Actualite, Point Sur

Côte-d’Ivoire-Une consœur s’écroule en plein Journal télévisé/ David Gouédan Mobio (Rédacteur en chef de la RTI) rassure : « La Direction travaille pour améliorer les choses »


(lepointsur.com du 9-11-14)-Les téléspectateurs du journal télévisé (JT) de Tv2 du mercredi 5 novembre 2014 à 12h 30mn, ont constaté que le journal n’a pu aller à son terme.La présentatrice Laetitia Manglé n’a pas conclu le journal qu’elle présentait. En d’autres termes, elle ne l’a pas signé. C’est par un générique que le  JT a pris fin. Le temps qui restait pour boucler le journal était tellement mince que seuls les initiés pouvaient savoir que quelque d’anormal  venait de se produire. Soit une coupure de courant  ou une panne technique, cela arrive souvent en Côte d’Ivoire, ainsi que sur toutes les chaînes de télévision au monde.

Laetitia Manglé, l'une des présentatrices du JT de 12h à TV2 (Ph:Dr)

Laetitia Manglé, l’une des présentatrices du JT de 12h à TV2 (Ph:Dr)

Seulement, pour le journal télévisé de 12h30mn du mercredi 5 novembre 2014. Ce n’était pas le cas, il n’y avait rien de tout cela. Le problème, ce jour-là, se situait ailleurs. Après avoir lutté contre une maladie qui la ronge depuis quelques semaines,  Laetitia Manglé n’a pas pu tenir sur ses jambes, le temps des 15 minutes de présentation du Journal Télévisé. Selon des sources proches de la maison bleue de Cocody, la consoeur s’est effondrée en plein plateau après avoir  lancé le 5ème et dernier élément du journal portant sur une activité de l’ISTC, (Institut des sciences et techniques de la communication). L’affaire fait actuellement grand bruit à la Rti. Le rédacteur en chef, David Gouédan Mobio aurait, selon ces mêmes sources, eu la plus grande peur de sa vie. Aidés de techniciens, il a conduit  sa collaboratrice, à l’infirmerie. De source médicale, la consœur Laetitia Manglé souffre d’un paludisme à forte charge virale, d’une anémie sévère et de l’hypotension.

Les vedettes de la RTI courent la mort, à tout moment

Trois jours avant le drame, elle aurait interpellé la rédaction de la RTI sur son état dégradant de santé. Elle aurait confié qu’elle avait du mal à lire. Renseignement pris par David Mobio auprès du médecin, après l’incident, Laetitia n’aurait pas pris les médicaments que les médecins  lui avaient prescrits trois jours auparavant. Disposait-elle de suffisamment de moyens financiers pour se mettre le luxe de traitement de qualité ? En fait, de source proche de certains syndicats, l’augmentation de salaire des agents de la RTI ne s’est opérée qu’entre1et 5%.

Des présentatrices, avec chacune son bobo

Elles sont trois présentatrices qui se relaient au JT de TV2. Selon des proches des consoeurs, elles ont pour jours de repos leurs périodes de maladies. Il s’agit de Michelle Mambo, Anne Zélica Ehoura et Laetitia Manglé. Au moment du drame, Michelle Mambo faisait une hypertension et  Anne Zélica Ehoura une hypotension. La seule qui restait sous la main du rédacteur en chef était bien Laetitia Manglé. Quant aux reporters, « ils sont surexploités« , dit-on. « Cela fait trois ans que ça dure« , affirme un syndicaliste.

Un perpétuel recommencement qui entraîne le journaliste droit vers la mort.

Le rédacteur en chef et la direction de l’information tenue par Koné Lanciné doivent jouer des coudes, être des managers et des courroies de transmission des informations sur l’état de l’équipe rédactionnelle auprès de la hiérarchie.

D’ailleurs, depuis ce qu’on qualifie de « cas  Gueye « débauché en Afrique du Sud, à coup de millions FCFA, et écarté  par la suite, c’est Koné Lanciné qui gère le service autonome des Sports.

Quant aux confrères May Sako et Hamza Diaby ils présentent les JT de 23 heures et 6 heures du matin sans repos toute la semaine et sont en même temps astreint aux reportages. Comment avec un tel rythme de travail, le journaliste peut-il prendre soin de sa santé et être efficace ? Voici donc mises à nues ces histoires de pratiques maléfiques dénoncées à la RTI. Ce ne sont pas des attaques de personnes qui veulent prendre la place de qui que ce soit, cela peut exister, mais la surexploitation des journalistes reste l’un des facteurs déterminants des crises qui secouent la maison bleue. Prier, toujours prier pour rester en bonne santé. Tel est le quotidien de chaque confrère dans cette maison qui fait envie.

Pour le problème d’effectifs en tant que rédacteur en chef, David Gouédan Mobio que nous avons joint a évité de rentrer dans les détails. Cependant, il a indiqué que la direction est informée sur le manque d’effectifs. »Il y a des dispositions qui sont prises dans ce sens, et comme la direction travaille selon un programme, je pense que les choses vont rentrer dans l’ordre, » a rassuré le rédacteur en chef, David Gouédan Mobio. Non sans préciser qu’il a « un certain nombre de choses annoncées pour améliorer la condition de vie des agents de la RTI. » En revanche, à la question de savoir si les dispositions pouvaient êtes prises avant 2015, notre interlocuteur ne s’est pas aventuré sur un fétichisme de date ou d’année. « Je peux vous rassurer que la Direction travail sur toutes les doléances, et que les choses vont s’améliorer, » a coupé court notre interlocuteur. Quant à l’état de santé de Laetitia Manglé, il a indiqué être en contact permanent avec sa collaboratrice et que « son état de santé s’améliore« .

En effet, le journaliste est le membre de la société civile qui doit bien se tenir afin de faire envie plutôt que de faire  pitié. Il doit tout faire pour ne pas faire savoir à son téléspectateur ou son lecteur, ses luttes et le mal qui le ronge á l’antenne. Au bout, il est payé en monnaie de singe. Que dire de la presse privée ? Une chose est sûre, le  ministère de la Communication a du pain sur la planche.

@lepointsur.com/ Sériba Koné

kone.seriba67@gmail.com

 

 

 

 

 

Commentaires

commentaires