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Côte d’Ivoire-Burkina Faso : Il faut sauver les apparences #Voisinage


Chaleureuses retrouvailles entre le ''neveu'' Roch et son ''oncle''.

Chaleureuses retrouvailles entre le  »neveu » Roch et son  »oncle ».

CIV-lepointsur.com (Abidjan, 2-2-2016) Le rideau est tombé,  dimanche 31 janvier 2016 à Addis-Abeba en Ethiopie, sur le 26e Sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine. Une rencontre  de haut niveau qui a consacré la défense des Droits de l’homme et particulièrement ceux des femmes africaines.

Au cours de ce sommet qui a vu la passation de charges entre le président sortant Robert Mugabe du Zimbabwe et Idriss Déby Itno du Tchad à la tête de la présidence tournante de l’Union Africaine, une image a cristallisé l’attention de tous sur les médias. Il s’agit de celle mettant en avant les chefs d’Etat ivoirien et burkinabé, assis côte-à-côte sur le même canapé, alors que l’affaire des mandats d’arrêts émis par la justice burkinabé contre des personnalités ivoiriennes, dont le PAN Guillaume Kigbafory Soro, est encore fraîche dans les esprits.

Evidemment, cette image inimaginable, il y a quelques semaines, a été possible grâce à la volonté manifeste d’Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré de préserver les acquis entre les peuples ivoirien et burkinabé. Ainsi, au-delà des apparences qu’il était nécessaire de sauver, le rapprochement entre ces deux hommes d’Etat apparaît comme un ouf de soulagement.

A la fois pour l’Etat ivoirien qui, à travers ces affaires d’écoutes téléphoniques,  suivies de plusieurs mandats d’arrêts contre la deuxième personnalité de l’Etat et des hauts gradés de l’Armée avait rendu brumeux l’axe Abidjan-Ouagadougou. Mieux, l’inquiétude avait commencé à s’emparer des trois millions de personnes qui constituent la diaspora burkinabé en Côte d’Ivoire.

Une volonté inébranlable de règlement du problème par la voie diplomatique

Dès le déclenchement de cette sombre affaire qui a jeté le froid sur les relations ivoiro-burkinabè, le Président Ouattara avait clairement affiché sa volonté de trouver une issue diplomatique à la cacophonie que prenait l’affaire des écoutes téléphoniques entre Djibril Bassolé et Guillaume Soro, les présentant comme bras séculiers du coup d’Etat militaire foiré du général Gilbert Diendéré le 17 septembre 2015.

En marge du 26e sommet des chefs de l'Etat de l'UA, le Président ivoirien a accordé une audience à son homologue burkinabé à la tête d'une forte délégation.

En marge du 26e sommet des chefs de l’Etat de l’UA, le Président ivoirien a accordé une audience à son homologue burkinabé à la tête d’une forte délégation.

Bien entendu, cette voie semblait ne pas rencontrer l’assentiment des autorités burkinabè, au point où quelques jours seulement après les accusations, un mandat d’arrêt a été émis contre le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Foulant ainsi aux pieds, les règles de civilité qui ont toujours émaillé les rapports entre ces deux peuples frères.

Fort heureusement, la corde de la fraternité et du bon voisinage n’est pas rompue entre les Burkinabè et les Ivoiriens. La preuve a été bien donnée, à Addis-Abeba, en marge du 26e Sommet des chefs d’Etat de l’Union Afrique à tous les oiseaux de mauvais augure dont les intentions inavouées étaient de voir ces deux peuples sombrer dans l’adversité.

Heureusement que les différents leaders ne se sont pas laissé enfermer dans de suffisants orgueils pour mettre en péril les rapports de bon voisinage qui ont toujours caractérisé les peuples de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso. Grâce à leur dépassement de soi, mais surtout aux rapports filiaux qui demeurent au centre de leurs relations, Alassane Ouattara et Roch Marc Christian Kaboré ont réussi à sauver les apparences.

Le moins que l’on puisse souhaiter, est que cette accalmie qui fait suite à la bourrasque perdure pour que le Burkina Faso ne voit plus la Côte d’Ivoire en territoire ennemi à partir duquel son attaque peut être programmée.

Idrissa Konaté

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