Conférence de presse de l’Unjci/ Le Conseil Exécutif et le Conseil d’Administration à couteaux tirés
L’affaire Assalé Tiémoko de l’Eléphant déchaîné contre Traoré Moussa et Alafé Wakili continue de faire des vagues. Et suscite beaucoup d’interrogations quant à la survie de l’Unjci.
La conférence de presse animée par le Conseil Exécutif le lundi 17 février 2014, à la Maison de la Presse est consécutive à la décision du Conseil d’administration de tenir un congrès extraordinaire et de geler les comptes de l’Unjci. Cette rencontre avait donc pour but de faire la lumière sur cette affaire et d’informer les journalistes de la nouvelle gestion de l’Unjci conformément aux textes. La présidente intérimaire, Habiba Dembélé a édifié l’assistance sur les statuts et le règlement intérieur. « Le Conseil exécutif n’a fait qu’appliquer les textes qui, selon l’article 31 du règlement intérieur stipule que tout journaliste ayant écopé d’une sanction par le retrait ou …. Subit la même sanction au niveau de la carte de membre de l’Union des journalistes de Côte d’Ivoire. » A-t-elle indiqué. Poursuivant, elle a soutenu que Moussa Traoré n’a jusque –là pas procédé à la passation des charges. Avant de rappeler que le Conseil d’Administration « n’a pas retiré la carte de membre de Moussa Traoré. » Convaincue de ce que la décision du Conseil exécutif est en phase avec les textes élaborés de concert, elle a annoncé le lancement des activités de l’Unjci et le renouvellement des cartes de membres. « Nous sommes au travail ». A-t-elle tranché. Lui emboîtant le pas, le Vice-président, Boga Sivori s’est voulu clair, « pouvait-on recourir à un avertissement alors que le Cnp a refusé tout recours ? Nous avons suffisamment soutenu notre ami. Mais la faute est très grave. La seule solution pour MT est qu’il se présente devant la Cour Suprême. Il faut que nous sortons de l’émotion pour appliquer les textes. » Avant de menacer, « si tu ne respectes pas les textes de l’Unjci, tu nous trouveras sur ton chemin. L’Unjci ne peut s’identifier à un seul individu. Nous sauverons notre union si nous respectons les textes. » De l’autre côté, le Conseil d’Administration donne également sa position sur cette même affaire, aujourd’hui mardi 18 février 2014 à la Maison de la Presse. Comme on le voit, cette affaire est en train de prendre d’autres tournures. Et risque de créer un climat malsain entre les journalistes.
Opportune Bath
Déclaration de Grand-Bassam sur l’affaire ‘’Assalé Tiémoko – TRAORE Moussa
Le Conseil Exécutif de l’UNJCI, réuni en séminaire à Grand-Bassam du 14 au 16 février, a statué sur une note du Conseil d’administration portant décidant de la convocation d’un congrès extraordinaire et gel de tous les comptes bancaires de l’UNJCI » suite à l’affaire »Assalé Tiémoko contre TRAORE Moussa et Alafé WAKILI », qui a entrainé la suspension du président de l’UNJCI impliqué à titre privé.
« Cette décision » a été abondamment relayée par voie de presse, et a fait l’objet d’un billet dans les colonnes du quotidien »Fraternité Matin » N° 14 761 du vendredi 14 février 2014, avec l’annonce d’une conférence de presse demain mardi 18 février 2014 pour en donner de plus amples informations. Depuis, les membres du Conseil exécutif sont assaillis de coups de fils et les réseaux sociaux envahis d’écris divers faisant état de la suspension du Conseil exécutif de l’UNJCI.
L’occasion de cette rencontre est belle pour faire la lumière sur toute cette affaire et de vous porter la gestion qui en a été faite au regard des textes de notre Union. D’abord, nous allons procéder par des observations sur la note reçue du Conseil d’administration le jeudi 13 février 2014, puis nous ferons une analyse de la situation et nous terminerons par notre position.
1- Observations
Dans la forme:
– Le Conseil Exécutif (CE) de l’UNJCI note que votre décision, du reste non référencée, du 13 février 2014 ne fait mention d’aucun destinataire.
Elle a des ampliataires parmi lesquels il ne figure pas.
Vous faites référence à l’article 27 du Règlement intérieur intégralement cité sans toutefois vous conformer à son alinéa 2 stipule qui stipule ceci: « Toute sanction doit être notifiée à l’intéressé par écrit ».
– En plus, le papier en-tête utilisé comporte au bas de page des mentions dont les numéros de téléphone de la présidente par intérim et du président suspendu.
Dans le fond :
– Le Conseil Exécutif note que le Conseil d’administration a ignoré ses courriers du courrier du 11 février 2014. Le premier relatif à la gestion de l’affaire »Traoré Moussa vs Assalé Tiémoko », le deuxième portant blâme de M. TRAORE Moussa, et le troisième sollicitant une rencontre avec le Conseil d’administration. Ce courrier a transmis ces courriers au Conseil d’Administration avec ampliation au Ministère de la Communication, au CNP, à la HACA, au GEPCI et à l’OLPED.
– Le Conseil d’administration motive sa décision par l’article 31 du Règlement intérieur, qui stipule que »Tout journaliste ayant écopé d’une sanction par le retrait ou la suspension de la carte d’identité de journaliste professionnelle (CIJP), subit la même sanction au niveau de la carte de membre de l’UNJCI ».
– Le Conseil d’administration considère que la décision de M. TRAORE Moussa de se mettre en congé de la présidence de l’UNJCI est strictement personnelle, parce que ne reposant sur aucun texte régissant l’Union.
– Le Conseil exécutif note que le Conseil d’administration n’a pas retiré sa carte de membre de l’UNJCI à M. TRAORE Moussa à l’issue de la sanction du CNP portant suspension de sa carte d’identité de journaliste professionnel.
3/ Analyse
Le Conseil exécutif voudrait rappeler au Conseil d’Administration (CA), ses missions, conformément aux dispositions statutaires.
ARTICLE 21 : Le Conseil d’Administration
- enregistre les candidatures au Conseil exécutif trente (30) jours avant le congrès
- Se prononce sur leur recevabilité en 72 heures, publie les listes des candidats
quinze (15) jours avant le Congrès.
- veille à l’application des décisions du Congrès
- apprécie le programme d’activités et le budget d’exercice du conseil exécutif, contrôle la gestion du Conseil exécutif
- informe l’Assemblée générale et le Congrès.
Cette disposition des Statuts est précisée par les articles 7, 8 et 11 du règlement intérieur qui stipulent comme suit:
Article 7: Le Conseil d’administration contrôle la gestion du Conseil exécutif et les fonds de l’Union. A cet effet, à la demande écrite du Conseil d’administration (C.A), le trésorier est tenu de mettre à sa disposition tous les documents relatifs à la gestion de l’UNJCI.
Article 8: Le Conseil d’administration veille à la mise en œuvre des orientations décidées par le Congrès. Il apprécie le programme d’activités et le budget d’exercice du Conseil exécutif. Il se réunit sur convocation de son président ou sur l’initiative de trois (3) de ses membres. Il se réunit tous les 3 mois. Il délibère et prend ses décisions à la majorité simple de ses membres présents.
Article 11: Le Conseil d’administration contrôle la gestion du Conseil exécutif et les fonds de l’union. Le rapport du Conseil d’administration est présenté au Congrès et aux Assemblées générales ordinaires.
Au regard de ces dispositions, le Conseil exécutif ne perçoit nulle part les prérogatives permettant au Conseil d’Administration de le suspendre.
En outre, la décision du Conseil d’administration portant convocation d’un Congrès extraordinaire ne peut être possible qu’à une seule condition : la démission en bloc du Conseil exécutif comme le stipule l’article 4 du Règlement intérieur.
Article 4: La session extraordinaire du congrès se tient en cas de crise grave : démission en bloc du Conseil exécutif et/ou du Conseil d’administration.
- En cas de démission en bloc du Conseil exécutif (C.E), la session extraordinaire du Congrès est convoquée par le Conseil d’administration (CA).
- En cas de démission en bloc du C.A, la session extraordinaire du congrès est convoquée par le C.E.
- Dans ces deux (2) cas de figure, la session extraordinaire du Congrès se tient dans un délai de trois (3) mois à compter de la date de démission.
- Le Congrès extraordinaire statue sur un ordre du jour unique lié à la situation de crise.
En cas de démission en bloc des deux instances, 2/3 des membres de l’UNJCI s’auto-saisissent et convoquent une A.G extraordinaire.
Le Conseil d’administration se prévaut d’une »recommandation à l’unanimité des membres du Conseil consultatif » pour la convocation d’un Congrès extraordinaire.
Le Conseil exécutif voudrait rappeler, à toutes fins utiles, les missions du Conseil consultatif conformément à l’article 18 de l’UNJCI.
ARTICLE 18 : Le Conseil Consultatif est composé de tous les anciens présidents du Conseil Exécutif et du Conseil d’Administration de l’UNJCI qui deviennent des Présidents honoraires. Le Conseil Consultatif est un organe d’honneur et de consultation ; il donne son avis sur tous les sujets pour lesquels il est saisi par le Conseil Exécutif ou par le Conseil d’Administration ; il joue un rôle de médiation en cas de besoin.
Le Conseil consultatif est présidé par le doyen d’âge des Présidents honoraires.
4/ Position
Le Conseil Exécutif de l’UNJCI ne se sent pas concerné par votre décision du 13 février.
Le Conseil d’administration a outrepassée ses prorogatives.
a/ De la convocation d’un congrès extraordinaire
Eu égard aux dispositions statutaires susmentionnées, le Conseil d’administration ne dispose, à ce jour, d’aucun élément dans la gestion de l’affaire ‘’Assalé Tiémoko vs TRAORE Moussa – Alafé WAKILI’’ pour convoquer un Congrès extraordinaire.
Le Conseil exécutif précise que le Conseil consultatif émet des avis.
La décision du Conseil d’administration portant convocation d’un congrès extraordinaire est donc nulle et de nul effet.
b/ Du gel des comptes bancaires de l’UNJCI
Au regard des dispositions statutaires de l’UNJCI, le Conseil d’administration n’a pas le pouvoir de geler les comptes de l’Union.
Par ailleurs, le Conseil exécutif de l’UNJCI, s’appuyant sur les textes en vigueur, invite le Conseil d’administration et à procéder sans délai, au retrait de sa carte de membre de l’Union à M. Traoré Moussa et à procéder la passation des charges entre le président suspendu et la présidente intérimaire.
Le Conseil exécutif dénonce avec fermeté les tergiversations coupables du Conseil d’administration.
En tout état de cause, le Conseil exécutif souligne qu’il est bien en place et travaille. Le Conseil exécutif poursuit sereinement ses activités, conformément au mandat qui lui a été donné par le congrès extraordinaire des 26 et 27 mai 2012.
Fait à Grand-Bassam le 16 février 2014