[Côte d’Ivoire/CEI, décisions du Haut Représentant de l’Union Européenne et de la CADHP] Le collectif des avocats de Guillaume Soro prend au mot le gouvernement ivoirien
Abidjan, le 22-09-2020 (lepointsur.com) Suite à un communiqué du Ministre des affaires étrangères datant du 20 septembre 2020 indiquant qu’il ne cèderait pas aux demandes du Haut Représentant de l’Union Européenne et notamment celle de respecter les décisions de justice de la CADHP et de garantir un processus électoral inclusif et démocratique, le collectif des avocats de M. Guillaume Soro prend au mot le gouvernement.
Dans ledit communiqué signé au nom de Affoussy Bamba, ce mardi 22 septembre, le collectif des avocats de Guillaume Kigbafori Soro, révèle que s’il est vraiment « respectueux de l’ensemble des droits et libertés consacrés par la constitution et par les instruments juridiques internationaux auxquels il a souscrit », il devrait commencer par exécuter les trois décisions rendues par la Cour Africaine des Droits de l’homme et des Peuples.
Pour le Collectif, cette déclaration est contraire aux intérêts des ivoiriens et laisse craindre la poursuite des violations de l’Etat de droit et des décisions de justice internationale, commises par le Président sortant.
Selon elle, Guillaume Soro et ses proches doivent être immédiatement libérés et en ce qui concerne la CEI, elle doit être équilibrée en tenant compte de l’opposition et des organisations de la société civile.
Pour ce faire, le Collectif des avocats rappelle que le retrait de la déclaration de compétence du gouvernement de la CADHP n’y change rien, dans la mesure où, il reste lié par les décisions de la Cour qui s’imposent à lui.
« En effet, il est de jurisprudence constante que le mécanisme de retrait n’a aucune incidence sur les affaires en instance devant la CADHP, de sorte que le retrait de la Côte d’Ivoire ne prend effet que le 30 avril 2021. Ainsi donc, jusqu’à cette date, toutes les décisions qui sont rendues par la CADHP s’imposent à l’Etat de Côte d’Ivoire qui doit en assurer l’exécution », souligne le communiqué.
Par ailleurs, ce même communiqué stipule que le gouvernement aurait pour volonté de garantir des « élections paisibles, libres et transparentes ». « Il conviendra dans ce contexte de cesser et faire cesser immédiatement les actes de répression, d’arrestation et d’incarcération arbitraire, commis au préjudice de manifestants et des membres de l’opposition, et de réviser la liste des candidats à l’élection présidentielle afin d’y inclure, notamment, notre mandant et tous ceux qui y ont été injustement écartés », précise ledit communiqué.
Par conséquent, à l’exception d’aller de l’avant, le Collectif tient pour seuls responsables, le gouvernement et le Président sortant du recul de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire avec toutes les conséquences qui vont en résulter, notamment les morts, les incarcérations arbitraires.
Médard KOFFI