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#CIV Infrastructures : Pont HKB ou le pont de la honte


Abidjan, le 3-6-15 (lepointsur.com) « A beau mentir, vient de loin » dit l’adage. Autrement dit,  on a beau vouloir cacher la vérité, il revient toujours au galop.  C’est ce que révèle sans commentaires, l’inondation du prestigieux pont qui porte le nom de l’illustre ex-Président de la Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié mardi 16 décembre 2014.

#CIV Infrastructures : Quand Bouygues construit le Pont HKB ou le pont de la honte

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Une vue de l’inondation du moi de février 2015, sur le pont (Ph:Dr)

En février 2015,  le prestigieux pont connaissait déjà  ses premiers déboires après une pluie. Repris par les réseaux sociaux, le constat  n’a point interpellé les promoteurs, encore moins le gouvernement ivoirien. Pourtant, tout le monde est unanime qu’il y a  un mauvais travail tant en amont qu’en aval quant à la réalisation de ce pont, eu égard à son inondation à chaque averse à Abidjan. L’averse qui s’est déversée sur le Dictrict d’Abidjan mardi 2 mai 2015, a encore causé des désagrement tant sur pont HKB que sous cette infrastructures. Le drainage a montré ses limites. L’eau a tout simplement stagnée pendant des heures durant rendant la circulation impraticable.

Après l’Université Félix Houphouët-Boigny, où le décor extérieur donne envie d’être étudiant et même d’y enseigner, l’intérieur n’est que pure mensonge quant aux matériels de pointe pouvant accompagner cette belle vue. Les différentes doléances des étudiants et les différentes revendications de ces derniers n’est autre que la preuve palpable de ce que les fonds sont dans des poches de certaines personnalités de la Côte d’Ivoire.

Des comportements malsains, déshonorables qui restent impunis et qui donnent raison à ceux  qui soutiennent que la Côte d’Ivoire est l’un des pays où il faut faire corps  avec la malhonnêteté, être de mauvais aloi pour être « dans la République ». Cette inconscience et insouciance de la galère et de la misère du peuple est la vision la mieux partagée en Côte d’Ivoire depuis des décennies .Puisque, bien que les vrais auteurs soient connus, sans même la moindre enquête,  ils sont protégés par leurs « parapluies ».

D’un coût total de 308 millions d’euros, 20% (58 millions d’euros) ont été abondés par la Banque africaine de développement (Bad, le projet, qui a été développé dans le cadre d’un Partenariat public privé (Ppp), incarne l’expertise avérée de la Banque en matière d’infrastructures. « Ce pont, comme beaucoup d’autres en Afrique où la Bad a été associée, révèle aussi cette Afrique émergente, malgré des soubresauts et défis ici et là.» Avait indiqué l’ex-président de cette institution bancaire, Donald Kaberuka mardi 16 décembre 2014, dans son allocution de l’inauguration du pont.

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Une vue de l’inondation du mardi 2 mai 2015, sous le pont (Ph:Dr)

Abidjan, peut-elle reconquérir son appellation de « la Perle des lagunes”  qui doit refléter cette « Afrique qui monte »,  et qui voit émerger de plus en plus de grandes villes, voire des mégalopoles ? La volonté du Président des Ivoiriens y est, mais ceux qui mangent à table avec lui n’ont pas cette même perception de l’avenir de la Côte d’Ivoire et particulièrement le District d’Abidjan. Ces derniers qui n’ont aucun projet encore moins,  l’esprit de créativité utilise son nom et son image  de façon excessive, démesurée et anarchique  pour se faire une renommée aux yeux de l’opinion.

Combien de temps encore ce genre de comportement de mauvaise foi va-t-il mettre, avant de prendre fin ? Aujourd’hui, la multinationale Bouygues  a réussi l’exploit  de réaliser une piscine en dessous et  en dessus du pont HKB, l’une des fiertés des Ivoiriens par sa maquette et son architecture. L’industriel français ne l’a pas fait seul. Il a réalisé cet exploit (sic), à savoir le visage hideux du pont que le monde entier découvre avec la complicité des mains obscures tapies dans l’ombre bien connues au sommet de l’Etat.  C’est en Septembre 2011, que les travaux du pont HKB ont été lancés par le Président Alassane Ouattara, avec versement complet de la subvention  de l’Etat de Côte d’Ivoire et inauguré mardi 16 décembre 2014. L’heure est grave et les dénonciations donnent raison à ceux qui s’y hasardent. Qu’a fait Bouygues et les promoteurs avec l’argent du contribuable ? Les Ivoiriens et le monde entier veulent connaître la vérité dans les moindres détails, avant que le pire ne se produise.

Au regard du constat actuel, le pont réalisé n’est plus « le symbole de la prospérité, et de l’unité retrouvée » de la Côte d’Ivoire comme l’a signifié le Pdg, du Groupe Bouygues, celui de donner du poids à la division, tant au plan économique que politique.

L’industriel français a même promis la réalisation de 6,7 km de voie routière, 400 mètres de digues, un péage de 21 voie, et du côté de Marcory un échangeur « digne des grandes villes américaines », avec ces 16 tabliers sur 3 niveaux, le tout avec un montage financier original, une concession pour 30 ans, et « le lancement » du train urbain d’Abidjan qui « desservira l’agglomération d’Abidjan sur une quarantaine de kilomètres. » Un projet dont il n’a pas donné les contours, à tout le moins  flou.

Sériba Koné

Email :info@lepointsur.com

Encadré

Etat de Côte d’Ivoire-Bouygues, à qui  la faute ?

Sept (7) mois, à peine, après son ouverture au grand public et à la circulation, le pont HKB montre déjà des failles après les premières pluies qui s’abattent sur la capitale économique de la Côte d’Ivoire (Abidjan). En effet, il a fallu deux ou trois averses, pour constater à certains endroits de cette œuvre architecturale, admirée de tous, pour se poser des questions,  d’une part sur le  sérieux et  la compétence de la multinationale française, Bouygues construction à travers sa filiale,  la société de construction du pont Riviera-Marcory (Socoprim), le  maître d’ouvrage du pont  et d’autre part, le maître d’œuvre, l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers, le ministère des infrastructures économiques. L’opinion s’explique difficilement cette dégradation apparente et annoncée, au regard de l’inondation. Les experts de Bouygues construction, ont-ils mis tout le sérieux requis, en utilisant les matériaux exigés par Codirnorm (Société étatique, à charge de juger la qualité desdits matériaux) pour la réalisation de l’ouvrage ? Ou, encore, a-t-elle eu le temps nécessaire pour mener à bien,  les travaux etc ? L’Etat de Côte d’Ivoire de son côté,  a-t-il comme annoncé à grand tapage médiatique mis  les moyens nécessaires à la disposition  de Bouygues construction et surtout lui donner le temps nécessaire pour faire un travail de qualité Autant de question, entre autres  que se posent nombre d’observateurs. Dont certains doutent la longévité du pont. En tout état de cause, le contribuable ivoirien attend des explications du gouvernement et surtout du groupe Bouygues construction. Car, une dégradation prématurée du pont HKB, serait un véritable camouflet pour le régime d’Abidjan et son partenaire Bouygues.

EKB

 

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