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CI/ Sport : Hervé Renard (sélectionneur des Eléphants)/ « Cette équipe manque de rigueur »


Herve RenardLe sélectionneur des Eléphants de Côte d’Ivoire est revenu sur la défaite de son équipe face  au Cameroun. Il en a profité pour faire le point de sa présence à la tête d’un groupe qu’il découvre pour la première fois. Si Hervé Renard est satisfait du comportement de son équipe en dehors du terrain, le technicien français retient qu’il y a encore des efforts à faire dans le jeu, au plan collectif et l’équipe manque surtout  de rigueur. Pour rectifier le tir, le nouvel entraîneur des Eléphants demande du temps mais ne compte pas du tout fuir ses responsabilités face à  la raclée à Yaoundé. « Je ne suis pas surpris, il va falloir faire le dos  rond. La qualification se fait parfois par de petits pas mais il faut l’obtenir. Il faut du temps, en dix jours, je ne pouvais pas régler »a-t-il déclaré

 

Vous avez fait de la défense votre premier grand chantier en arrivant à la tête de la sélection. C’est pourtant elle qui a totalement déjoué au Cameroun. Comment expliquez-vous cela ?

Le système défensif de l’équipe m’a désagréablement surpris. Il y eu un manque de rigueur défensif. Il faut savoir rester organiser même quand on attaque et cela a beaucoup manqué à l’équipe. Mon discours n’a pas été entendu correctement par les joueurs. Il faut du temps pour trouver l’équilibre au niveau de l’équipe. Ce qui nous a fait défaut, c’est le manque de rigueur à tout point de vue. On a eu aussi des occasions qu’on n’a pas su concrétiser. C’est une défaite qui fait mal mais qui peut être bénéfique et il faut savoir tirer les enseignements. J’espère qu’elle résonnera de la même façon chez les joueurs. Ce que je retiens aussi c’est que les points faibles de l’équipe ont rejailli au grand jour.

Pourquoi n’avez-vous pas reconduit la paire Bamba-Kessie en défense  contre le Cameroun ?

Vous savez les deux matches ne sont pas les mêmes et ne se jouaient dans le même contexte. Face au Cameroun,  on jouait à l’extérieur. J’ai estimé que Kessié Franck n’avait pas l’expérience au niveau international  pour disputer une telle rencontre. J’ai eu tort parce que les joueurs, c’est moi qui les choisit. Je n’ai pas l’habitude de fuir mes responsabilités et d’indexermes joueurs. J’ai accordé un crédit à certains joueurs et j’ai été sanctionné.

On s’attendait à un joueur comme Serey Dié au milieu du terrain dans un match aussi important, vous avez plutôt titularisé Akpa Akpro ?

Serey Dié n’a pas débuté un match comme titulaire avec le FC Bâle  depuis le début de la saison. Son entraîneur jusqu’à présent ne compte pas sur lui dans ses plans. Je connais sa valeur mais j’estime qu’il n’est pas encore dans le rythme et c’est difficile pour un milieu récupérateur.

Tioté Cheick, l’autre milieu défensif n’a aussi pas disputé de match avec son club cette saison ?

C’est exact, c’est pourquoi je ne pouvais pas associer les deux joueurs à la fois. J’ai fait un choix et il s’est porté sur Tioté Cheick. Quand on associe deux joueurs qui manquent de compétition c’est difficile

Vous avez essayé à deux reprises le système 4-4-2. Allez-vous poursuivre sur cette lancée ?

Je n’ai pratiquement pas changé de système. A Abidjan j’ai évolué avec un 4-4-2 mais à Yaoundé c’est pratiquement le même système que lors du Mondial. Vous vous voyiez un 4-4-2 mais moi j’ai plutôt évolué en 4-2-3-1.

Peut-on parler aussi de manque de réalisme de votre équipe ?

C’est le manque de rigueur. Quand on n’est pas solide défensivement, c’est difficile. Quand on n’est pas solide défensivement on peut tout oublier, gagner des matches et gagner  des trophées etc…

Quelles seront vos prochains challenges ?

Nous participerons au tournoi Mandela day, le 4 octobre en Afrique du Sud. Ce sera une équipe à base de locaux et ceux qui n’ont pas évolué avec la sélection. On commencera la préparation à partir du 25 septembre. Ce sera un stage de locaux, mon adjoint Kamara Ibrahim se chargera de faire la liste.

Quelle sera l’ossature de l’équipe ?

L’équipe olympique sera notre priorité, c’est-à-dire les joueurs nés en 1993 et après. Il y aura exceptionnellement peut-être deux joueurs plus âgés. C’est le cas d’un joueur comme Gbohouo Sylvain que j’aimerais voir à l’œuvre. L’important c’est de préparer déjà les joueurs.

Angoua Brou et  Djakpa Constant auraient été  écartés pour s’être bagarrés. Qu’en est-il exactement ?

C’est complètement faux. C’est un choix, il n’y a eu aucun problème. Ils ont bien travaillé avec le groupe, ils ont eu un comportement exemplaire mais il fallait faire un choix. Ils peuvent revenir dans l’équipe si cela est nécessaire.

Allez-vous poursuivre la prospection pour voir d’autres joueurs ?

C’est prévu et c’est obligatoire.  En tant que sélectionneur on a la chance de choisir qui on veut. Mais contrairement en  club, le plus difficile, c’est d’attendre plus de temps avant de corriger ce qui n’a pas marché.

Y-a-t-il eu quand même des satisfactions ?

L’équipe a manqué de rigueur et je suis très en colère mais je suis responsable parce que c’est moi qui fait les choix et je les assume. Je sais où je vais  et je vais arriver. L’essentiel c’est de gagner et se qualifier. Il y a des obstacles sur le chemin mais il va falloir être très fort pour les franchir.

Votre prochain match c’est contre la RD Congo. Comment voyez-vous ce match ?

Cette double confrontation sera déterminante. L’important c’est de gagner.

Interview réalisée par Céleste Kolia (LE SPORT)

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