Comment le pouvoir a biaisé l’opération de révision de la liste électorale #Cei
Abidjan, le 29-6-15 (lepointsur.com)-A trois jours de la clôture officielle de l’opération de révision de la liste électorale couplée avec l’enrôlement des nouveaux majeurs sur la liste électorale, le Secrétaire général par intérim du Rdr (Rassemblement des républicains) a fait une sortie dans les médias samedi 27 juin 2015. Une sortie qui met à nu l’échec de l’opération lancée il y a maintenant un mois.
Ce que les populations ignorent #CIV
Dans la publication N°877 du secrétariat général, en date du samedi 27 juin 2015, Amadou Soumahoro a déploré le peu d’intérêt accordé par les populations à l’opération Révision de la liste électorale (RLE). Un jour plus tôt, c’est la Commission électorale indépendante (CEI), organe en charge des élections qui a avancé des chiffres inquiétants. Interprétant les résultats de la Cei, le Sg par intérim du Rdr a regretté que « sur une prévision de 3 millions de personnes attendues pour cette opération de révision, 426 065 personnes ont répondu à l’appel. Soit un taux de participation de 14,2%. 108 187 nouveaux majeurs et 317 878 déjà inscrits sur la liste ont souhaité apporter des modifications à leur document ».
Amadou Soumahoro doit-il s’étonner de tels chiffres, lorsqu’un jeune majeur doit débourser la somme de 5000 FCFA pour la confection de sa carte d’identité ou d’un certificat de nationalité ? Evidemment, le contraire aurait étonné. D’autant que cette somme représente une fortune pour certains jeunes sans emploi. Pour lui, en effet, il n’y a pas d’intérêt à aller s’inscrire sur une liste électorale. Ces résultats ne devaient guère surprendre l’autorité qu’il représente au sein du pouvoir actuel.
Bien entendu, ces résultats sont à la mesure de l’augmentation non justifiée du coût du certificat de nationalité dont la confection est curieusement passée de 1000 Fcfa à 5000 Fcfa. Toute une fortune pour celui qui peine à avoir un repas par jour. Ce que le Secrétaire général par intérim et par-dessus tout, Conseil politique du Président de la République ne sait peut-être pas, c’est qu’une approche des populations a permis d’avoir une idée claire de leur préoccupation qui se résume en un besoin de survie et de mieux-être social.
Une situation bien avantageuse pour le pouvoir
Si l’on part sur la base de la liste de la population électorale d’octobre 2010, qui est soumise à révision, l’on peut écrire sans risque de se tromper qu’elle est à l’avantage du pouvoir. Car elle est à la base de l’élection du Président Alassane Ouattara à la magistrature suprême. Partant de cette base, l’ajout de nouveaux majeurs dont la quasi-totalité ne connaît de leader politique autre que l’ancien Président Laurent Gbagbo risque de coûter cher au pouvoir.
Vu sous cet angle, il est évident que les autorités ont tout intérêt à ce que l’opération de révision de la liste électorale se solde par un échec. De sorte que la base des électeurs qui ont voté Alassane Ouattara demeure intacte, même si au passage certains sont décédés. N’est-ce pas ce qui justifie le peu de communication autour de cette opération capitale pour le succès de l’élection présidentielle d’octobre 2015 ?
Selon une information de dernière minute, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité aurait fait cas d’une probable prorogation de la date butoir de l’enrôlement par la Commission électorale indépendante. Les jours à venir permettront de situer sur la véracité de tels propos.
Une collaboration extérieure de Amos Beonaho
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