Cohésion sociale : Alassane Ouattara à l’épreuve de la réconciliation nationale #AlassaneOuattara
CIV-lepointsur.com (Abidjan, 4-1-2015) Le Président de la République s’est plié aux exigences de sa fonction pour adresser son vœu de nouvel an à ses concitoyens, le 31 décembre 2015, veille de la nouvelle année 2016. Une aubaine pour Alassane Ouattara de passer en revue tous les défis auxquels lui et son gouvernement ont fait face au cours de l’année écoulée. Mais bien, sur ceux à venir. Au nombre de ceux-ci, la question cruciale de la réconciliation nationale qui, depuis l’élection présidentielle d’octobre 2010, peine à retrouver ses rails.
Les Ivoiriens ne sont pas encore sortis des sentiers battus de la méfiance depuis la fin de la crise postélectorale d’octobre 2010. C’est malheureusement, l’amer constat qui ressort du message du Président de la République le 31 décembre 2015. Si pour Alassane Ouattara « la réconciliation est une question de volonté et de cœur. Mieux, un combat de chaque instant », il n’en demeure pas moins que la plus grande responsabilité lui incombe, d’autant que c’est à lui de créer les conditions pour gagner ce combat ensemble.
A ce niveau, le chef de l’Etat reconnait que malgré tous les efforts déployés, beaucoup de chantiers restent à exécuter. Bien entendu, il n’a pas tort. Quand bien même, par ses soins, de nombreux prisonniers pro-Gbagbo, plus de 3000, ont recouvré la liberté, mais plusieurs milliers restent désespérément coupés de leur pays. C’est le cas de nombreux réfugiés ivoiriens encore au Libéria et qui ont peur de rentrer au pays, de peur de faire face à de nouveaux occupants de leur terre.
En plus, plusieurs opposants continuent de croupir dans les geôles du Nord du pays, tandis qu’en liberté, certains d’entre eux ont leur compte toujours gelé depuis la fin de la crise postélectorale. Si l’on s’en tient au discours du Président Ouattara, il est clair que la justice ivoirienne continue de pécher par sa lenteur. Notamment sur les questions relatives aux dossiers des pro-Gbagbo encore en prison.
Toutefois, pour ce qui concerne l’indemnisation des victimes, le Président de la République avoue avoir donné des instructions afin que la liste consolidée des victimes des crises survenues en Côte d’Ivoire, soit finalisée pour la fin du premier trimestre 2016 par la CONARIV. « Les paiements pour les réparations, qui ont déjà commencés avec le Programme National de Cohésion Sociale (PNCS), devront dès lors s’intensifier avec les montants additionnels prévus au budget 2016 », ajoute-t-il.
Comme l’on peut le constater, la Côte d’Ivoire n’est pas encore sorti des sentiers battus de la méfiance, il revient donc au chef de l’Etat, d’user de tout son poids pour installer la confiance entre ses concitoyens dont certains continuent toujours de se regarder en chiens de faïence.
Idrissa Konaté