Les déguerpis sont sortis nombreux pour soutenir leurs leaders.

CIV-lepointsur.com (22-6-2018) Un mois et 12 jours après leur déguerpissement, les anciens habitants de Cocody Danga Bel air ont exprimé, au cours d’une conférence de presse, le jeudi 21 juin 2018, leur cri du cœur au Président de la République, tout en mettant en avant le mensonge de la Sicogi qui a permis à la justice d’émettre un avis favorable en la faveur de la société d’Etat.

Prenant la parole en premier, Zakaria Kossébé, le Secrétaire général du syndic des habitants de cette cité rappelle que ces maisons devraient revenir aux habitants depuis 1953 au regard des accords qui les liait à la société française qui les avait bâties.

Dans la foulée, il explique qu’un décret présidentiel pris le 30 avril 1970 demandait à la Sicogi de procéder à la cession desdites maisons. « Le 19 juin 2012, la Sicogi nous a informés par un courrier doublé d’un exploit d’huissier, de son désir de rénover notre site de Cocody Danga Bel Air », soutient-il.  Curieusement, alors qu’il n’en est rien, le courrier la Sicogi dit avoir « relogé tous les locataires à Yopougon Niangon sur un site qu’elle n’a pas mise en valeur », explique Zakaria Kossébé. Effectivement nous avons eu une copie dudit courrier.

« En 1980 la Sicogi vous a informés de son désir de rénover ces quartiers par des constructions nouvelles. Aussi a-t-elle pris les dispositions pour reloger tous ces locataires à Yopougon. Mais n’ayant pas mis en valeur le terrain, beaucoup d’entre vous sont revenus s’installer dans les logements laissés vacants…J’ai le regret de vous demander de prendre toutes les dispositions utiles pour libérer le terrain que vous occupez et intégrer les logements mis à votre disposition en 1980 dans les quartiers Yopougon Niangon dans un délai de trois (03) mois à compter de la réception de la présente. » Ainsi est libellé ledit courrier portant l’estampille de Camara Loukimane et daté du 12 juin 2012.

Les déguerpis s’inscrivent en faux contre ce qu’ils qualifient de « gros mensonge de la Sicogi », d’autant plus que cette société n’a jamais construit et mis à la disposition des habitants de Cocody Danga Bel Air, un quelconque logement depuis 1980.

Pis, le 13 avril 2018, par un Exploit d’huissier la même Sicogi demandait aux habitants de quitter les lieux dans un délai de trois (03) mois. Malheureusement, avant le délai fixé par la Sicogi, le 08 mai 2018 très tôt le matin, les victimes expliquent que des loubards munis d’armes blanches les ont obligées à évacuer leurs habitations qui ont toutes été démolies.

« Des gens sont venus avec des machettes, des loubards avec une bonne colonne de policiers. Ils nous ont coupé le courant, l’eau. Et ce, pendant l’année scolaire (…) les enfants sont revenus de l’école trouver un paysage désolant », a déploré Mme Yédess, la présidente du Syndic qui déplore déjà deux morts et plusieurs familles disloquées.

Pour Daléba Nahounou, président de l’Association des indignés, il est nécessaire que les autorités concentrent leur regard sur la situation des déguerpis de Cocody Danga cité Bel Air avant que l’on assiste au pire. Il souhaite ardemment que la justice qui a été trompée par la Sicogi se ressaisisse et rétablisse les familles déguerpies dans leurs droits.

Ephraïm Aboubacar

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