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Compte à rebours… Par EKB


Abidjan, 26, 01, 16(lepointsur.com)Sauf changement de dernière minute, le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé s’ouvre ce jeudi à la Haye. Considéré comme l’un des plus grands procès de l’histoire- l’accusation assure disposer de 138 témoins- une grande première pour un chef d’Etat Africain devant la CPI, le rendez-vous du 28 janvier 2016 n’a pas fini de livrer ses secrets.

Accusé d’avoir fomenté et mis en œuvre un plan pour se maintenir au pouvoir après le scrutin de novembre 2010 qui a consacré la victoire de Alassane Ouattara, selon la communauté internationale, Laurent Gbagbo, 70 ans se présentera devant les juges pour répondre de ses actes.

Charles-ble-goude-a-gauche-avec-le-presidentL’ex-chef de l’Etat ivoirien ne sera seul dans le box des accusés. Charles Blé Goudé 44 ans, leader de la galaxie patriotique (groupe de jeunes proches du président déchu) sera à ses côtés pour répondre lui aussi des chefs d’accusation similaires portés contre lui au moment de la crise poste électorale qui a fait plus de 3000 morts en Côte d’Ivoire,  selon la communauté internationale.

Ce procès qui s’ouvre 5 ans après ledit scrutin est très attendu par les observateurs. Tant, il suscite des passions, aussi bien dans le camp proche de Laurent Gbagbo que des victimes. En attendant jeudi, plusieurs questions reviennent de façon récurrente sur les lèvres. Les deux prévenus vont-ils plaider coupables ou non ? Lors de sa première comparution fin 2011, M.

Gbagbo avait promis de faire éclater la « vérité » lors du procès. L’accusation, représentée par Fatou Bensouda soutient détenir  5.300 éléments de preuve, pour autant, se concentre-t-elle sur quatre  évènements réprésentatifs pour  M. Gbagbo et cinq pour M. Blé Goudé.  Au demeurant,  l’accusation  soutient également  que ces attaques au caractère « généralisé » et « systématique » étaient dirigées contre « des communautés ethniques ou religieuses spécifiques ».

 Le procès devrait durer trois à quatre ans. Reporté à plusieurs reprises, ce procès est attendu par les partisans de Ouattara comme par les fidèles de Gbagbo, d’autant qu’elle repose la question cruciale des rapports entre justice et réconciliation. Au moment,  où s’ouvre ce procès, plusieurs questions restent pendantes. Son issue va-t-il compromettre ou booster le processus de réconciliation nationale ? Après le camp Gbagbo, ceux de Ouattara seront-ils poursuivis à leur tour par la Cour pénale internationale (CPI) ? Ce sont là, entre autres questions que  se posent certains observateurs qui redoutent le pire, si l’on n’y prend garde au sortir de ce procès historique. On peut le dire. Le compte à rebours a commencé.

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