Côte d’Ivoire-Cdvr / Après 11 ans de crise : Seulement 80 personnes auditionnées


Charles Konan BannyLe rideau est tombé, le mardi 30 septembre 2014 sur les auditions publiques initiées par la Cdvr (Commission Dialogue, vérité et réconciliation), en vue de permettre aux victimes des crises que la Côte d’Ivoire a traversées depuis 2000 de s’exprimer.

Après trois semaines de travail acharné, la Cdvr n’a auditionné que 80 personnes sur les 64 000 victimes pré-auditionnées à travers tout le pays par la Commission Dialogue, vérité et réconciliation.

Le constat, au cours de ces séances d’audience qui ont duré trois semaines, est que la Cdvr vient, une fois encore, de manquer une occasion en or d’inscrire ses initiales en lettres d’or, au panthéon de l’histoire. Hélas !

Et dire que les Ivoiriens avaient fondé assez d’espoir dans ces auditions publiques que la commission dirigée par Charles Konan Banny avait initiées au profit des victimes différentes crises politique et militaire situées entre 2000 et 2011.

Le hic dans cette affaire, c’est que les audiences se sont déroulées en catimini, loin des caméras et micros indiscrets des médias. Si comme la Cdvr ne voulait pas que les abominations subies par les victimes aient un grand écho.

Et pourtant, cela était nécessaire. D’autant plus que cela servirait d’exemple, de sorte que les Ivoiriens se rendent compte des conséquences de leur radicalisme. Mais mieux, elle permettrait de faire la catharsis sur les douleurs vécues par les victimes.

Dans le cas d’espèce, la Cdvr s’est contenté de n’entendre que les victimes, en dehors de leurs bourreaux. Sous ce schéma qui présente une moisson bien maigre, il est à craindre que justice ne soit pas rendue.

A quoi fallait-il s’attendre, si ce n’est un échec. Eu égard au lieu choisi pour accueillir les audiences. Un hôtel très éloigné du centre-ville, pratiquement inaccessible aux nombreuses victimes incapables de se déplacer jusqu’à cet endroit.

Idrissa Konaté

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