[Côte d’Ivoire] Appel des Femmes du Tonkpi à Mme Dominique Ouattara après la perte de 650 mille tonnes de produits vivriers aux frontières
Man, le 02-02-2024 (lepointsur.com) Une situation alarmante frappe le secteur de l’exportation de banane plantain dans les villes de Man et Tengrela, à la frontière Côte d’Ivoire-Mali. Plus de 650 mille tonnes de ce produit, évaluées à une valeur minimale de 200 millions de francs CFA, ont été laissées à l’abandon. Cette crise découle de l’application soudaine de l’arrêté interministériel ivoirien datant du 15 janvier 2024, qui prohibe l’exportation des produits vivriers pour une période de 6 mois.
Face à cette situation délicate, Mme Glao et ses consœurs ont pris l’initiative de solliciter l’aide de la Première Dame de la Côte d’Ivoire. Cette démarche vise à attirer l’attention sur les conséquences désastreuses de l’arrêté sur les productrices, mettant en péril leurs moyens de subsistance. L’appel à l’aide vise à trouver des solutions et à atténuer les impacts économiques et sociaux de cette mesure sur les communautés locales dépendantes de l’exportation de la banane plantain.
Situation préoccupante à Man : Un triste bilan sur le Terrain
La ville de Man, chef-lieu du District autonome des montagnes dans la région du Tonkpi, est le théâtre d’une scène déchirante. Soixante-quatre femmes, membres des coopératives SCOOPS-VIT et « Serve Nourricière« , sont assises par terre, contemplant avec désespoir des montagnes de bananes plantain en état de décomposition. La désolation se lit sur leurs visages, alors que le sol est jonché de quantités importantes de produits vivriers périssables, dont du manioc, du gombo frais, du piment frais, des graines de palmier, et bien d’autres.
Cette triste réalité n’est pas exclusive à Man. À Tengrela, une situation similaire prévaut, avec d’importantes quantités de produits vivriers destinées aux pays limitrophes, mais qui se retrouvent à périr dans des camions de transport.
Cris d’alarme à Man : Des femmes du secteur vivrier dénoncent l’arrêt brutal des exportations
Au cœur de Man, non loin de la gare de Facobly, l’écho des cris d’alarme résonne parmi les 64 femmes engagées dans le secteur vivrier. Mme Tia Philomène, épouse Glao, et ses sœurs expriment leur surprise et leur frustration face à une décision gouvernementale soudaine. « Cet arrêté nous est tombé sur la tête. Or, nous avions déjà fait nos provisions pour les différents pays limitrophes. Des camions remorques pleins de bananes étaient déjà en route. On n’avait pas été averti , et une fois à la frontière à Tengrela, nos chargements de bananes ont été stoppés par la douane. Espérant que l’Etat assouplisse cette mesure à certains niveaux, cela n’a pas été fait vite. Et nos produits sont entièrement pourris après plusieurs jours passés à la frontière« , déclare dame Tia Philomène, présidente de la coopérative SCOOPS-VIT.
Le constat est similaire pour Mme Ly Fatou, secrétaire de la coopérative « Terre Nourricière« , qui souligne que cette mesure rigide les empêche de répondre aux besoins de leurs partenaires dans la sous-région ouest-africaine.
Plaidoyer tardif : L’OCPV répond à l’appel des commerçantes en détresse
Suite à l’appel de détresse des commerçantes vivrières, le directeur régional de l’Office de Commercialisation des Produits Vivriers (OCPV), M. Okoma Koffi Honoré, s’est engagé dans un plaidoyer en faveur de ces femmes confrontées à une situation malheureuse. L’incident, survenu en raison de l’arrêt soudain des exportations, a été pris en compte par le directeur régional, qui a présenté leur cas à sa hiérarchie le 18 janvier 2024.
Malheureusement, une semaine s’est écoulée avant que la correspondance du directeur régional de l’OCPV n’obtienne une réponse positive. À ce stade, il était déjà trop tard, les produits vivriers se trouvant dans des états de décomposition avancée.
Appel à la Première Dame : Les femmes du vivrier du Tonkpi prient pour un soutien vital
Dans la région du Tonkpi, toutes les femmes impliquées dans le secteur vivrier, sous la voix éloquente de Mme Glao, ont lancé un appel poignant à la Première Dame, Mme Dominique Ouattara. Face à la triste situation qui a touché la filière banane à Man, Mme Glao a sollicité l’intervention bienveillante de la Première Dame pour venir en aide aux femmes, permettant ainsi la relance de leurs activités. « Nous, femmes du vivrier du Tonkpi, ne sommes pas contre la décision du Gouvernement. Cependant, nous prions la Première Dame, notre chère Maman nationale de permettre à nos mamans de continuer leur activités génératrices de revenus en mettant à leur disposition un fonds. Car nous sommes endettées et ruinées. Vraiment, aidez-nous, je vous en prie« , avait-elle plaidé.
Laine Gonkanou, Correspondant Régional
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