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[Côte d’Ivoire] Après le décès du talentueux journaliste Eugène Kadet, les larmes du confrère Gbané Yacouba du quotidien le Temps


Le confrère Gbané Yacouba du quotidien le Temps a laissé exploser sa douleur après le décès du confrère Eugène Kadet. Ci-dessous, son message si émouvant qui retrace les qualités de ce Grand Journaliste très pétri de talent.

Lainé Gonkanou, Correspondant Régional

Les effets de la disparition du confrère Eugène Kadet

« Le tam-tam gronde. Les habitants accourent vers la place publique du village. Et de se poser les questions : «Qu’est-ce qui se passe encore ?». Parce que ce bruit n’est pas bon signe. Et le ciel est noir. Les oiseaux ont arrêté leur cri. On n’entend plus le sifflement du train. Pas de cri de coq. Ni de bêlement des moutons. Aucun klaxon de voiture. Tout le monde est devenu est muet. C’est un silence total. Et la nouvelle tombe. Un baobab vient de se coucher. L’aîné Eugène Kadet. L’immense E.K. L’éminence grise, E.K est couché. L’aîné Eugène Kadet est mal couché. Le Kanegnon qui a l’écriture facile nous quitte. Dieu le Tout-Puissant en a ainsi décidé. Eugène est mort. Vive Kadet. «Les morts ne sont pas morts. Ceux qui sont morts ne sont jamais partis ; ils sont dans l’ombre qui s’éclaire», dit le poète sénégalais Birago Diop. Oui, comme les autres, Mandela et bien d’autres, il n’est pas mort. Il se repose. Car un guerrier ne meurt jamais. Oui E.K, tu es parti en prenant tout le monde à contre-pied comme le grand dribleur brésilien Garrancha. On fait quoi ? On t’a fait quoi chez aîné Eugène? Kadet s’évanouit dans la nuit sombre. Et sans lumière. Et sans cri. Eugène Kadet ne peut pas partir comme ça. Incognito. Son éducation ne le lui permet pas. Et pourtant, c’est la réalité. Implacable. Et difficile à avaler. Mort assassine. Hélas ! Mille fois hélas. Que pouvons-nous faire face à la volonté de Dieu. L’homme propose. Mais c’est Lui qui dispose. Cher aîné qui va me taquiner sur la rivalité Africa-Asec? .Après le décès de l’aîné, du conseiller, Eugène Kadet, nous avons décidé, à travers nos plumes, lui rendre un vibrant hommage. Mais comment le faire ? Difficile équation à résoudre. Or il faut le faire« .

Que retenir de ce grand homme. Il est resté juste, incorruptible, honnête, rigoureux ? 

« Très humain. Il savait tendre la main aux autres. Il était toujours aux côtés des opprimés. Le combat de l’enracinement de la liberté de presse. Il a incarné la dignité, la fidélité et la loyauté et l’engagement politique. Nous devons sécher nos larmes. Et continuer le combat là où il l’a laissé.
Nous sècherons nos larmes. Il part, mais il laisse derrière lui des valeurs. Le respect des autres, la générosité, le respect de ses choix. Il serait bien qu’on écrive sur la tombe du gardien du temple ceci : « Ici repose un homme d’honneur, loyal et fidèle aux convictions inoxydables Il n’a ni trahi, ni abandonné le combat. Bien au contraire, il l’a mené jusqu’au dernier souffle. L a presse a perdu un grand homme, un pilier. E.K est pour nous la nouvelle génération, l’éléphant et la biche. L’éléphant pose le pas, la biche pose le pas. Il est le tambour biche qui doit à la fois se distinguer du tambour éléphant et composer avec lui. Séry Bailly de nous dire, le 31 mai 2018, lors de l’anniversaire du Président Laurent Gbagbo : «Si on veut changer la société, on subira l’incompréhension et l’hostilité. Il faut donc être prêt à sacrifier son confort et sa sécurité ». La confiance en soi, sur laquelle on peut méprendre en la confondant avec l’arrogance, vaut mieux que la sous-estimation de soi ».

L’expression de l’impôt des humains devant la volonté Divine

« La vie est à la fois fragilité et résilience, défaite et résistance, enfermement et projection vers l’horizon. Enfin être un bouc non venu pour durer, ce n’est pas signer un pacte avec la mort. C’est plutôt une façon de s’effacer devant l’horizon, d’être attiré par lui, au lieu d’être poussé vers lui comme les conservateurs, c’est la liberté et le progrès » .La relève est assurée. L’on retiendra de toi, quelqu’un qui met la joie dans le cœur des autres, qui transforme le malheur des autres en bonheur, les souffrances en joie. Il a vécu dignement. Il est parti dignement. Il n’a pas vécu inutilement. Parce qu’il a ajouté quelque chose à l’humanité. Son combat n’est pas vain. Il part au moment, on s’attendait moins. Mais hélas. Mille fois hélas. C’est la volonté du Tout-Puissant. Tout ce que Dieu fait est bon. Il a le droit de vie et de mort sur nous. Il prend quand et où il veut. Il est omniscient et omnipotent raison pour laquelle, il jugé bon de prendre notre E.K sans nous informer. On doit lui remettre notre vie. Afin que sa lumière nous illumine. Comme le dit le cantique : «Dieu aime ses enfants. Il les délivre de leurs souffrances. Quant il n’y a plus d’espoir, abanfdonné et méprisé soyez en confiance. Il pourvoira à tous tes besoins». La croix de Jésus a été une opportunité pour être élevé dans les cieux, sur et sous la terre. «A Jéricho, un homme s’est mis à crier, ait pitié de moi Seigneur, Seigneur Jésus que je vois de nouveau».

Sa prière pour le repos de l’âme de son aîné, le coeur rempli de douleur

« Cher aîné vas en paix, ton combat ne sera pas vain. De là-haut, tu seras fier des journalistes. Et tu auras le sourire. Parce que tu as semé la bonne graine. Et que la flamme de la lutte est toujours maintenue. Et la détermination des uns et des autres sauvera la liberté de presse. Nous t’implorons Seigneur, prend le dans ton royaume. Nous t’implorons Seigneur, accueille le dans ton paradis céleste. Car ici-bas, nous ne pouvons que pleurer. Ce n’est pas un au-revoir. Encore moins un Adieu. Mais un «Au revoir« .

Yacouba Gbané,
Journaliste au quotidien le Temps à Abidjan

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