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[Côte d’Ivoire Après Serge Koffi Le Drone] À quand l’arrestation des appeleurs au meurtre?


Le cyber activiste, Serge Koffi Le Drone, à l’état civil, Fiacre Franck Ebiba Yapo (Photo de Une), arrêté, le jeudi 7 mai 2020, dans la commune de Yopougon par des éléments de la police scientifique suscite beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux.

Depuis deux jours, le masque est tombé. Serge Koffi Le Drone, à l’état civil Fiacre Franck Ebiba Yapo, n’a pas pu décoller son drone pour lancer des alertes compromettantes sur sa page Facebook. Il a été arrêté par la police scientifique dans la commune de Yopougon après plus d’une vingtaine de plaintes, selon des sources policières.

Le cyber activiste qui se cachait derrière la photo de l’ex-président de la République, Laurent Gagbo, opposant à l’actuel pouvoir a été démasqué. Militant de la JFPI (Jeunesse du Front populaire ivoirien) de la Fédération de Yopougon, il avait pour sobriquet ‘’Zone Centre’’ , pour des raisons de sécurité à l’époque, en référence à la zone de la Fédération de Yopougon dont il assurait la communication et la visibilité sur la toile, selon Gueye Fiavi De Kpeya .

Après l’arrestation de ce cyber activiste dont le motif n’est pas encore révélé, ses partisans avancent comme motif de son arrestation, les événements de colère des résidents riverains du stade de la Brigade anti émeute (BAE), qui avaient manifesté contre la construction d’un centre de dépistage du coronavirus à Yopougon Toit rouge (Nord d’Abidjan) le 5 avril dernier.

Ses alertes et publications sont interprétées comme des faits ‘’vérifiés, ‘’argumentés’’ et ‘’documentés’’. La police scientifique qui suivait les publications du cyber activiste a, selon nos sources, enregistré plus d’une vingtaine de plaintes dont la plupart sont de fausses informations (fakenews).

Kamagaté Youssouf et Soumaïla Yéo toujours introuvables. Dame Marie Claire, la fondatrice de l’établissement privé, La Sorbonne Teti Faustin de Zikisso, dans le département de Lakota, est la dernière victime des fakenews de Fiacre Franck Ebiba Yapo. C’est d’ailleurs la dernière publication de celui-ci avant son arrestation par la police.

Le procureur de la République, Adou Richard, avait émis un mandat d’arrêt le 26 janvier 2020, contre ces sinistres individus

Autant affirmer que la capacité de nuisance des cybers activistes ne faiblit pas en Côte d’Ivoire. C’est de bonne guerre entre les activistes du parti au pouvoir (Rhdp) et ceux de l’opposition. À chacun sa méthode, sa cible et son contenu.

Comme l’ont illustré des activistes soupçonnés d’être des partisans du pouvoir qui vont jusqu’à lancer des appels au meurtre. En témoignent les propos de Kamagaté Youssouf qui avait invité à commettre des meurtres durant la marche projetée par l’Église catholique en ces termes : ‘’le 15 février, ça sera à chacun son catholique, on va verser un peu de sang comme pour leur Jésus là’’.  Comme s’ils étaient au-dessus de la loi, une publication similaire de Soumaïla Yéo indiquait que ‘’tous les baoulés et bétés doivent être exterminés. Point barre’’.

Concernant ces deux appels aux meurtres, le procureur de la République, Adou Richard, avait émis un mandat d’arrêt le 26 janvier 2020, contre ces sinistres individus. Mais, quatre mois après, ils courent toujours et les moyens techniques pour les localiser semblent faire défaut. La direction de l’informatique et des traces technologiques (DITT) dont dépend la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) est très attendue sur ce dossier qui enfle la polémique.

Au regard d’une telle efficacité et rapidité d’action pour le cas de Serges Koffi Le Drone, ses partisans exigent que Kamagaté Youssouf et Soumaïla Yéo soient eux aussi arrêtés avec la même ‘’célérité’’ que ce cyber activiste de l’opposition, surtout que ces derniers ont lancé des appels au meurtre.

En Côte d’Ivoire, la Loi N° 2013-451 du juin 2013, relative à la lutte contre  la cybercriminalité punit la propagation de fausses informations. L’article 65 de cette loi stipule ce qui suit : «Est puni de deux à six ans d’emprisonnement et de 1 000 000 à 5 000 000 de francs CFA d’amende, le fait pour toute personne de communiquer ou de divulguer par le biais d’un système d’information, une fausse information tendant à faire croire qu’une destruction ou une détérioration de biens ou une atteinte aux personnes a été commise ou va être commise. Est puni des mêmes peines, le fait de communiquer ou de divulguer par le biais d’un système d’information, une fausse information faisant croire à un sinistre ou à toute autre situation d’urgence».

Par ailleurs, l’article 62 portant sur l’incitation à commettre des crimes et délits sur internet est puni par la même loi : 5 ans d’emprisonnement et 20 millions FCFA d’amende à payer.

En revanche, la capacité de nuisance des cybers activistes, tant du pouvoir que de l’opposition, s’accentue malgré la mobilisation des éléments de la police de la Plateforme de lutte contre la cybercriminalité de Côte d’Ivoire.

Sériba Koné

 

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