[Côte d’Ivoire/Affaire de “l’ivoirité”] « Honni soit qui verrait dans son frère ivoirien un Malien, un Burkinabé ou autre »
Abidjan, 04-03-2025 (lepointsur.com) Ces derniers jours, il souffle un vent mauvais sur les bords de la lagune Ebrié et en quelques endroits du pays d’où parviennent aussi des exhalaisons putrides produites par la vénéneuse ivoirité que l’on croyait morte ou agonisante. Or, elle avait fait mine de partir pour mieux revenir et nous enfumer encore. Quelle misère !
L’exemple le plus inquiétant de cette désespérante occurrence est venue du PDCI-RDA, après la sortie controversée du ministre Serey Doh qui peut être considérée comme de la « petite monnaie » en comparaison. Puisque dame Aka Véronique, une figure bien connue du vieux parti, a cru devoir dézinguer le ministre Jean-Louis Billon Eugène dont elle a mis à l’index les origines « Touaregs » présumées.
Et dire qu’elle est du même parti que ce dernier. Mais, elle n’a éprouvé aucun scrupule à se défouler sur l’ancien ministre du Commerce qui a eu la mauvaise idée de médire du successeur de feu Henri Konan Bédié, l’ancien patron de Crédit suisse, Tidjane Thiam, qu’il a identifié comme son adversaire dans la perspective de la prochaine élection présidentielle. Ce qui en fait l’homme à abattre pour le camp de Thiam dont dame Aka est l’une des tetes de gondole.
On a donc un tableau peu engageant d’opposants opposés entre eux qui fait désordre. Mais, visiblement, pas pour Aka Véronique et Cie qui ont décidé d’avoir recours à l’ivoirité pour mener leur combat en interne. Il est donc évident que les vieux démons de la division sont de retour au PDCI-RDA avec plus de vigueur et de force. On peut le déplorer.
Toutefois, il est une vérité que chacun, au PDCI-RDA, au RHDP, au FPI et au PPA-CI devrait intégrer. A savoir, qu’à jouer avec le feu, on finit par se brûler. Il faut donc que les opposants, mais aussi les tenants du pouvoir, prennent garde à ne pas trop jouer avec l’ivoirité dont la nocivité n’est plus à démontrer.
Aussi, les histoires de « tes parents sont Sénégalais », « Touaregs », « Maliens », « Burkinabè » et, on en oublie sans doute, doivent être remisées au placard. Parce que tous les Ivoiriens sont Ivoiriens. Point barre. Honni soit qui verrait dans son frère ivoirien un Malien, un Burkinabé ou autre. La Côte d’Ivoire et les Ivoiriens ont payé un lourd tribut à ce concept inflammable. Ça suffit donc. On a déjà donné !
Par Ambroise TIETIE