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[Cohabitation pacifique et sécurité aux frontières] La CNFCI implique les acteurs des régions frontalières


Abidjan, le 15-09-2020 (lepointsur.com) Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « sensibilisation à la cohabitation pacifique  et à la lutte contre la covid 19 dans les régions frontalières » financé par la coopération allemande  à travers la GiZ, le secrétariat exécutif  de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’ivoire (CNFCI) a formé et impliqué  146 acteurs frontaliers composés des leaders communautaires , des forces de défense et de sécurité , des guides religieux ainsi que du corps préfectoral respectivement les 11, 12 et 14 septembre dans les sous préfectures de Sikolo ( kong), katogo(M’bengué)  et Mahandiana sokourani( Kaniasso), trois localités  issues des régions frontalières du tchologo , du poro et du folon .

Il convient de noter que ces séances de formation ont été l’occasion pour les participants d’échanger avec la CNFCI sur les différents problèmes qu’ils rencontrent au quotidien. Il ressort des échanges que cette région nord du pays est en proie à l’insécurité frontalière avec comme lot commun les attaques meurtrières  notamment celle qu’a connu le village de Kafolo, les conflits fonciers, les tentatives d’annexion d’une partie du  territoire ivoirien et la crainte des menaces terroristes.

En effet, selon monsieur Tehoule N’guessan Augustin  préfet du departement de M’bengue, l’on dénombre de récurrents conflits fonciers entre les villages ivoiriens et maliens dont le plus récent est le litige foncier qui oppose le village de N’gandaman dans la sous préfecture de Bougou en Cote d’ivoire   et celui de Dovong au Mali. En 2019, le bilan des affrontements entre ces deux villages frontaliers aurait fait plusieurs blessés » a t’il expliqué en préconisant la matérialisation des frontières pour résoudre durablement ces problèmes.

Les villages frontaliers de Ouelli et Ouanguemin dans la sous préfecture de Mahandiana sokourani ont également eu  maille à partir avec un village  du mali en raison d’un litige foncier vieux de plus de 20 ans.

A en croire Doumbia Temaha et Kone Diamah ;  chefs de ces villages, cette situation couve toujours.

Prenant la parole à ces différentes séances ,  monsieur Konaté Diakalidia secrétaire exécutif de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’ivoire (CNFCI) ,après avoir déploré cette situation d’insécurité à nos frontières  a ensuite  , au nom du premier ministre ,ministre de la défense, SEM Hamed Bakayoko, président de la CNFCI, tenu à rassurer les populations frontalières  sur la prise en compte de leur sécurité par le gouvernement à travers la création de la CNFCI avant de les impliquer dans la lutte pour  la sécurité et la cohabitation pacifique avec leurs voisins.

« La sécurité n’est pas seulement l’affaire des forces de défense et de sécurité seules, mais plutôt l’affaire de tous. C’est pourquoi, nous devons tous nous mobiliser et nous impliquer véritablement pour ramener pacifiquement la paix et la sécurité à nos frontières. Cela est possible à travers la prévention des conflits, le règlement pacifique des conflits, la vigilance et la franche collaboration des populations avec les autorités administratives et sécuritaires locales. La CNFCI est créée pour apporter le développement à nos frontières, mais sans la sécurité et la paix, on ne peut pas amorcer le développement dans les espaces frontaliers «  a t’il conclu en les exhortant à vivre en paix avec leurs voisins  tout en étant cependant vigilants.

Il a enfin remis aux participants des kits sanitaires contre la covid 19 composés de gel hydro alcooliques, de seaux d’hygiènes, de thermomètres et de papiers hygiéniques   .

KONATE Diakalidia Secrétaire Exécutif de la CNFCI

Cette prise de parole du secrétaire exécutif intervient après que monsieur Seka Michel le formateur les a instruits sur les rôles des acteurs dans la prévention et résolution des conflits, les  outils de la prévention des conflits  et les  méthodes de la résolution de ces conflits. A l’en croire,  « il faut prévenir les conflits à travers notamment les alertes précoces, le dialogue intercommunautaire entre les populations par l’activation des comités de paix et les alliances ethniques. En cas de survenance  de conflits, procéder aux règlements des conflits au double niveau frontalier et transfrontalier. Ces niveaux sont : le règlement au niveau du chef de famille, de quartier, de village. En cas d’échec, porter le différend à la connaissance du sous préfet de sa localité   et du préfet plus tard  si une solution n’est pas trouvée. » Il a enfin exhorté les  Chefs Traditionnels, Guides Religieux, Femmes et Jeunes à dire : NON à l’utilisation des méthodes  violentes pour la résolution des conflits; NON à la diffusion des rumeurs; et OUI au vivre ensemble et à la cohabitation pacifique.

Les participants des kits sanitaires contre la covid 19 composés de gel hydro alcooliques, de seaux d’hygiènes, de thermomètres et de papiers hygiéniques

Imprégnés de cette formation, les participants ont promis utiliser ces connaissances acquises pour servir d’acteurs de paix  et de sécurité dans leur village respectif. « Les passages non officiels font que chaque jour nous enregistrons des entrées dans nos villages malgré la fermeture des frontières. Nous avons aussi beaucoup de problèmes fonciers et d’annexion de territoire. Par le passé, nous utilisions la violence qui ne nous rendait pas service. Avec la formation que nous venons de recevoir, nous avons les outils et les méthodes pour régler pacifiquement  les conflits et litiges que nous allons avoir avec les villages des pays voisins qui sont aussi nos frères. Nous serons aussi vigilants et nous allons collaborer avec les autorités «  a promis monsieur Bamba Tiemoko, chef du village de kafolo  et président de l’association des chefs de village de la sous préfecture de sikolo.

Il convient de souligner que la formation a connu un franc succès  et un engouement certain. Sur 137 participants prévus par le projet, ce sont au total 219 leaders communautaires et forces de défense et de sécurité qui ont bénéficié de cette formation sur la cohabitation pacifique et la lutte contre la covid 19 dans les régions frontalières.

Cette étape est la dernière  après celle tenue dans les sous préfectures de Doropo et Téhini de la région du Bounkani respectivement les 08 et 09 septembre dernier.

Kpan Charles avec le sercom CNFCI

A propos de la CNFCI

Créée par décret n 2017-462 du 12 juillet 2017, la Commission Nationale des Frontières de la Côte d’ivoire (CNFCI) a pour mission  d’assister le gouvernement dans la conception, la définition et la mise en œuvre des politique et stratégie nationales de gestion des frontières. Présidée par monsieur le premier  ministre et regroupant 26 membres, elle est chargée notamment :

de faire des suggestions ou propositions au gouvernement en matière de délimitation, de matérialisation et de gestion des frontières , de veiller à la mise en œuvre effective des politique et stratégie nationales des frontières par le secrétariat  exécutif et également de veiller à la prévention  et au règlement des litiges frontaliers pouvant surgir entre la CI et les pays limitrophes .

Conformément aux termes dudit décret, et dans le cadre de l’opérationnalisation de la CNFCI, le Conseil des ministres a procédé le 29 janvier 2020 à la nomination de monsieur KONATE Diakalidia en qualité de Secrétaire Exécutif de cette commission.

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