon De Laure libre, après 4 heures d’audition (PH/DR)

Abidjan, 5-4-2019 (lepointsur.com) La journaliste De Laure a été libérée , après quatre heures d’audition. Bien  avant,  elle a été  entendue ce vendredi à la Préfecture de police d’Abidjan par le commissaire Gogoua  au service des enquêtes générales, en présence de son conseil, Eric Sémian de l’Observatoire ivoirien des droits de l’Homme (Oidh).

Depuis 9h30min, comme un seul homme, plusieurs journalistes, des associations et mouvements de la société civile sont à la Préfecture de police d’Abidjan pour mieux comprendre le motif de la convocation de la journaliste, Nesmon De Laure, qu’elle ignore elle-même. « J’ignore les raisons de cette convocation. J’irai répondre en citoyenne libre et je rentrerai chez moi en citoyenne libre pour continuer à vaquer à mes occupations », avait-elle indiqué sur sa page Facebook, la veille.

En effet, raconte-t-elle, « il y a quelques jours, j’ai été contactée par une autorité policière qui disait posséder des notes d’informations, selon lesquelles je serais celle qui a invité Kemi Seba à Abidjan. Ce, à quelques heures d’une interview que pôleafrique.info a annoncée et que j’ai reprise sur ma page, vu que je suis la journaliste qui devrait réaliser cette interview avec l’accord de mon rédacteur en chef Issiaka N’guessan », rappelle la consœur.

Par conséquent, ‘’pour des raisons internes au média’’, cette interview n’a pu avoir lieu, bien qu’elle fut déterminée, malgré les tentatives d’intimidations, à la mener.

Le 23 mars 2019, Kemi Seba a publié sur sa page Facebook officielle l’affiche de la cérémonie pour laquelle il se rendait à Abidjan : ‘’ [ABIDJAN: MOBILISATION POPULAIRE CONTRE LE NÉOCOLONIALISME LE 31 MARS]’’. Sur cette annonce, on peut lire un contact sur lequel la police peut s’acharner.

Kemi Seba n’a pas pu tenir son meeting : « Comme chacun d’entre vous le sait, j’ai été déporté de Côte d’Ivoire sur décision des autorités ouatarristes (elles-mêmes sous influence directe de l’oligarchie française), ces dernières préférant m’arrêter, puis m’expulser, plutôt que devoir assumer dans les médias ou dans la rue un débat d’idées sur les questions relatives à la prégnance du néocolonialisme français en Afrique (ce dernier ayant pour capitale la Côte d’Ivoire).

Durant ma garde à vue, j’ai demandé au commissaire ivoirien NAMAURY FOFANA de la DST un avocat, et ce, à 6 reprises. Cela m’a été refusé. De plus, on m’a expulsé sans qu’un préavis ne me soit donné, ce qui est un minimum requis dans pareil cas. »

L’expulsion Kemi Séba de la Côte d’Ivoire  est « une mesure de prévention », en raison des « risques potentiels de troubles » liés à une activité qu’il comptait organiser à Abidjan, a indiqué le porte-parole du gouvernement Sidi Touré, après un conseil des ministres.

« Il nous avait été rapporté des risques potentiels de troubles par rapport à une manifestation qu’il comptait organiser à Abidjan, c’est pour cela qu’on lui a demandé de retourner chez lui pour éviter des troubles. C’est juste une mesure de prévention », a expliqué M.Sidi.

En attendant la fin de l’audition de la consœur, il est bien de rappeler que la Côte d’Ivoire est signataire de plusieurs engagements internationaux qui consacrent la liberté de la presse. Mieux, la loi sur la presse du 27 décembre 2017 proscrit la garde à vue.

Opportune Bath

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