Agboville, 27-03-2023 (lepointsur.com) Oria Adia Bertin, conseiller politique du ministre Dimba N’gou Pierre, a été sévèrement recadré par Ocho Bertrand, cadre et originaire d’Agboville, qui n’a pas du tout apprécié le discours politique de ce dernier lors de l’investiture de M’bassidjé Séka Jean Fabrice, président des jeunes du village-quartier Obodjého. C’était le samedi 25 mars dernier, au carrefour du bonheur.

Représentant Édi Charles, conseiller technique du ministre de la Santé Dimba N’gou Pierre, patron de ladite cérémonie, Oria Bertin ne s’est pas gêné de livrer un message clairement politique là où l’on attendait de sages conseils aux jeunes qui n’attendaient que ça et dont la plupart sont en manque de repère. Se croyant à un meeting politique, Oria Bertin s’est mis à égrener quelques réalisations actées par Dimba Pierre qui est par ailleurs le président du Conseil régional de l’Agnéby-Tiassa.

De la gauche vers la droite : Ohouna Nicaise, Ocho Bertrand, co-parrain, Apata Marc, parrain et Akafou Franck Hervé, invité d’honneur debout en l’honneur du drapeau national.

« Nous (ndlr : les populations d’Agboville) avons connu des cadres et des ministres mais aujourd’hui, Dimba N’gou Pierre est notre repère et est une référence pour nous. Il parle aux oreilles du chef de l’État. C’est lui qui a transformé le visage d’Agboville. C’est pourquoi je vous demande de l’accompagner pour qu’il nous apporte encore plus de développement…», a indiqué l’envoyé du président du Conseil régional de l’Agnéby-Tiassa comme à un meeting politique.

Courroucé par les propos propagandistes d’Oria Bertin, Ocho Bertrand, co-parrain de l’investiture du président des jeunes d’Obodjého dont Apata Marc était le parrain principal, a répliqué par des mots voilés très tendus. « Nous voulons planter des vrais grains dans vos cœurs. Retenez ce mot Boom qui résonne comme un choc. Ce mot, ici, signifie tout simplement Bertrand Ocho-Ohounan-Marc (BOOM) et très bientôt vous allez comprendre ce que je dis », a dit Ocho Bertrand. Avant de s’offusquer de l’étroitesse de vue de l’envoyé de Dimba Pierre.

« Aujourd’hui encore les gens veulent qu’on suive une seule voie. Je voudrais faire savoir que la diversité n’est pas une anomalie. Cela est même imposé par la nature. D’ailleurs, ce n’est pas le lieu de parler politique. Nous sommes là pour parler de développement et de la transformation des jeunes. Moi, je n’ai pas eu besoin de faire la courbette pour être ce que je suis actuellement », a dénoncé l’ingénieur des travaux publics. Non sans indiquer que : « J’ai été choqué de voir des enfants de bas âges parcourir plus de 8 km de route en aller-retour pour aller à la recherche du savoir avec toutes les intempéries et dangers auxquels ils sont confrontés. Cela est honteux pour nous, pour une région qui tape toujours sa poitrine ».

Élevant le ton, Ocho Bertrand, le co-parrain de l’investiture du bureau des jeunes d’Obodjého, a pesté contre des attitudes qui tendent à rabaisser les autres. « On peut accepter les blagues mais qu’on ne nous manque pas de respect », a grogné le natif d’Agboville. Tout en prévenant contre certains comportements à l’endroit des jeunes qui sont sources de ravalement. « N’étouffez pas les jeunes. N’étouffez pas ceux qui ont de bonnes idées. L’heure n’est plus de parler de 10 000 francs qu’on vous donne pour souffrir pendant cinq ans », a averti l’homme d’affaires. Qui précise que : « On ne veut pas suivre quelqu’un mais on veut suivre des idées ».

Georges Kalégnon, correspond régional

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