Constitution ivoirienne : De l’interprétation juridique a l’interprétation politique
lepointsur.com (Abidjan, le 11-3-2015) C’est un débat très intéressant. D’ailleurs le journal en ligne www.lepointsur.com, ou notre page facebook: Point Sur, organise très bientôt, un débat sur le fameux article 35 et l’éligibilité des différents candidats à la présidence de la République. Vous pourriez déjà vous inscrire en nous écrivant à notre email: info@lepointsur.com où vous indiquerez vos noms, adresses, téléphones et adresse électronique.
Cette tribune, je le souhaite contribuera à lever toute équivoque sur la préoccupation du Docteur Doumbia Major qui dit qu’Alassane Ouattara, actuel président de la République de la Côte d’Ivoire, s’est déjà prévalu d’une autre nationalité. Ce qui est interdit par la Constitution. Toutefois, le hic à ce jour est que ceux qui ont fait de cette question leur préoccupation n’ont pu apporter la preuve tangible en Droit qui sous-tend leur affirmation.
Ils ont tous buté sur la nécessité de trouver une preuve pour confondre Alassane Ouattara depuis 1993 que cette idée de s’être prévalu d’une autre nationalité perdure. Malheureusement pour ceux-ci, en Droit l’écriture est reine. Cependant, une coupure de presse ne peut pas forcément être prise pour une preuve, parce que le journal peut avoir une lecture, une interprétation et une position pro ou anti Alassane Ouattara.
Le fait ici est que le moindre certificat de nationalité ou encore la moindre carte d’identité originale de sources crédibles attestant qu’Alassane Ouattara s’est prévalu d’une autre nationalité n’a pu être produite. En plus, à notre humble avis, c’est une vision trop rétrograde de la politique au XXIème siècle que de revenir sur ce débat vieux de 22 ans.
Jusqu’à preuve du contraire, à moins de produire des preuves incontestables, Alassane Ouattara est né à Dimbokro, en Côte d’Ivoire, de père et de mère, eux aussi, nés de père et de mère ivoiriens, du moins nés sur le territoire de l’actuelle Côte d’Ivoire. A ce niveau, il est bon de rappeler que la République de Côte d’Ivoire n’existe que depuis le 07 Août 1960. Et nous pensons, à titre personnel, que l’usage politique du Droit et de la Constitution fait par les pouvoirs Aimé Henri Konan Bédié, Général Guéi Robert et Laurent Gbagbo pour éliminer Alassane Ouattara des différentes courses à l’élection présidentielle, a été et est très malsain.
Au moins, Alassane Ouattara a produit les papiers ivoiriens de lui même, de ses père et mère, de ses grands-parents. A ce jour, au plan strict du Droit, aucun de ceux qui ont fait de ce problème leur chou n’a produit des documents contraires à cela. Donc, le doute profitant à l’accusé, Alassane Ouattara, selon notre raisonnement, a le plein titre pour être candidat à l’élection présidentielle de 2015.
Si la Constitution ivoirienne avait été appliquée, sans volonté politique de l’éliminer Alassane Ouattara aurait été le premier à être reconnu et retenu comme candidat aux élections présidentielle de 1995, de 2000 et de 2010. Mais, quand la politique entre par la porte, le Droit s’enfuit par la fenêtre. En tout état de cause, pour un pays au XXIème siècle où le monde s’est transformé en un village planétaire, le juridisme d’isolation et de l’extrémisme politique n’a plus son sens.
On peut s’appeler Diarrassouba, Ouattara, Kouassi, Gbessi, Blé, Mabéa, Youan, Sylla, être noir, d’origine africaine, d’origine ivoirienne et être citoyen de la France, de l’Italie, des USA, de l’Allemagne, du Canada, de la Suisse. Mieux, l’on peut naître et grandir dans les mêmes conditions que le Président Alassane Ouattara et prétendre aux plus hauts tant politiques qu’administratifs de ces grandes nations d’ouverture, de tolérance, de démocratie, de Droit et de Liberté. La Paix et le progrès dans le monde sont à ce prix.
La modification constitutionnelle s’impose, dans la mesure où très confligène, cette Constitution classe les Ivoiriens en deux catégories. Les vrais d’une part et les faux de l’autre. La Côte d’Ivoire doit être une nation fraternelle, accueillante, de progrès, de prospérité et de travailleurs. Dans un tel pays, il faut que les citoyens sans exclusion et sans discrimination, soient égaux en droits et en devoirs.
Si la Constitution ivoirienne s’appliquait aux USA, le Président Barack Obama ne serait jamais devenu président de la République. Il faut que nous arrêtions avec la paresse morale et intellectuelle qui divise le pays en vrais et faux citoyens de la Côte d’Ivoire. Dans ce pays, quelles que soient nos couleurs et religions, dès lors que nous détenons tous le certificat de nationalité et la carte nationale d’identité, nous devons tous égaux en droits et en devoirs. Telle est notre vision et notre rêve de la Côte d’Ivoire avec Alassane Ouattara et après Alassane Ouattara pour les générations futures.
Je vous remercie
Par DIARRASSOUBA Abdoul Khader Stéphane
Email: masseniseko@yahoo.fr
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