Condoléances du couple présidentiel au décès de Marie-Ange Ouloto, abandon de 41 familles sous la pluie/ « Le vivre ensemble » choisit son camp

La bâche de fortune qui sert d’abris à plus de 80 personnes (Ph: S.M)

Nous sommes le 11 avril 2014. Trois ans, après la crise postélectorale qu’a connue la Côte d’Ivoire. Toutes les institutions ivoiriennes fonctionnent, même très bien. C’est dans un tel décor que 41 familles des 41  maisons de l’ex-cité Ran PK6 se sont réveillés avec le bruit de bulldozer et Caterpillar commis pour détruire leur cité. Ce, entre 5h et 6h du matin GMT sous l’impulsion d’un opérateur économique dit-on milliardaire, Fouad Omaïs. Aucune compassion de l’Etat de Côte d’Ivoire encore moins de la Première Dame que les démunis appellent affectueusement « la mère au cœur d’or« . Pourquoi ? Les raisons sont ailleurs.

Depuis cette malheureuse parenthèse, certaines victimes vivent sous une bâches quand d’autres ont pu avoir refuge chez des parents et amis.
Comme le malheur ne vient pas seul, ceux qui avaient été accueillis au Groupe Scolaire Akossi Bendjo à Marcory Zone 4C ont été jetés à la rue dans la nuit du 4 au 5 juin 2014. Avec à leur tête, le chef et porte-parole des victimes, le non voyant, Koffi Allah. Ce sont environ 80 personnes qui, comme des poulets mouillés avons rencontré sous la grande pluie qui s’est abattue sur la ville d’Abidjan, jeudi 5 juin 2014, aux environs de 15 heures. Outre, la situation intenable, depuis la date du 11 avril 2014, l’année scolaire 14 plus petits de la maternelle, 90 élèves du scolaire et 11 étudiants des universités et grandes écoles a pris fin. Fait-on attention à l’avenir de cette jeunesse dite l’avenir de demain, ainsi la vie de leurs parents ? Comment se lavent-t-ils ? Se nourrissent-ils ? Se soignent-Ils ? Peu importe.

Ces familles sont livrées à elles-mêmes sous la seule bâche qui leur sert désormais d’abri. Les multiples démarches auprès du ministre  de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Anne-Désiré Ouloto ont accouché d’une souris.

Anne-Désirée Ouloto, soutenu et pourtant…

Les habitants suivent les émissions à la télé, attendant que leur cas soit pris en compte (Ph: S.M)

Vu le malheur qui a frappé Anne-Désirée Ouloto,  le couple présidentiel n’a pas voulu rester insensible face à la douleur qui frappe la famille Ouloto. Ainsi, suite au décès de Marie-Ange Ouloto, petite sœur de Mme Anne Désirée Ouloto, Ministre de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, la Première Dame, Dominique Ouattara a présenté les condoléances du couple Présidentiel à la famille Ouloto. Pour se faire, accompagnée de Maurice Kouakou Bandama, Ministre de la Culture et de la Francophonie, de Mme Virginie Aya Touré, Présidente du Rassemblement des Femmes Républicaines (RFR), de Mme Amy Toungara, Député de Treichville et de ses collaborateurs, Mme Dominique Ouattara s’est rendue, le mercredi 4 Juin 2014, au domicile de Mme Anne Ouloto. Ainsi, devant le chef de la famille Ouloto, le Colonel Ouloto Victor ; de Mme Anne Désirée Ouloto et ses frères et sœurs, la Première Dame a traduit toute la douleur qui frappe le couple Présidentiel suite à la disparition de Marie-AngeOuloto. Douleur que Mme Dominique Ouattara a traduite éloquemment, en ces termes, dans le livre des condoléances: «Le Président de la République et moi-même avons appris avec beaucoup de tristesse le décès de notre chère Marie-Ange. Nos condoléances à toute la famille Ouloto et particulièrement à son papa, le Colonel Ouloto. Que son âme repose en paix. Que la terre lui soit légère ». Ainsi, au nom du Président Alassane Ouattara, Mme Dominique Ouattara a offert la somme de cinq millions Francs CFA (5.000.000 F CFA) à la famille Ouloto.

La Première Dame, Dominique Ouattara a présenté les condoléances du couple présidentiel à la famille Ouloto (Ph: Dr)

Le vrai « vivre ensemble« 

Le slogan « vivre ensemble » est fait pour des oiseaux du même plumage qui volent ensemble. Pourrait-on affirmer au regard de ce qui précède. Voici que pendant ce temps des grandes pluies, plus de 41 familles sont livrées à eux-mêmes en plein quartier huppé de Marcory Zone4C par la faute d’un opérateur économique, Fouad Omaïs dont les pratiques illégales sont « établies » aux dires de certaines sources proches du tribunal, de la police et de la gendarmerie.

Le procès est ouvert depuis le 2 juin 2014, par les plaidoyers des avocats des victimes et du mis en cause. Il a été reporté au 12 juin 2014, à la chambre du président du tribunal a parce que selon des sources judiciaires, Fouad Omaïs aurait engagé 300 millions FCFA pour « mouiller » la barbe de tout un réseau.

C’est aussi ça le vrai visage du » vire ensemble« .

Serges Mignon

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