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[Côte d’Ivoire Conflit foncier à Tiassalé] Rebondissement judiciaire dans un conflit foncier dans le département (vidéo)


-Bien que débouté par la justice, un commissaire ordonne la démolition  de deux villages et l’expulsion de 600 habitants

Le rebondissementspectaculaire judiciaire dans un conflit foncier entre une famille du village de Broubrou et les populations des villages de Mouzoukro et de Tahikro(sous-préfecture de Gbolouville, département de Tiassalé) est inquiétant. Et pour cause. Dans une déclaration faite à la presse le samedi 23 février, par Nanan AyemouVicent, chef des villages de Mouzoukro et de Tahikroen présence de ses enfants et petits-enfants l’on a pu apprécier l’ampleur et la gravité de la situation.  

Alors que les populations du village de Broubrou estimaient que le conflit foncier qui les opposait à la famille Kré est définitivement enterré par la grosse du 18 juillet 2013 délivrée par la section du tribunal de Tiassalé, le commissaire divisionnaire (à la retraite depuis un mois, mais de service au moment des faits), enclenche une autre procédure judicaire prévu pour être délibérée ce mardi 26 février 2019, au tribunal de Tiassalé. 

Selon M. AkaWindia, porte-parole des populations des villages de Mouzoukro et de Tahikro, « il y a plus de 200 ans que leurs ancêtres venus du Ghana ont été accueillis par les ancêtres de la famille Kré. Qui, à l’époque leur a légué des parcelles de terre dont celle litigieuse de Broubroud’une superficie de plus de 110 hectares.

Les deux familles ont toujours vécu en parfaite harmonie dans la paix sociale quand, le commissaire divisionnaire, Bernard Kré Brou, va revendiquer cette parcelle et demander l’expulsion des villageois installés dans les villages de Mouzoukro et Tahikro.

L’affaire va prendre une suite judiciaire qu’il va perdre devant les tribunaux et la famille Kré sera déboutée le 18 juillet 2013, par le tribunal de Tiassalé. Elle va signer la signification de ce jugement contradictoire qui lui a été envoyée par voie d’huissier afin de lui donner la possibilité de faire appel dans le délai qui lui était accordé. Contre toute attente, il n’a pas fait appel du jugement. Outre le certificat de non appel, les villageois détiennent la grosse du jugement qui leur donne droit sur cette parcelle de terre.

Seulement, le commissaire divisionnaire n’a pas fini de surprendre dans ces actes que les populations qualifient d’abus d’ »autorité’. Car, aussi curieux que cela puisse paraître, un rendez-vous judiciaire est donné aux deux parties au tribunal de Tiassalé le mardi 26 février 2019, pour un autre verdict sur cette même affaire qui a été déjà tranchée et qui n’a fait l’objet d’aucun appel de la part de M. Kré.

Vue l’allure rocambolesque que prend cette affaire les populations de Mouzoukro et Tahikro souhaitent porter l’affaire à la connaissance des autorités compétentes ivoiriennes afin que leurs droits et leur dignité soient préservés. « Voilà que, subitement encore, le commissaire Bernard Kré réapparaît le 8 décembre 2018 avec un exploit d’huissier en revendication, en expulsion et en destruction de nos plantations sur le même espace pour lequel, il a été débouté en justice », s’inquiète AkaWindia sous les regards de Nanan Ayemon Vincent, chef des villages Mouzou et Tahikro entouré de ses fils Gnouaman Kanga Michel et  Joseph N’Dri ainsi que deux de ses petits-fils.

En effet, dans une assignation en revendication, en expulsion et en destruction en date du 7 décembre 2018, la famille Kré du village de Broubrou engage une procédure d’expropriation et de déguerpissement de plus de 600 familles d’une parcelle portant sur 110 hectares et sur laquelle, ces familles ont créé plusieurs culturesvivrière et de rente depuis des décennies. « Nos ascendants Tahi et Mouzou venus du Ghana, entre 1700 et 1800 ont créé les villages de Mouzoukro et Tahikrodans les contrées de Broubrou, sous-préfecture de Gbolouville, département de Tiassalé après que leur ami, l’ancêtre de Kré leur ait offert cet espace pour leur besoin de cultures agricoles.Et depuis nous avons vécu en parfaite harmonie quand soudain, un fait étonnant et surprenant est venu troubler cette longue quiétude. Il s’agit de la revendication desdites terres par les descendants de Kré. Toutes nos tentatives de régler ce conflit foncier à l’amiable ont essuyé le refus de la famille Kré menée par son chef de fils, le commissaire divisionnaire Kré Brou Bernard », conclut notre interlocuteur.

Joint par téléphone, le commissaire Kré Brou a indiqué qu’il est l’avant-dernier fils de la famille Kré et qu’il ne saurait parler au nom de la grande famille. Cependant, il nous  donne rendez-vous pour le 5 mars 2019, à Broubrou pour prendre la version des faits de  sa famille. Nous y reviendrons.

UPL-CI

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