Commémoration de la Fête de l’Igname à Aboisso/ Nanan Ekra Kablan III reprend le trône des Agwa


Untitled1NSituée à 116 kilomètres d’Abidjan, Aboisso est une ville dans le Sud-est de la Côte d’Ivoire, sur l’axe Abidjan-Noé, au cours inférieur du fleuve Comoé. Du 27 au 30 novembre 2014, les peuples Agwa et les Agni de la région du Sanwi sont sortis massivement pour exprimer leur reconnaissance aux divinités qui, toute une année durant, les ont protégés contre les malheurs. Ce jour, fête de l’Igname marque le premier jour du nouvel an, selon la tradition Agwa.

Triomphalement, le Chef Ekra Kablan III a été porté par les siens pour marquer le grand retour des Agwa aux affaires dans la région du Sanwi. Pendant longtemps relégué au second plan par les Agni venus du Ghana voisin, le peuple Agwa s’est trouvé un successeur pour mener à bien leurs destinées. La fête de l’Igname selon ce groupe, se déroule chaque année dans les cinq villages Agwa qui sont: Aboisso, Didi, Kôtôka, Gnamienkro et Ebakro. Elle débute le vendredi à l’aube par le M’gbala ou purification, rituel pendant lequel le chef est rasé, lavé au caolin, habillé en blanc et placé à jeun pendant les 24 heures que dureront cette période. Ensuite, vient l’Attoungban ou sacrifice de quadrupèdes et de gallinacés aux divinités lacustres. Selon Ipam collection de Jean Deygout paru en 1967 à la page 41 : «les Agwa sont les premiers occupants de la région d’Aboisso depuis les années 1117, ils représentent le tiers de la population locale. Après eux sont arrivés les Abouré et les Agni-Brafé qui sont de loin les plus nombreux ». Toujours selon la même source, les Agni-Brafé sont venus du Ghana précisément d’Agnuan-Gnuan non loin de la ville de Koumassi actuelle. Agwa signifie en portugais ‘’l’eau’’, voilà pourquoi on les appelle les lagunaires. Toujours selon les écrits, après la guerre entre les Agwa et les Portugais, puis les Anglais au premier millénaire, les Portugais et les Anglais ont demandé aux Agwa faits prisonniers, la signification du mot Agwa qui est la déformation de ‘’Bêgouabêlê. Ce qui signifie qu’ils les ont trouvés en place. Le même Nomagwa est aussi celui d’un fleuve qui se jetait dans la rivière Dibi. D’après le chef des opérations militaires Portugais qui disaient qu’après la mort des milliers d’Agwa, les autres étaient restés dans l’eau pendant des heures et des heures. Ce qui effraya les Portugais qui quittèrent le campement de Kokora I et celui d’Ekpoboua Kokora II. C’est dans cette rivière que les Agwa font leurs libations et incantations. Le génie de l’eau ordonna ainsi au peuple termite de porter son nom qui est ‘’Agwa’’. La légende raconte également que les Agwa seraient sortis de terre comme des termites. Au soir de la journée du dimanche 30 les festivités ont pris fin par une procession majestueuse du chef avec à ses côté son épouse, les notables et les différents chefs des familles venus des villages Agwa soutenir leur chef à travers les rues de la ville au rythme de la fanfare.

Une collaboration extérieure de David Karidioula

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