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#CIV Développement économique : La Banque mondiale au secours des Ivoiriens


lepointsur.com (Abidjan, le 5-6-2015) Cela fait cinquante ans que la Banque mondiale est présente en Côte d’Ivoire. Un demi-siècle de présence qui a non seulement permis à ce pays de bénéficier de l’expertise de cette institution bancaire, mais aussi des financements de plusieurs projets de développement. Toutefois, les relations entre la Banque et les autorités ivoiriennes n’ont toujours pas été au beau fixe. Cependant, des avancées notables ont été enregistrées.

Financement de l’aide au développement : La Banque mondiale marque positivement ses 50 ans de présence en Côte d’Ivoire

Grâce à l'engagement personnel de Madani Tall, l'ancien Représentant résident de la Banque mondiale, la Côte d'Ivoire a atteint le point d'achèvement de l'initiative Ppte.

Grâce à l’engagement personnel de Madani Tall, l’ancien Représentant résident de la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire a atteint le point d’achèvement de l’initiative Ppte.

Pendant ces cinquante années de présence, la Côte d’Ivoire a bénéficié de plusieurs projets traduits en aides au développement dont la réalisation a été possible grâce au portefeuille de l’Ida (Association internationale de développement). Ce portefeuille comprend dix projets essentiels qui se chiffrent à 737 millions de dollars, soit 442 milliards 200 millions Fcfa. Au nombre de ces projets de développement, le Prsc2 ou deuxième crédit à l’appui de la réduction de la pauvreté.

Approuvé le 4 décembre 2014 et clôturé le 30 juin 2015, ce crédit porte sur un montant de 70 millions de dollars des Etats-Unis, équivalent à 37 milliards Fcfa. Il soutient le programme de réformes du gouvernement, sous forme d’appui budgétaire. Bien entendu, ce financement témoigne du ferme engagement du Groupe de la Banque à accompagner le pays pour une croissance forte, durable, inclusive et créatrice d’emplois.

Deuxième phase d’une série de trois appuis budgétaires du Groupe de la Banque mondiale en faveur de la Côte d’Ivoire, le Prsc2 vient en soutien aux programmes de développement durable. Son objectif principal est de soutenir les efforts, à long terme, du pays pour renforcer la compétitivité de son économie et l’ancrage de la bonne gouvernance, avec en point de mire, la réduction de l’extrême pauvreté et la création des conditions d’une prospérité durable et partagée.

La Banque mondiale impliquée dans l’amélioration du cadre de vie

Au-delà de sa farouche volonté à contribuer à la forte croissance de l’économie ivoirienne, le Groupe de la Banque mondiale s’est impliqué dans l’entretien des routes de Côte d’Ivoire. Pour ce faire, le Puiur ou Projet d’urgence d’infrastructures urbaines a été initié en septembre 2008 par le gouvernement et la Banque mondiale grâce au don Ida N°H3970-Ci, avec à la clé, le décaissement de 94 millions Dollars US, soit environ 44,8 milliards Fcfa. Son intervention devait s’étendre sur cinq secteurs d’importance, dont l’eau potable, l’assainissement urbain, les déchets solides, la voirie urbaine et les collectivités locales. En juillet 2010, le Puiur a bénéficié d’un don additionnel Ida de 50 millions de dollars US, soit 23,8 milliards Fcfa.

Une rallonge qui se justifie par les performances jugées performantes par la Banque mondiale. Ce projet d’envergure a pris fin en septembre 2013 pour faire place au Prici (Projet de renaissance des infrastructures de Côte d’Ivoire), en vue de mettre un accent particulier sur l’entretien routier. A son actif, l’on peut retenir la réalisation du deuxième pont piéton sur l’autoroute du Nord. Une bouffée d’oxygène qui a sensiblement contribué à réduire les accidents mortels sur cette voie express.

Co-financé par l’Institut financière internationale (Ifi) et l’Etat ivoirien pour près de 100 milliards Fcfa, le Projet de renaissance des infrastructures en Côte d’Ivoire a consacré 54 milliards Fcfa, soit 54% de l’enveloppe globale aux projets routiers. En effet, le Prici est un financement qui concerne la réhabilitation des routes urbaines à hauteur de 39 milliards Fcfa, la rénovation des pistes rurales de la région du Sud-ouest estimée à 9 milliards Fcfa pour faciliter l’évacuation des produits agricoles, ainsi que la construction du pont de Bassawa sur le fleuve Comoé pour 5 milliards Fcfa, pour favoriser l’accès à une plus grande zone d’influence qui se chiffre à environ 3 millions de personnes.

En y jetant un regard plus critique, l’impression qui se dégage, c’est que le Prici a été initié pour corriger les insuffisances du Puiur. Toute chose qui va se ressentir au niveau de l’appui financier de la Banque mondiale qui a connu une nette progression. Ainsi, en plus des trois villes (Ndlr : Abidjan, Bouaké et Korhogo) concernées par le Programme d’urgence d’infrastructures d’urgence, le Prici a ajouté plusieurs autres villes à ce champ d’action. A savoir Yamoussoukro, Abengourou, San-Pedro et Soubré, ainsi que tous les chefs-lieux de District de la Côte d’Ivoire, avec pour objectif de transformer ces localités en véritables pôles de développement. Ce nouveau programme a également pris en compte la réhabilitation des formations sanitaires, établissements scolaires, bâtiments administratifs, assainissement, éclairage public et approvisionnement en eau potable.

Parallèlement à sa farouche volonté de relever le niveau de l’économie ivoirienne qui, fort heureusement, affiche une réelle embellie depuis 2012 grâce à une croissance sans discontinue et le niveau de développement de la Côte d’Ivoire, la Banque mondiale se positionne désormais comme un paravent contre toutes menaces à cette courbe ascendante. A juste titre, le Groupe ne lésine pas sur les moyens pour préserver le capital humain du pays. Pour ce faire, l’institution bancaire mondiale a approuvé, à la date du 25 novembre 2014, l’octroi d’un autre prêt de 70 millions de Dollars US, en vue de financer les systèmes de santé renforcés et le projet de préparation contre la maladie à virus Ebola.

Une croisade fortement engagée contre la pauvreté

L'arrivée d'Ousmane Diagana, le nouveau Représentant résident a permis le financement de plusieurs projets, en vue du relèvement de l'économie nationale.

L’arrivée d’Ousmane Diagana, le nouveau Représentant résident a permis le financement de plusieurs projets, en vue du relèvement de l’économie nationale.

Conscients de ce que l’extrême pauvreté des jeunes peut être à la base des crises, au lendemain de la crise postélectorale, les dirigeants du Groupe de la Banque mondiale, en collaboration avec les autorités ivoiriennes ont initié le Projet de développement de l’emploi et des compétences de la jeunesse. L’objectif de ce financement additionnel de l’institution bancaire mondiale est d’améliorer l’accès aux possibilités d’emploi et de développement des compétences temporaires pour l’ensemble des jeunes sur le territoire ivoirien.

Ainsi, ce projet financera non seulement l’intensification des activités dans le cadre du projet initial, mais aussi un nombre bien limité de nouvelles activités, en vue de soutenir la réalisation de l’objectif de développement de l’opération. Ces nouvelles activités comprendront des mesures d’élargissement du champ des interventions vers les centres urbains secondaires et les zones rurales. Toute chose qui contribuera davantage au succès de la stratégie de réduction de la pauvreté dans les zones les plus pauvres de la Côte d’Ivoire.

A travers le Projet de développement de l’emploi et des compétences de la jeunesse, le Groupe de la Banque mondiale s’engage à soutenir les politiques et réformes institutionnelles du pays, favoriser la pertinence, l’efficacité et la gouvernance de la politique de l’emploi et des interventions en rapport avec l’objectif du gouvernement de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. En effet, le financement additionnel a été conçu pour catalyser les réformes institutionnelles, pour améliorer la qualité de la formation professionnelle, l’éducation et l’emploi en Côte d’Ivoire dans le cadre d’une approche durable plus global de renforcement du capital humain dans ce pays.

Idrissa Konaté

Une coopération jamais interrompue

A l’instar de tous les pays à revenus modestes, la Côte d’Ivoire a toujours bénéficié de l’assistance de la Banque mondiale depuis 50 ans que cette institution y est présente, en termes de financement de projets en vue de soutenir sa croissance économique. Au cours de ce cinquantenaire qui a permis à ce pays d’initier des projets d’envergure sous le contrôle de l’institution bancaire internationale, seulement quatre années ont jeté le froid sur ces deux partenaires.

En effet, encore en pleine crise politico-militaire, la Côte d’Ivoire peinait à honorer ses engagements (dette) vis-à-vis de la Banque mondiale. Une situation difficile à supporter par celle-ci, d’autant que l’horizon ne présageait aucune perspective de remboursement de ce pays pris entre le marteau et l’enclume. Lasse de supporter un tel désagrément, le Groupe de la Banque mondiale a suspendu ses relations avec la Côte d’Ivoire en 2004, en vue de l’amener à s’engager sur la voie du remboursement.

Une leçon bien assimilée par les autorités ivoiriennes qui, tant bien que mal, sont parvenues à honorer les engagements de la Côte d’Ivoire vis-à-vis de la Banque mondiale. Après quatre années, les relations ont repris de plus belle en 2008. Toutefois, en dépit de la suspension de ses relations avec ce pays, en 2007 eu égard aux efforts fournis par la Côte d’Ivoire pour se rendre crédible, la Banque mondiale a financé l’octroi d’une aide substantielle en sa faveur. Bien entendu, la reprise de la coopération a été sanctionnée par un appui budgétaire de 154 milliards Fcfa au pays, en vue d’assainir ses finances et réduire sa dette intérieure.

Mieux, le couronnement de cette reprise de la collaboration entre la Banque et la Côte d’Ivoire est le franchissement du point de décision au Ppte (Pays pauvre très endetté) en mars 2009. Qui, fort heureusement s’est soldé par l’atteinte du point d’achèvement du Ppte mardi 26 juin 2012 le point d’achèvement qui a permis à la Côte d’Ivoire d’effacer une bonne partie de sa dette publique.  De 2007 à 2011, la Banque mondiale a financé une douzaine de projets actifs à hauteur de 855 milliards Fcfa. Au regard de la levée de la suspension, la Banque mondiale venait ainsi de confirmer ce que Madani Tall disait de la Côte d’Ivoire. Selon l’ex-Représentant résident de la Banque mondiale, « La Côte d’Ivoire est un grand pays, les Ivoiriens ne doivent pas raser les murs ».

I.K

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