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[Côte d’Ivoire Augmentation du prix du carburant] Cela ne surprend pas


-Le pic en 2008 avec plusieurs soulèvements

Depuis le début du mois d’octobre 2017, à ce jour les prix du carburant à la pompe ne cessent d’augmenter. Déjà en 2008, le gouvernement avait convoqué un Conseil des ministres en session extraordinaire sur la question.  

Depuis le 2 octobre 2017, les prix du carburant ont commencé à connaître une nette augmentation. Deux mois plus tard, le 2 décembre 2017, le couvert a été remis. Le 3 avril 2018, le prix à la pompe a encore de subi une autre augmentation. Autant dire qu’en six mois la Côte d’Ivoire a connu différentes augmentations des prix des carburants.

En effet, la Côte d’Ivoire a connu l’un de ses derniers réajustements automatiques du prix du carburant à la pompe le 3 avril 2018, avec une augmentation de 5 F CFA. Une note signée du directeur général des hydrocarbures, Ndri Koffi, qui courait de mardi 3 avril au 30 avril 2018. Cependant, les prix du gaz butane ont été maintenus.

Les nouveaux prix

De nouveaux tarifs pendant la fête de la Toussaint. La fête catholique, célébrée le 1er novembre, au cours de laquelle l’Église catholique latine honore tous les saints, connus et inconnus, la Toussaint, coïncide avec l’augmentation des carburants en Côte d’Ivoire. Un goût amer à la fête.

Ainsi en a décidé la direction générale des hydrocarbures. Le super sans plomb passe de 620 à 640 FCFA le litre à l’ambiant, soit une augmentation de 20 FCFA et le gasoil moteur passe de 610 à 615 FCFA le litre soit une augmentation de 5 FCFA.

Le tarif du carburant super sans plomb a été fixé à 600 FCFA. Idem pour le prix du gas-oil. Soit une augmentation de 10 F CFA relativement au prix à la pompe qui était jusque-là de 590FCFA. Le 2 octobre 2017, de 570 FCFA le prix à la pompe est passé à 580 F FCA, soit une hausse de 10 F CFA. Deux mois plus tard, le 2 décembre 2017, de 580 FFCA à 595 F CFA, soit une augmentation de 15 FCFA. Le 3 avril 2018, le prix à la pompe a subi une autre augmentation de 5 FCFA, ainsi le carburant se vendait à 600 FCFA. En six mois, c’est la troisième hausse après celle du 31 août 2108.

Un Conseil des ministres en session extraordinaire 2008. En 2008, la hausse des prix des carburants avaient soulevé le courroux des populations, particulièrement ceux du milieu des transports routiers ce qui a occasionné un Conseil des ministres en session extraordinaire, le dimanche 20 juillet 2008, sous la présidence du Président Laurent Gbagbo au Palais présidentiel au Plateau. « Ce sont deux réunions importantes qui font suite à la crise qui est en cours dans notre pays dans le secteur des transports, qui est elle-même consécutive à la hausse du prix du carburant à la pompe. Vous l’aurez noté que depuis quelque temps, sur le marché international, le baril de pétrole a renchéri atteignant des proportions extrêmement élevées. Cette conjoncture ne laissait pas d’autre choix au gouvernement que de procéder à un réajustement des prix du carburant à la pompe. Cette mesure prise par le gouvernement a été suivie immédiatement par des manifestations surtout des transporteurs et des conducteurs paralysant la ville d’Abidjan et certaines villes de l’intérieur », avait indiqué le Premier ministre d’alors, Guillaume Kigbafory Soro à la conférence qui s’en est suivie.

Comme mesure, en substance,  voici ce qui avait été décidé: « Premièrement, en ce qui concerne le prix du carburant, comme je l’ai indiqué tout à l’heure, écoutant le cri de détresse de la population, le gouvernement a décidé en ce qui concerne le prix du litre de gazole, il est fixé à ce jour à 685 FCFA au lieu de 585 FCFA, comme précédemment fixé. Vous noterez que c’est un rabais de 100 FCFA sur le litre de gazole. En ce qui concerne le prix du litre de pétrole lampant, il passe de 550 FCFA à 495 FCFA, soit un rabais de 55 FCFA. Ces deux produits sont des produits utilisés par le plus grand nombre des populations (…)». Ailleurs dans le monde, particulièrement en France, le pays a vécu les pires moments de l’augmentation du carburant en 2014.

Les prix des carburants très élevés en France en 2014. Depuis 2014, les prix des carburants n’ont jamais été aussi élevés en France, publiait Challenges.fr le samedi 30 juin 2018. D’après le ministère de la Transition écologique, ils ont crû d’un centime d’euro chaque semaine depuis mars. La principale raison tient à la hausse des cours du pétrole, conséquence de la décision de l’OPEP et de la Russie de limiter leur production (environ 1,8 million de barils/jour) et du taux de change euro-dollar. L’augmentation du brut est aussi alimentée par le boom de la consommation-on devrait atteindre les 100 millions de barils/jour en fin d’année- et le regain des tensions internationales (Iran, Libye, Irak, Venezuela). Résultat, le cours du pétrole qui était tombé à 28 dollars le baril début 2016 surfe maintenant autour des 75 dollars (il a même atteint les 80).

L’autre raison de l’augmentation des prix du carburant, c’est le rattrapage fiscal du gouvernement au titre de la hausse de la contribution climat énergie. Depuis 2015, le gouvernement augmente les taxes sur les produits pétroliers les 1er janvier. Mais cette année, la hausse a été environ deux fois supérieure à celle des années précédentes: +2,8% pour l’essence et +6,2% pour le gazole. Conséquence, les taxes ont augmenté de 3,9 centimes pour le litre de sans-plomb et de 7,6 centimes pour le diesel. À cela, il faut ajouter la charge croissante des certificats d’économies d’énergie. L’État ayant prévu le doublement de l’objectif d’économies pour la période 2018-2020, le coût du dispositif tourne désormais entre 3 à 6 centimes le litre de carburant.

L’augmentation des prix du carburant n’est pas propre à la Côte d’Ivoire, donc pas surprenante. Le marché international est un facteur déterminant, mais la fréquence éclaire avec laquelle cela se fait ouvre des brèches à des interrogations. Le gouvernement doit mieux s’expliquer sur la question que t’attendre la situation s’envenimer.

Le Montagnard  

 

 

 

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