Economie

[Côte d’Ivoire : Augmentation des prix du cacao et du café] Thibault Yoro : « Nous continuons à nous battre pour les droits des producteurs »


Abidjan, le 1er-10-2024 (lepointsur.com) La récente annonce de l’augmentation des prix des produits agricoles phares de la Côte d’Ivoire a résonné comme une victoire pour les producteurs de cacao et de café, représentés par la Centrale Syndicale Agricole de Côte d’Ivoire. Thibault Yoro, Secrétaire Général et Porte-parole de la Centrale, s’est exprimé avec satisfaction sur ces avancées tout en insistant sur les défis qui subsistent pour assurer le bien-être des planteurs.

En effet, le prix du cacao a été fixé à 1800 francs CFA par kilo, et celui du café à 1500 francs CFA. Une augmentation significative saluée par les syndicalistes, qui y voient l’aboutissement d’une revendication historique. Cependant, au-delà de l’amélioration des prix, c’est la mise en place d’une couverture maladie universelle pour les planteurs qui constitue la véritable avancée sociale.

« Ce qui nous réjouit le plus, c’est l’assurance des planteurs », déclare Thibault Yoro. Le Conseil Café-Cacao prend désormais en charge la prime mensuelle d’assurance maladie, à hauteur d’un milliard de francs CFA par mois. Ce fonds couvre actuellement un million de planteurs recensés, assurant ainsi une protection sociale longtemps attendue. « Chaque mois, un milliard est dépensé pour l’assurance maladie couverture universelle des planteurs, ce qui est une avancée très importante que nous saluons vivement », ajoute-t-il.

Thibault Yoro, Secrétaire Général et Porte-parole de la Centrale Syndicale Agricole de Côte d’Ivoire

Ce tournant social intervient dans un contexte où les planteurs faisaient face à de nombreuses difficultés, non seulement économiques, mais aussi en termes de santé. L’accès aux soins de santé pour les travailleurs agricoles, souvent isolés et vulnérables, a longtemps été un défi majeur. Grâce à cette initiative, ces derniers bénéficient d’une couverture médicale sans avoir à débourser un centime, une mesure qui pourrait considérablement améliorer leur qualité de vie et leur productivité.

Pour autant, tout n’est pas encore parfait, selon Thibault Yoro. La question du financement et du soutien aux activités des planteurs reste en suspens. « Nous continuons à nous battre pour une amélioration des conditions de travail des producteurs. Par exemple, la marge de différentiel des ramassages de 80 francs est désormais dépassée. Nous avons demandé qu’elle soit augmentée à 150 voire 200 francs. Nous croyons que cela sera fait très rapidement », affirme-t-il.

Autre point de revendication : le TKM, ou la grille kilométrique, qui représente le remboursement des frais de transport. La Centrale Syndicale plaide pour une révision à la hausse de ce barème afin de mieux couvrir les coûts supportés par les planteurs lors de la vente de leur production.

Malgré ces défis, la Centrale Syndicale Agricole se montre globalement satisfaite des récentes évolutions. Le gouvernement, sous la direction du président Alassane Ouattara, est salué pour son engagement en faveur des producteurs agricoles. « Nous remercions le président et son gouvernement pour ce geste à l’endroit des producteurs de café et de cacao. Cela prouve que le thème central des Journées Nationales du Café et du Cacao (JNCC) 2024, « Pas de producteurs, pas de cacao », n’est pas resté qu’un slogan. Des actes concrets sont posés », se réjouit Thibault Yoro.

Ces mesures témoignent d’une reconnaissance accrue de la place essentielle qu’occupent les producteurs dans l’économie ivoirienne. En effet, sans ces hommes et femmes qui travaillent la terre, la Côte d’Ivoire ne serait pas le premier producteur mondial de cacao. La protection de leur santé et l’amélioration de leurs conditions de travail sont des enjeux cruciaux pour assurer la pérennité du secteur.

À travers ces réformes, le gouvernement ivoirien semble vouloir concrétiser ses engagements en faveur des planteurs. La Centrale Syndicale Agricole, quant à elle, promet de continuer son combat pour garantir à ses membres une vie digne et un avenir meilleur. La question du différentiel de ramassage et de la grille kilométrique, tout comme l’amélioration des conditions de financement, restent des priorités pour Thibault Yoro et ses collègues.

En somme, bien que des défis subsistent, ces récentes avancées montrent une nette amélioration des conditions des planteurs de cacao et de café en Côte d’Ivoire. Et pour Thibault Yoro, cela n’est que le début d’une nouvelle ère où la voix des producteurs sera de plus en plus entendue. « Nous sommes fiers du combat que nous menons pour la défense des intérêts des producteurs agricoles », conclut-il avec détermination.

LPS/CP/BA

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