[Côte d’Ivoire/Adoption de la loi antitabac] Le ROCTA-CI fier de l’avancée notable, mais…
Abidjan, 24-08-2019 (lepointsur.com) Le président du Réseau des ONG actives pour le contrôle du tabac en Côte d’Ivoire (ROCTA-CI), Tall Lacina, a, au cours d’une conférence de presse tenue le vendredi 23 août 2019, au siège de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à Abidjan, remercié l’Etat de Côte d’Ivoire qui s’est récemment doté d’une loi antitabac, ainsi que tous les acteurs ayant contribué à l’adoption de ladite loi.
A l’instar de plusieurs pays africains tels que le Sénégal et le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire s’est doté d’une loi antitabac, le 17 juillet 2019, afin de lutter efficacement contre le tabagisme dans le pays. Le ROCTA-CI, à travers son président s’est dit fier de cette avancée notable dans le combat contre le tabac, mais reste tout de même engagé pour éradiquer la consommation du tabac dans le pays.
En effet, malgré l’adoption de cette loi par les parlementaires ivoiriens, qui selon les experts est l’un des meilleurs textes de loi voté de la sous-région, plusieurs défis dans la lutte antitabac en Côte d’Ivoire restent à relever. Ainsi, le ROCTA-CI n’attend pas dormir sur ses lauriers et compte mener un combat plus accru sur le terrain, afin que les textes de cette loi soient appliqués dès qu’ils seront promulgués. Et ce pour une Côte d’Ivoire sans tabac.
«Nous voulons rappeler que nous sommes engagés dans un combat de longue haleine et que nous devons redoubler d’effort. A ce propos, nous devons être vigilants sur un certain nombre de points», a affirmé le président du Réseau des ONG actives pour le contrôle du tabac en Côte d’Ivoire, Tall Lacina. Avant d’ajouter : «Certes nous nous réjouissons du fait que la loi est adoptée mais plusieurs défis restent à relever. En effet, la prise de loi elle-même ne saurait être une panacée si tout le dispositif légal pour sa mise en œuvre effective n’est réalisé. Nous pensons, notamment à : La promulgation de la loi antitabac, la prise de texte d’application (décrets, arrêtés) et la prise d’initiatives pour contrer les actions des firmes de tabac».
Le tabagisme est une pratique courante au sein des populations vivant en Côte d’Ivoire, n’épargnant aucune catégorie socioprofessionnelle. Le taux de prévalence du tabagisme dans le pays est estimé à 14,6% selon les données de l’enquête démographique et de la santé (EDS) 2011-2012, avec plus de 9111 cas de décès par an selon l’atlas du tabac (2018).
Le tabagisme est incriminé dans 90% des cancers du poumon, il aggrave les maladies respiratoires et il est à la base de la majorité des accidents cardiovasculaires de même que les infarctus du myocarde. De plus, 33,1% de personne sont exposées à la fumée secondaire.
Conscient donc du rôle important que va jouer cette nouvelle loi dans la lutte antitabac en Côte d’Ivoire, le ROCTA-CI, a tenu à remercier tous les acteurs ayant joué un rôle majeur dans d’adoption de la loi antitabac que sont, les organisations de la société civile de lutte antitabac, les artistes, les journalistes et hommes de média engagés dans la lutte antitabac.
«Sur ce chapitre, nous voulons particulièrement adresser notre gratitude au Réseau des parlementaires engagés dans la lutte antitabac avec à sa tête l’honorable président Charles Gnahoré», a déclaré le président Tall Lacina, tout en remerciant également les partenaires internationaux impliqués dans cette lutte. Il s’agit notamment de l’OMS, de l’ACBF et de la ACTA, «qui ont compris l’importance de la prise de cette loi sur la qualité de vie des populations».
Pour analyser les contours de la loi antitabac en Côte d’Ivoire, le ROCTA-CI, a, ce même jour, initié une table ronde avec des experts et plusieurs acteurs de la lutte antitabac dont des parlementaires, la direction générale des impôts, qui représentait le ministère du budget et du portefeuille, etc.
Avoir une Côte d’Ivoire, une Afrique, un monde sans tabac, telle est l’ambition du Réseau des ONG actives pour le contrôle du tabac en Côte d’Ivoire.
Georges Kouamé