Point Sur

[Côte d’Ivoire Après le blocage du congrès de l’Unjci] Le message du candidat Jean Claude Coulibaly


Déclaration de la liste « L’Union de toutes les générations »

Le 10è congrès de l’UNJCI, ouvert le samedi 20 Juillet pour se refermer le lendemain dimanche 21 n’a pu être mené à son terme par la présidence du congrès. Ceci est le résultat d’un blocage du processus électoral qui devait clore les travaux.

Meurtris par cette situation nous aurions souhaité garder le silence jusqu’à un éventuel dénouement. Mais les faits, volontairement contrefaits et distillés sur les réseaux sociaux par certains candidats et leurs partisans, tendant abusivement à imputer les raisons du blocage du processus électoral à notre équipe, nous obligent dès à présent à réagir en vue de rétablir la vérité.

Notre réaction portera donc sur les points suivants :

  • Causes du blocage du processus électoral
  • Débat sur le vote du Congrès relatif à l’utilisation des procurations
  • La légitimité du Président du congrès et des organes sortants

1/ Des causes du blocage du processus électoral

Le premier alinéa de l’article 26 du Règlement Intérieur de l’UNJCI stipule : « Le vote par procuration est admis ». Et le deuxième alinéa du même article précise que « tout votant ne peut être porteur que d’une seule procuration ». Autre balise à ce droit de vote, le même article conditionne l’utilisation de la procuration par ce que « toutefois, le mandant doit être à jour de ses cotisations ».

Aussi claires que puissent paraitre ces dispositions des textes dont l’UNJCI s’est librement dotée, certains candidats et leurs partisans ont cru nécessaire et bon d’alimenter une polémique sur l’utilisation des procurations au 10è congrès des 20 et 21 juillet 2019. Au lieu donc d’en tirer tout le bénéfice en faisant campagne en direction des éventuels absents aux assises du congrès et s’attirer les faveurs de ce vote par procuration, ils ont mené campagne contre, espérant changer les règles du jeu en plein match. A l’inverse, notre équipe a manifesté son attachement au respect des règles et a fait campagne en tenant compte du vote par procuration. Evidemment, à moins d’un cataclysme, notre équipe ne pouvait qu’avoir les meilleurs résultats sur le vote par procuration. C’est donc conscients de cela que nos adversaires ont voulu, en violation de nos textes, imposer au congrès le rejet de l’utilisation des procurations à l’heure du vote. Aussi plusieurs autres congressistes s’y sont opposés. Il s’en est suivi dès lors des débats houleux et interminables bloquant ainsi le processus électoral.

2/ Du débat sur le vote du congrès relatif à l’utilisation des procurations

Un autre procès qui nous est fait par nos adversaires est de nous être opposés à la soumission de l’utilisation des procurations au vote du congrès. En effet, nous y avons vu une grossière incongruité dès lors que les textes de l’UNJCI, précisément en l’article 26 du Règlement Intérieur, sont d’une telle clarté impeccable sur la question. Nous ne pouvions donc pas accepter que, sous le malin prétexte que le Congrès est souverain, des personnes dont le dessein était déjà avoué nous fassent complices du piétinement des textes dont nous nous sommes librement dotés. Car dans ce cas, ce serait désormais la porte ouverte à tous les abus. Pourquoi, par exemple, un candidat recalé par le Conseil d’Administration pour pièces incomplètes, lors des délibérations sur les candidatures, ne s’autoriserait-il pas lui aussi à s’imposer en utilisant simplement l’artifice de la suprématie du Congrès pour réclamer, séance tenante, l’acceptation de son dossier de candidature ? Ce serait, disons-le honnêtement, le règne de l’anarchie au sein de notre organisation commune. Nous avons refusé de nous rendre coupables de ces tentatives désespérées de tordre le cou à nos textes. Ceci dans la droite ligne de notre engagement à faire renaitre et préserver l’esprit originel de l’UNJCI. Plutôt que de partager avec nous cette fierté de défendre l’âme de notre Union, certains y ont trouvé l’occasion de nous attaquer sur la base d’informations mensongères. Mais nous tenons à rassurer les journalistes, membres de l’UNJCI, que notre détermination à contribuer à redonner une image reluisante à notre secteur d’activité ne faiblira pas devant la menace de l’anarchie.

3/ De la légitimité du Président du Congrès et des organes sortants

Qu’en est-il du président du congrès ? L’élection de Monsieur César Etou à la présidence de ce 10è congrès a fait l’objet d’un véritable consensus. Comment pouvait-il en être autrement quand on sait que déjà sous sa présidence, le 9è congrès tenu en 2016 avait été un réel succès ? Aussi, dès sa prise de fonction à ce 10è congrès, il a suscité l’espoir des légalistes lorsqu’il a asséné que seule la stricte application des textes de l’Union conduirait les travaux. Il l’a réaffirmé lorsque devait s’ouvrir les opérations de vote en rappelant par la même occasion les dispositions de l’article 26 du Règlement Intérieur. Mais sous la pression des réactions violentes des partisans de la non-utilisation des procurations, il fait volte-face. Les débats devenant alors plus passionnés, il organise plusieurs conciliabules avec les têtes de listes dont la nôtre jusqu’à vouloir finalement soumettre la question de l’utilisation des procurations au vote du congrès. Ce à quoi nous nous sommes opposés, exigeant l’application pure et simple des textes. Nous avons néanmoins suggéré le report des élections du Conseil Exécutif et du Conseil d’Administration ainsi que l’initiation de discussions dans un climat plus serein impliquant toutes les parties prenantes. Que ne fut notre surprise lorsque, malgré cette tension artificiellement entretenue par les partisans de la non-utilisation des procurations, le président du congrès déclinera la proposition. Le prétexte invoqué par lui étant qu’il n’avait pas qualité de suspendre le congrès. Cela était d’autant surprenant qu’il avait déjà procédé, quelques heures avant, à une suspension de 5mn. Mais cette fois-ci, face aux positions tranchées des deux camps, il se contentera simplement de dire qu’il se retire en abandonnant les congressistes à l’auditorium du ministère des Affaires Etrangères. Ceci n’est ni plus ni moins qu’une démission de fait du président du congrès qui, en manquant de fermeté dans l’application des textes, a ainsi contribué à installer le désordre dans la salle du congrès. Contrairement à ce qu’on lui connait d’habitude et qui a justifié le consensus tacite autour de sa personne pour présider les travaux du congrès, il n’est pas exagéré de dire que par ses décisions instables, il a contribué à installer la certitude chez les partisans du viol des textes qu’ils pouvaient librement en imposer à tous par leurs méthodes bruyantes et violentes. Pour avoir été donc partie prenante dans le désordre enregistré au congrès, Cesare Etou ne peut plus revendiquer une quelconque impartialité dans la conduite du 10è congrès en tant que président du congrès. De plus, sa démission lui enlève désormais toute légitimité à le faire. Aussi, contrairement à ce que soutiennent nos adversaires, qui semblent définitivement prêcher pour le vide à la tête de notre organisation, les seules instances de notre Union qui peuvent encore se prévaloir d’une légitimité  et poser des actes au nom de l’UNJCI sont et demeurent, jusqu’à la tenue effective du congrès, le Conseil Exécutif et le Conseil d’Administration sortants. Toute initiative qui ne porterait donc pas l’étiquette de l’un de ces deux organes, selon leurs compétences, est nulle et de nul effet.

Conclusion

Comme on peut le constater, le débat né de l’arrêt des travaux du 10è congrès de l’UNJCI tire son existence de la volonté de certains congressistes qui, ayant juré avec la violation des textes dont l’Union s’est librement dotée pour organiser son fonctionnement, pensaient par leurs méthodes bruyantes et violentes nous avoir à l’usure et nous imposer un président par défaut. Notre engagement pour la renaissance d’un journalisme pratiqué par des acteurs respectables, dans un secteur économiquement viable, ne nous autorise pas à y souscrire, ni même à faiblir devant la violence tant verbale que physique. Car entre la violence et la précarité qui menacent l’exercice du noble métier de journaliste que nous avons choisi, un seul choix se présente à nous : promouvoir de plus bel notre projet de sauvetage du secteur de la presse et des média en vue de préserver notre métier de la disparition.

Tout en rassurant l’ensemble des journalistes de notre disponibilité à répondre à toutes médiations en vue de sortir l’Union de cette grave crise inédite, nous tenons à présenter nos excuses à la grande famille de la presse et des média ainsi qu’aux Ivoiriens et à tous les partenaires de l’UNJCI pour le spectacle déshonorant offert à ce 10è congrès.

Nous demandons, pour terminer, à tous les congressistes de rester mobilisés pour la suite des évènements.

Fait à Abidjan le 23 Juillet 2019

Jean Claude Coulibaly

Pour la liste « L’Union des toutes les générations » 

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