CI POLITIQUE/ Le gouvernement accusé de préparer la « victoire automatique » de Ouattara en 2015
Abidjan (Xinhua) – L’opposition ivoirienne dénonce un « système » mis en place par le gouvernement pour favoriser la « victoire automatique » du parti au pouvoir lors des échéances électorales de 2015.
Dans une lettre ouverte au Premier ministre sur les conditions de la réconciliation nationale, la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP, pro-Gbagbo) affirme ne pas être « dupe » du « système » mis en place par le gouvernement en prévision des élections prochaines.
« Personne n’est dupe du système que vous conduisez », indique le texte interpellant le Premier ministre, sous la signature de Kabran Appiah.
« Le découpage électoral réalisé en 2011 ne visait-il pas surtout à favoriser la victoire automatique d’un seul camp? », s’interroge la LMP.
La LMP relève, comme autres éléments du « système », les lois sur la naturalisation et l’apatridie votée en 2013 qui viseraient, selon elle, à constituer un « bétail électoral » pour les prochaines élections.
« La liste électorale sera-t-elle un jour expurgée de tous ces faux Ivoiriens que l’on s’évertue à faire voter? », s’interroge encore la LMP.
A en croire la LMP, la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI) annoncée par le gouvernement est « déséquilibrée » et viserait « surtout à empêcher tout contrôle sérieux » des élections. La CEI réformée passe de 31 à 13 membres avec quatre représentants du gouvernement, trois représentants de la société civile dont deux religieux, trois représentants de la coalition au pouvoir et trois représentants de l’opposition.
Des organisations de la société civile se sont prononcées contre cette nouvelle CEI « à coloration politique » avec une « sur-représentativité » du gouvernement et ont réclamé une CEI des « experts ».
La LMP appelle le gouvernement à « faire taire les critiques légitimes que suscite le système, à peine subtil, mis en place ». La LMP est une coalition de cinq « petits partis » créés par des partisans de l’ex président Laurent Gbagbo. Le président Alassane Ouattara a déjà annoncé qu’il est candidat à sa succession en 2015 et les manœuvres pour une candidature unique du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir), autour de sa personne, ont commencé.