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[Coopération transfrontalière] Les lignes bougent entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso


Gaoua, 16-03-2021 (lepointsur.com) Le Secrétariat exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (SE-Cnfci) et le Secrétariat permanent de la Commission nationale des frontières du Burkina Faso (SP-CNF) ont procédé, respectivement le 12 mars à Ferkessédougou dans la région du Tchologo en Côte d’Ivoire et le 15 mars à Gaoua dans la région du sud-ouest au Burkina à la vulgarisation de l’accord-cadre de coopération transfrontalière signé entre les gouvernements du Burkina Faso et de la République de Côte d’Ivoire,  le 31 juillet 2019 à Ouagadougou, auprès des acteurs  de ces  régions frontalières.

Au cours des deux ateliers de vulgarisation, les chefs de circonscription administrative, les présidents des conseils des collectivités territoriales, les responsables des services techniques déconcentrés, les autorités coutumières et religieuses et les organisations de la société civile de la région des Cascades et celle du Tchologo d’un part, et du Sud-Ouest du Faso et du Bounkani d’autre part ont été formés à s’approprier cet instrument juridique par les acteurs concernés des deux pays. Ce, pour être de puissants relais auprès de leurs communautés respectives pour une bonne compréhension et appropriation de cet accord- cadre pour la réussite de sa mise en œuvre.

Les deux ateliers ont été marqués par les mêmes contenus : les allocutions des maires, des autorités préfectorales et gouverneurs de ces différentes régions, les communications en plénière relatives à l’accord-cadre, suivies d’échanges.

Les communications ont porté sur les présentations des Commissions nationales des frontières de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso et de l’accord-cadre de coopération transfrontalière entre les deux pays.

La présentation sur la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire a été faite par Nurudine Oyewole, coordonnateur technique chargé des affaires juridiques, des contentieux et de la coopération transfrontalière de la Cnfci. Il a axé sa présentation sur le contexte de la création de la Cnfci, le texte qui l’encadre, ses missions et les activités qu’elle a réalisées depuis sa création.

Pour ce qui est de la présentation de la commission nationale des frontières du Burkina Faso, elle a été animée par Mme Léontine Zagre, Secrétaire permanent de ladite commission. Sa communication a porté sur les organes de la Commission nationale des frontières que sont le Conseil des frontières (CF) et le secrétariat permanent de commission nationale des frontières (SP-CNF), et enfin sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ses missions.

Quant à l’accord-cadre de coopération transfrontalière, elle a été conjointement présentée par Nurudine Oyewole et Mme Mariame Bance, chef du département de la coopération transfrontalière et du développement des zones frontalières au SP-CNF.

Cette présentation a fait ressortir le contexte d’élaboration de l’accord-cadre, les objectifs, les parties prenantes, les domaines de coopération, les responsabilités des parties prenantes, les organes de gouvernance, le financement et le contrôle des actions de coopération transfrontalière, le règlement des différends, la durée, la dénonciation et les dispositions transitoires (la présentation de l’accord cadre ci-joint).

À l’issue des communications, les participants ont manifesté un grand intérêt pour cet accord qui va régir désormais les relations des acteurs aux frontières des deux pays. C’est à juste titre, qu’ils ont tenu à exprimer de vive voix leur joie d’avoir été associés à ces activités de vulgarisation. Les échanges ont porté essentiellement sur :

  • le financement conjoint de projets relatifs à la gestion des ressources naturelles partagées et de la transhumance dans le cadre de cet accord cadre ;
  • les règles applicables aux organes de la coopération transfrontalière notamment le droit applicable et la juridiction compétente pour le règlement des différends ;
  • la situation de la matérialisation des frontières du Burkina Faso avec ses pays voisins depuis la création du SP-CNF ;
  • la nécessité de l’établissement de document harmonisé sur la libre circulation des personnes et des biens ;
  • la nécessité de mettre en place un organisme commun pour la gestion des ressources naturelles partagées.

Dans son allocution de clôture, Mme la Secrétaire permanent de la commission nationale des frontières (SP-CNF) a d’abord adressé ses sincères et vifs remerciements aux participants pour leur disponibilité et la pertinence des échanges. Ensuite, elle a situé l’objet de la rencontre du jour. « L’accord-cadre, objet de la présente rencontre, permettra aux acteurs frontaliers des deux pays d’entreprendre dans un cadre légal et dans leurs domaines de compétence respectifs des actions de coopération et de développement des espaces transfrontaliers, toute chose qui contribuera à l’amélioration du bien-être des populations riveraines de la frontière », a-t-elle affirmé. Avant d’engager les participants à s’inscrire résolument dans la mise en œuvre de cet accord. À l’en croire, « il est impérieux que les acteurs frontaliers des deux pays saisissent cette opportunité offerte par cet instrument pour développer une dynamique de création et ou de formalisation des cadres de coopération. Car a t’elle argué, à l’instar de ce qui se passe aux frontières Burkina -Mali ou Burkina- Niger ou des projets conjointement gérés ont été réalisés, ces cadres formels de coopération transfrontalière vous serviront de tribune pour faire des plaidoyers auprès des deux états et surtout des partenaires techniques et financiers en vue de l’élaboration et la mise en œuvre de projets /programmes qui bénéficieront aux populations de part et d’autre de notre frontière commune».

Pour terminer, elle a traduit toute sa reconnaissance et sa profonde gratitude aux deux chefs de délégations pour la parfaite conduite des travaux et l’atteinte des résultats escomptés.

Coulibaly Abdramane, représentant Diakalidia Konaté  le secrétaire exécutif de la commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (SE-CNFCI) qui n’a pu effectué le déplacement pour raison de deuil national,  s’est réjoui de la tenue de cette rencontre qui permet aux structures en charge des frontières des deux pays de se retrouver encore une fois, moins d’un mois après la première rencontre de la Commission mixte paritaire de matérialisation de la frontière entre la Côte d’ivoire et le Burkina.

Pour lui, « ces rencontres témoignent de la nouvelle dynamique que les structures en charge des frontières des deux pays entendent imprimer à leur collaboration. La coopération transfrontalière vient pour dynamiser les relations entre les populations de l’espace frontalier en y créant ainsi un climat de paix, de sécurité qui sont les préalables au développement socio économique ». C’est pourquoi, il a vu en cet accord cadre « un formidable outil de sécurité, de maintien de la paix, et de développement de l’espace transfrontalier commun ».

Il a par la suite réitéré la volonté de la CNFCI à s’engager pleinement dans sa collaboration avec son homologue du Burkina Faso. En outre, il a saisi l’occasion pour encourager tous les acteurs en charge des frontières à saisir les opportunités qu’offre l’accord-cadre de coopération transfrontalière des deux pays pour initier des projets communs afin de renforcer la sécurité, la cohésion sociale et la paix et donner un fort élan au développement socio-économique dans l’espace frontalier et transfrontalier commun. Il a clos son propos en assurant de la pleine disponibilité de la CNFCI à les accompagner pour la réussite de ces initiatives.

Il convient de noter que les séances de vulgarisation de cet accord-cadre ont été possibles grâce à l’appui financier du projet d’appui au Programme Frontière de l’Union Africaine (GIZ/PFUA).

Info : Coordonnateur technique chargé de la Communication et de la Formation à la Cnfci

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