[Côte d’Ivoire/ Contentieux électoral] Les avocats français du PDCI-RDA dévoilent leurs ambitions et leur mission
Dans le cadre de la résolution de ses contentieux électoraux, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), a fait appel à deux avocats français, Maitre Emmanuel Marsigny et Maitre Romain Dupeyre, tous les deux issus du Bureau de Paris. Ainsi, les deux hommes de droit défendront les causes de l’ancien parti au pouvoir aux côtés de leurs confrères ivoiriens déjà commis à cette tâche.
Au cours d’une conférence de presse tenue le jeudi 1er novembre 2018, où les deux avocats ont été présentés officiellement à l’opinion publique, Emmanuel Marsigny, a donné les raisons de leur arrivée en Côte d’Ivoire et la mission qui leur a été confiée par le plus vieux parti politique du pays.
Les raisons du recours des avocats occidentaux par le PDCI
A en croire Emmanuel Marsigny, lui et son confrère ont répondu à la sollicitation du Pdci-Rda, afin de donner la victoire au parti, dans le cadre des contentieux électoraux qui sont engagés des suites d’un grand nombre de fraudes qui ont été constatées lors des élections municipales et régionales du 13 octobre 2018. «Avant les élections, des rumeurs avaient déjà indiqué qu’un certain nombre de fraudes étaient envisagées motivant de la part du Pdci le souhait de faire en sorte qu’un certain nombre d’observateurs internationaux et d’organisations non gouvernementales puissent constater la régularité du processus démocratique», a affirmé l’homme de droit. Aussi, lors de ces joutes, «dans la commune du Plateau par exemple, les observateurs internationaux ont pu constater des irrégularités qui ont fait que les résultats faux qui allaient être proclamés ne l’ont pas été et respecter le processus démocratique. Dans un certain nombre d’autres municipalités comme dans des régions, des fraudes avérées et extrêmement graves ayant, pour certaines, accompagné jusqu’à la mort d’homme».
«C’est la raison pour laquelle mon confrère et moi avons accepté de venir appuyer et aider nos confrères et plus largement le Pdci-Rda. Qui, dans ce combat pour faire respecter la loi électorale dans ce pays, dépasse les propres intérêts de ce parti et qui cherche à faire en sorte que le processus démocratique en Côte d’Ivoire puisse être respecté», a indiqué maître Emmanuel Marsigny.
La mission des deux avocats français dans la résolution juridiques de ces contentieux électoraux
D’après maître Emmanuel Marsigny, la mission que le PDCI leur a confié c’est, «d’apporter notre concours pour faire en sorte que nous puissions plaider, que la justice puisse effectivement passer, constater les irrégularités et que la République de Côte d’Ivoire puisse, sans aucune difficulté, préparer les échéances démocratiques dans le plein respect de la loi et des électeurs. C’est la mission qui nous a été confiée par le Pdci», a-t-il expliqué. L’avocat français a également précisé que la condition d’élection libre est une condition essentielle dans un pays démocratique. «Et au regard des échéances extrêmement importantes de 2020 et notamment l’élection présidentielle, ce qui s’est passé mérite qu’un regard international soit porté et surtout que la justice de ce pays fonctionne et constate des irrégularités relevées. C’est la raison pour laquelle nous avons rejoint cette équipe à qui nous allons», a souligné par ailleurs maître Emmanuel Marsigny. Et de poursuivre : «Nous allons donc apporter notre compétence juridique pour pouvoir faire en sorte que ce combat judiciaire soit un combat loyal et qu’il permette aux candidats malheureux du Pdci-Rda de recouvrer la victoire qui leur a été donnée par les urnes».
Les deux avocats confiants d’apporter la victoire au PDCI, au vue du contenu des dossiers en leur possession
Selon Romain Dupeyre, avocat au barreau de Paris et au barreau de New-York, les dossiers présentés par le Pdci-Rda sont solides. «Donc, nous sommes très confiants de la capacité du Pdci-Rda d’aller défendre ses intérêts dans le cadre de ce combat électoral mais au-delà de pouvoir défendre l’intégrité du processus électoral en Côte d’Ivoire en vue, effectivement, de pouvoir préparer souverainement les échéances à venir. Nous serons aux côtés de ce parti pour les mois à venir et c’est une grande fierté pour nous d’être là», a-t-il expliqué.
Aussi, lors des séries de questions pendants la conférence de presse, les experts juridiques français ont souligné qu’il y a des fraudes avérées, et qu’il y a la loi qui prévoit les voies de recours. «Le Pdci-Rda se place dans un processus de légalité et il ira jusqu’au bout. Maintenant les décisions seront rendues et nous verrons leurs motivations et à partir de là, nous pourrons éventuellement en tirer les conséquences en fonction».
Ce que les deux experts comptent apporter au PDCI dans la procédure judiciaire
En ce qui concerne leur apport à cette démarche juridique du PDCI, vu qu’il y a déjà des avocats ivoiriens qui suivent les dossiers, Maitre Emmanuel Marsigny et Maitre Romain Dupeyre ont indiqué à la presse que, «c’est le regard extérieur sur la justice ivoirienne pour nous assurer qu’elle exerce légitimement et nous allons pouvoir aussi confronter notre expertise juridique à nos confrères ivoiriens dans le cadre des différents dossiers, peut-être plaider pour certains dossiers si c’est le souhait des instances du Pdci-Rda». «Si le Pdci-Rda a estimé utile d’avoir recours à des avocats extérieurs à la Côte d’Ivoire, notamment à des avocats français, c’est parce que le contentieux électoral et la judiciarisation de ce contentieux concernent un débat démocratique qui sera tranché par des juges dans des conditions où certains éléments peuvent laisser croire que des institutions de l’Etat ont pu prêter la main à des actes de fraudes. Cela laisse donc à penser qu’il faut impérativement et obligatoirement qu’un regard extérieur puisse être apporté et ajouté à ce contentieux pour faire en sorte que la communauté internationale puisse être effectivement là, présente et que le système judiciaire fonctionne de manière impartiale, objective selon le droit et rien que le droit. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici pour accompagner nos confrères, pour les aider et faire en sorte que ce contentieux qui est certes un contentieux ivoirien, mais qui touche à un processus démocratique c’est-à-dire au fondement d’un Etat démocratique puisse être réalisé sous le regard international car la communauté internationale s’intéresse beaucoup au processus démocratique et également la France comme vous l’imaginez», ont indiqué les deux conférenciers.
Georges Kouamé
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