[Chronique] « Les nouveaux régimes d’imposition en Côte d’Ivoire font grincer les dents. »
Abidjan, 11-02-2021 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: Les nouveaux régimes d’imposition en Côte d’Ivoire font grincer les dents. C’est une dame qui tient un atelier de couture qui me rapporte sa conversation avec les agents de la mairie de sa zone. « J’ai juste un petit local. L’année dernière, je payais 5000 FCFA/mois. Les agents de la mairie sont venus me dire, cette année, c’est 10. 000 F. Et ça vient de là-haut ».
Un autre opérateur économique est plus frontal. « Dans cette affaire j’aime l’ingéniosité de faire croire que le montant des taxes est bas alors qu’il se calcule sur le chiffre d’affaires TTC ». Et il cite des exemples pour étayer ses propos. « Les cas pratiques eux-mêmes sont encore plus fous. 11 millions de taxes pour un bénéfice net de 12 millions. 2. 95 millions de chiffres d’affaires, 1 million de bénéfice, 8 millions d’impôts ».
Les entrepreneurs ne décolèrent pas : « À partir du moment où tu fais du chiffre, ils tombent sur toi comme des charognards », vibre, un interlocuteur. Un autre, soupire : « Après, c’est pour dire que l’Etat encourage le climat des affaires en Côte d’Ivoire. Comment les gens peuvent sortir de l’informel avec ces lourds comportements-là ? ».
“ Les opérateurs économiques nationaux sont résilients. Ils se battent, dans un environnement difficile pour éviter de sombrer. Si les Impôts viennent les acculer… ’’
La communication passe mal, visiblement. « Quand tu reçois des courriers ou quand tu échanges avec les gens des impôts, tu te demandes si vous êtes sur la même planète ! », à en croire un contribuable, dépité. La sentence tombe toute seule. « Je vais voir s’il vaut mieux fermer mon cabinet en Côte d’Ivoire et aller m’inscrire dans un pays de la sous-région ». Un autre opérateur dans le domaine de la Communication et l’événementiel étouffe : « À croire que c’est un crime de créer des emplois et de vouloir se réaliser dans ce pays ! ». Parle à ton camarade oh…
La pilule passe difficilement. Les responsables des Impôts ont visiblement du pain sur la planche. Ils travaillent pour les contribuables. Ils doivent les convaincre du bienfondé des mesures arrêtées. La communication doit sortir de la direction verticale et du champ classique. En principe, « ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement et les mots pour le dire, arrivent aisément », a dit le penseur. J’ai lancé le filet. J’attends le retour.
Mon cher, je me bats pour toi aussi oh. Il ne faut pas que la dame des Impôts d’Issia-là te stresse encore. La Covid-19 a frappé tout le monde. L’économie est au ralenti. Les opérateurs économiques nationaux sont résilients. Ils se battent, dans un environnement difficile pour éviter de sombrer. Si les Impôts viennent les acculer…
La Covid-19 justement… Les chiffres rendus publics ce mercredi 10 février, font état de 4 morts… Ça monte dangereusement. Le gouvernement doit reprendre les campagnes de sensibilisation et se montrer de nouveau, plus offensif. La routine s’installe. Le pays vit à deux vitesses. Les gens voient les chiffres défiler sans réellement toucher la réalité de près.
“ « Nous sommes des adversaires, pas des ennemis ». Ah, si les hommes politiques le comprennent ça, tant mieux… ’’
Dans exactement Jour J-15, la campagne pour les législatives. J’ai vu passer une vidéo qui m’a donné des raisons d’espérer. Le propriétaire des tabourets du rassemblement de ton camarade, lui-même à la recherche d’un tabouret de député dans l’Agneby et celui du parti du Bruxellois, candidat à Yopougon, qui se taquinent publiquement et passent un message fort : « Nous sommes des adversaires, pas des ennemis ». Ah, si les hommes politiques le comprennent ça, tant mieux… L’élection devrait être un match de football. Malgré l’enjeu, le fair-play doit prévaloir…
À propos des législatives justement, nous avons appris le décès d’une candidate. La question que Les observateurs se posent, que se passe-t-il en pareilles circonstances ? « Les textes ne prévoient pas ce cas expressément. L’article 84 du code prévoit le décès pendant la campagne ou le scrutin », selon un quiconque consulté. Il ajoute « Mais la coutume ici est simplement son remplacement au même rang comme une inéligibilité constaté par le conseil constitutionnel ». Le parti de la défunte candidate peut donc la remplacer… Avouons que ce n’est pas chose aisée.