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[Côte d’Ivoire/Affaire Gbagbo] Une marche de l’opposition dispersée devant la CEI ce matin


Abidjan, le 06-08-2020 (lepointsur.com) Des individus se réclamant de l’opposition ivoirienne ont incendié plusieurs pneus sur des voies menant au siège de la Commission électorale indépendante (CEI) ce jeudi 6 août 2020.

Ils ont manifesté violemment avec des différents foyers de feu à plusieurs endroits pour  dénoncer le retrait du nom de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo sur la liste électorale provisoire, mais la manifestation a été vite dispersée par les éléments de la police nationale.

Ayant anticipé sur cette marche de protestation, les forces de l’ordre avaient quadrillé les alentours du siège de l’institution, sis aux II-Plateaux dans la commune de Cocody très tôt ce matin,.

Venus crier leur mécontentement face au retrait du nom de leur leader du listing électoral, les manifestants (peu nombreux) se sont heurtés aux éléments de la police nationale qui filtraient les entrées et les sorties au siège de l’institution.

En Côte d’Ivoire, le retrait du nom de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo sur la liste électorale provisoire fait actuellement feu de tout bois et alimente les débats.

Plusieurs de ses partisans ont même manifesté devant le siège de la Commission électorale indépendante, le lundi 3 août dernier.  Ils accusent la structure en charge des élections en Côte d’Ivoire d’avoir retiré le nom de l’ex-président sur cette liste et dénoncent une injustice à l’égard de M. Gbagbo qui, depuis son acquittement à la Cour pénale internationale (CPI) en janvier 2019, vit à Bruxelles en Belgique.

Le président Laurent Gbagbo dont ils plaident la cause est, certes acquitté, mais le bureau du Procureur a introduit une demande de reprise du procès. Autant affirmer qu’il  est encore entre  les griffes de la CPI.

Ces jeunes, sûrement manipulés par des mains obscures tapis dans l’ombre, ignorent que le fait de brûler des pneus pour manifester contre le retrait du nom de Laurent Gbagbo de la liste électorale, enfonce davantage  l’ex-président ivoirien.

Récemment, face à la presse nationale et internationale, Ibrahime Koulibaly-Kuibiert, président de la CEI a été clair sur la question. « Entre deux cycles électoraux, certains peuvent ne plus remplir les conditions pour être sur la liste électorale, d’où la révision annuelle », a-t-il expliqué. Aussi, a-t-il ajouté « Deux causes fondamentales peuvent justifier le retrait de quelqu’un de la liste électorale. La première, c’est le décès. Quand l’électeur est décédé, il ne peut plus être sur la liste électorale. La deuxième, c’est l’électeur déchu de ses droits civiques et politiques

Un argument réfuté par maître Habiba Touré, avocat personnel du président Laurent Gbagbo qui, dans une note d’information produit le lundi 3 août 2020, a dénoncé des manœuvres “malsaines’’ des autorités ivoiriennes contre son client. Notamment, « par l’intermédiaire de la CEI et des autorités judiciaires ».

Recevant une délégation d’EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté), un mouvement de l’opposition au siège de l’institution administrative en charge des élections, à Cocody le président de la CEI a rassuré que Laurent Gbagbo a encore la possibilité de figurer sur la liste électorale et que cela pourrait se faire à partir du 5 août lors du contentieux électoral.

À trois mois de la présidentielle ivoirienne, les premières étincelles crépitent dans le ciel de Cocody, non loin du siège de la CEI.

Georges Kouamé

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